Chapitre 33

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Itabuna, Brésil





Ilhan


El Zorro.

J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ce nom quelque part. Mais où ?

Un filet de fumée se faufile entre mes lèvres pour disparaître dans la pénombre de la nuit. Je ne compte même plus le nombre de cigarettes que j'ai fumé aujourd'hui. Ça ne me ressemblait pas. Enchaîner autant de cigarettes en une journée me faisait mal à la tête, mais je préférais cette douleur que la douleur de l'ignorance.

Parce que oui, j'ignorais. J'ignore ce qui est en train de se passer, j'ignore la raison de tout ça, j'ignore la cause même de mon existence. Mais ce que j'aimerais par-dessus tout ignorer ne concernait qu'une chose, en vain, je n'y arriverai jamais.

Je n'arrive pas à ignorer le fait que tout ce que nous vivons en ce moment avait un rapport avec elle.

Comme ci tout était relié à elle comme un fil rouge. J'ai longtemps voulu rester dans le déni, mais plus les jours passaient et plus, je n'arrivais pas à me voiler la face. Ça me demandait un énorme effort mental.

Depuis son arrivée, je n'ai jamais autant eu à me débattre pour me sortir d'une situation. Une nouvelle énigme chaque jour.

Mais est-ce que tout concernait seulement les problèmes qu'il y a Ilhan ? Depuis quand te préoccupes-tu d'une personne au point de lui poser une pommade sur la table ? Depuis quand est-ce que tu as tenu les promesses que tu as faites à Melik ou Alec ?

J'allais perdre la tête. Depuis son arrivée, rien n'allait. J'avais perdu ma routine. Et le pire ? Je n'arrivais pas à savoir si ca me mettait hors de moi.

Si seulement je pouvais lui tirer une putain de balle entre les deux yeux, peut-être que ça résoudrait la moitié de mes problèmes. Mais je pourrai aussi me faire foudroyer par les trois mousquetaires qui m'attendent au Mexique.

Je m'apprêtais à me pencher sur mon paquet presque vide pour récupérer une autre clope quand soudain des bruits de pas discrets viennent à mes oreilles. J'attends quelques secondes, me préparant mentalement à encaisser la voix de la noiraude. Mais rien. Un silence de mort ce fait dans l'habitacle.

Étrange.

Cette journée l'avait autant chamboulé que ça ?

Non, impossible. Ce n'est pas elle. Ça ne lui ressemble pas du tout. Et quelque chose me dit que nous ne sommes pas du tout seuls dans cette foutue baraque.

Je me lève de ma chaise et me jette sur la poignée de la porte pour l'ouvrir le plus délicatement possible.

Il n'y avait pas qu'un seul intrus, il y en avait plusieurs. Et je pouvais entendre leurs pas se diriger à l'étage, où elle se reposait.

Je me précipitai, à mon tour, vers les escaliers, mes pas résonnant dans l'ambiance oppressante de la maison. Chaque marche semblait une éternité alors que je gravissais l'étage, l'angoisse peignant des ombres sur mon visage déterminé.

Depuis quand tu es angoissé Ilhan ?

Ferme ta gueule.

Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête, mêlées à la peur et à la rage, tandis que je me hâtais pour découvrir les petits cons qui ont osé s'introduire chez moi. Chaque seconde comptait.

Ma main se glisse sur ma ceinture, tâtant quelques secondes l'endroit où peut être niché mon flingue. Mais aucun objet à part le tissu doux de ma chemise se fit sentir sur la paume de ma main.

Il manquait plus que ça.

Mais je ne pouvais pas faire marche arrière, ça pouvais m'être fatale. Alors, j'avance, je m'engouffre encore plus dans la noirceur.

Elle était où déjà cette putain de chambre ?

La seconde qui suit, un bruit sourd de porte se fait entendre. Quelqu'un à essayer d'entrer dans la chambre de droite. Ainsi mes pas me dirigèrent là-bas et des ombres se dressèrent devant moi.

C'étaient des hommes assez grands, armé jusqu'aux dents et sapé comme des agents infiltrés, aucun d'eux n'avait le visage à découvert.

Qu'est-ce que c'est encore ce merdier ?

L'un deux me remarqua et s'apprêtait d'un coup à me cribler de balles. Ma main gauche agrippe le bout de son canon pour le tordre et je mets un peu de force dessus pour que la crosse de son arme tape en plein dans son visage. Et l'effet attendu se produit, l'homme geint de douleur, alertant ses compagnons qui se retournèrent à leurs tours.

Du coin de l'œil, je pouvais apercevoir la noiraude se cacher derrière la porte, la lampe de chevet en main, s'apprêtant à attaquer. Je hausse les sourcils lui indiquant silencieusement de se casser.

J'eus le droit à un regard noir, mais suivi d'un abaissement des épaules en signe de résiliation, à mon plus grand étonnement.

- Casse-toi !

Aussitôt dit, aussitôt fait, la noiraude prend ses jambes à son cou et sors de la pièce en trompe me laissant seul avec les boloss en face de moi.

J'esquive avec agilité le coup de crosse qu'a failli me mettre l'un d'eux.

Ils ne tiraient pas ? Pourquoi ?

Mais la réponse me paraissait tellement évidente. Ils ne voulaient pas blesser ma colocataire qui était encore derrière moi.

Je parvins alors à désarmer l'homme en face de moi pour ensuite lui tirer dessus.

Mes pensées se dirigèrent directement sur la noiraude.

Avait-elle réussi à s'enfuir ?

Je sentis soudainement une présence surgir derrière moi. C'était l'un deux.

Alors sans crier gare, je sentit un choc au niveau de mon cou, me faisant perdre l'équilibre mais pas au point de me faire tomber.

El tiburón ne tombe pas.

Le batard m'avait mis un coup de crosse.

Sans perdre une minute mes oreilles détectèrent alors un bruit que je reconnaîtrais entre mille.

La sécurité du flingue avait était enlevé, l'arme allait être déclencher d'une seconde à l'autre.

Alors Ilhan, tu vas crever à cause de tes foutus pensé ? À cause de cette femme ?

Et soudain.

Le bruit sourd de l'arme retenti, me faisait bourdonner les oreilles.

******

Je sais, m'insultez pas please 🙏🙏🙏🙏🙏🙏
J'espère que mes chouchous vous ont manquez, parce que moi je suis émue de reprendre 🥲

J'espère ne pas vous décevoir...

Je me permet de faire mon come back avec un chapitre assez court... histoire de vous replonger, la pose se fut longue sa relève sera dur 🙂‍↔️🦾

Prenez soin de vous mes sheyguey

Xoxo, la meuf qui vous a mis un gros plan 😣

NOUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant