NOUR

Chapitre 11

Veracruz, Mexico

13 h 37

Nour

Je me tenais sur la terrasse surplombant la ville de Veracruz. Un léger souffle de vent vient caresser doucement mon visage. Mes yeux se perdaient dans l'horizon, captivé par la vue spectaculaire qui s'étendait devant moi. Un sourire rêveur naquit sur mes lèvres alors que je laissais la beauté de la ville envahir mes sens.

Pourtant, au milieu de ce décor enchanteur, mon esprit était partagé. Alors que j'imaginais le gala de ce soir, en compagnie de l'homme que je détestais le plus au monde, un frisson d'appréhension me parcourut. Ma mâchoire se crispa imperceptiblement d'irritation profonde.

Hier, Elena m'avait sermonnée toute la nuit quand je lui ai annoncé mon rôle dans ce foutu gala. Elle m'avait demandée de faire attention à moi et de n'avoir aucune discussion avec le mafieux s'il n'y avait aucune raison de parler. Elle était très sérieuse en me parlant, sa voix reflétait son inquiétude en mon égard.

Mais même si je lui avais dit que tout allait bien se passer, elle n'était toujours pas rassurée. Et moi non plus. La soirée allait tout sauf bien se passer, je le sentais.

Alec accompagné de Melik étaient venus me rendre visite ce matin pour m'informer qu'un styliste et une maquilleuse se rendront dans ma chambre dans les coups de quatorze heures. Melik me regardais avec inquiétude, je savais que la scène à laquelle il avait assisté il y a quelques jours l'avait marqué, se rendant compte que nos deux caractères explosifs dans la même pièce pouvaient causer de gros dégâts.

On en avait plus parlé depuis, en fait, on ne s'était plus reparlé depuis ce jour. Je m'étais totalement isolée. J'étais fatiguée.

Je communiquais uniquement avec Mira et Elena.

Je détourne enfin les yeux de la vue enchanteresse de Veracruz. Avec un soupir résigné, je me tourne lentement et me dirige vers la porte menant à ma chambre. Mes pas résonnaient légèrement sur le sol de la terrasse, témoignant de mon moment d'intimité avec la ville.

À mesure que je franchissais la porte, la magie du paysage s'estompait, cédant la place à la réalité de la soirée à venir. Le contraste entre la paix que j'avais ressenti en admirant la vue et l'agitation intérieure qui me taraudait au sujet du gala avec le blond était presque tangible.

J'entre dans ma chambre, laissant échapper un soupir silencieux. Mon regard se posa sur les deux personnes présentent dans la pièce, m'accueillant avec de larges sourires. Un homme d'une cinquantaine d'années se posta devant moi et me tendis la main.

- Bonjours mademoiselle, je suis Fransisco, le styliste de la famille et voici Émilie, ma femme sera à vos côtés pour vous maquiller, déclare l'homme. On m'a dit que ce soir, vous vous rendriez à un gala avec monsieur Perez-Santos. C'est un réel honneur pour moi d'habiller la magnifique personne que vous êtes.

Je lui adresse un doux sourire, ses mots ont l'effet de m'attendrir. Mon regard se pose sur la dame poster juste derrière son mari. Elle faisait un peu près ma taille, ses cheveux bruns étaient attachés en un chignon et ses yeux aux couleurs foncé reflétaient clairement la bienveillance. Ils ont l'air innocents, je ne comprenais pas comment des personnes aussi gentils et innocentes pouvaient être aux services d'un homme aussi cruel et détestable que Ilhan.

- Enchanté mademo-

- Appelez-moi Nour, je vous en prie, on est sur un pied égal, vous et moi, leur dis-je.