prologue

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À toutes À ceux qui vivent avec leurs cicatrices visibles ou non, des marques de vie, d'expérience ou de souvenirs... et tous ceux qui souffrent en silence.


"Pourquoi diable dans tes yeux mon mauvais reflet s'éfface ?
[...]Mais même les monstres rêvent d'amour."  Tsew the kid


"Mon poison c'est moi."
Ésmya Ferssini

"Je porte mes blessures comme des secrets, espérant qu'un jour, quelqu'un saura les lire sans que j'aie à les dire."
Éthie Alvarez.




3am walk.  Daniel.mp3



30 mai 19h12


Brisée,

C'est l'état de mon âme.

Mes clés tombèrent au sol dans un fracas métallique.

J'entendais sans écouter, je regardais autour de moi sans rien discerner.

J'étais juste là, à fixer le vide, serrant si fort cette lettre contre mon torse qu'elle finit aussi froissée que mon cœur.

Je tombais à genoux et me traînais vers elle, les membres engourdis par la peur ou la peine ; Quelle que soit l'émotion, elle était destructrice et déchirait mon âme sur son passage.

Un millier de pensées frappaient les parois de mon crâne, comme des vagues agitées, cherchant à s'échapper de ce tourbillon de douleur dans lequel j'étais enfermée. 

Chaque souvenir me traversait, tranchant comme une lame, ravivant des cicatrices que je croyais refermées.

Les larmes sur mes joues ne cessaient de couler, comme si ma peine était indéfinie.

La culpabilité me rongeait petit à petit, tandis que mes sanglots faisaient trembler mon corps, témoignant de ma douleur sans fond.

Et pendant un long moment, un long moment qui me parut trop court, je restais là, anéantie, à pleurer jusqu'à ne plus avoir de larmes.

Je m'excusais sans fin, la serrant contre moi, et me frappant de rage comme si cela pouvait apaiser ma douleur.

 transformer ma souffrance morale en douleur physique.

Mais surtout parce que je le méritais plus qu'elle.

J'aurais dû être à sa place, et je me maudissais d'être ici, debout et vivante alors qu'elle... 

Chaque instant passé à la serrer contre moi était un rappel cruel de mon impuissance.

La rage qui me consumait ne trouvait aucune échappatoire, si ce n'est ce besoin désespéré de me faire du mal.

 Mes poings se heurtaient à ma chair, comme si je pouvais ainsi expier mes fautes.

Mais au fond, je savais que cette douleur ne changerait rien, que le chagrin resterait et ce pour toujours inébranlable

"Nous ne savons jamais à quel point nous sommes capables d'endurer, jusqu'à ce que nous soyons poussés à nos limites." - Anonyme

Brisée [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant