flashback 2. Mr.rager

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Ésmya

4 ans plus tôt, États-Unis, Californie, Saratoga

Je suis assise au fond de la classe tandis que les autres élèves déjeunent ensemble.

Comme d'habitude.

Qui est l'idiot qui a décidé d'organiser un repas en classe tous les mardis ?

Si je suis seule, ce n'est pas la faute des professeurs ni des élèves. C'est simplement moi qui m'exclus "toute seule".

Du haut de mes 13 ans, je suis le genre "d'enfant" (si je peux encore me qualifier ainsi) qui reste seule dans son coin à lire ou à rêvasser.

On me qualifie de mature pour mon âge. Mais est-ce vraiment une bonne chose ?

La maturité vient avec l'âge, dit-on. J'aimerais rectifier : la maturité vient avec le vécu.
Ce sont Les épreuves qui nous forgent

Bien que nous ne réagissons pas tous de la même manière.

D'où me viennent ces connaissances ?

De mes pauses du midi à la bibliothèque, à me renseigner sur la psychologie, le rapport humain, et les enquêtes non résolues.

Psychologue, c'est le métier que je rêve d'exercer.

Pourquoi ?

Pour aider les gens et faire en sorte qu'ils ne souffrent plus.

Pour prendre soin d'eux comme j'aimerais qu'on prenne soin de moi.

Comme quand je vais voir les filles de ma classe quand elles ont l'air mal.

Et quand elles se confient à moi, j'ai l'impression de compter, de devenir leur amie.

Puis je me rappelle que je n'ai pas le droit d'en avoir et que je n'en mérite pas.

Qu'elles vont sûrement m'abandonner en découvrant des détails de ma vie que j'aimerais garder avec moi jusque dans ma tombe.

Mais pourquoi, alors que je me démène pour les autres, personne ne fait attention à moi ?

Bien sûr, je n'aide pas en attendant des gestes en retour, mais... au fond, j'aimerais avoir une épaule sur laquelle pleurer.

Mais si je pleure trop, mes larmes vont me revenir en plein visage.

J'ai retenu la leçon.

Comme en primaire, quand il y avait ce groupe de filles qui agissaient dans l'ombre.

Je venais d'arriver aux États-Unis depuis l'Italie.
Papa était encore à peu près stable.

Ma vie avait encore un goût de vie.

Mais je restais moi.

Et mes parents restaient eux.

Mon père, à cette époque, n'avait pas encore subi cette trahison.
mais il avait ce métier... il n'était pas souvent là.

Alors, quand les autres parlaient de leurs papas, des cadeaux, des câlins, je me sentais mise à part.

Et ma mère... Il semble qu'elle ne se soit pas renseignée sur le développement d'un enfant.

Car non, rabaisser sa fille de 7 ans ne l'aidera pas à devenir meilleure.

La critiquer sur son poids ou son physique alors qu'elle est en plein développement ne changera rien.

Mais, cette période était ( malheureusement ) sûrement la plus heureuse de ma vie.

Puis, il a fallu qu'elles arrivent. Ce petit groupe...

Brisée [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant