Chapitre 1

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Coucou
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Merci à SugarApple19 pour ce très beau cover 😘

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Aéroport de Culiacàn au Mexique, je range mon passeport et mes documents de voyage.
Ancienne reporter de guerre, je fais une pause sabbatique. Les autorités m'ont retenu des heures en salle d'interrogatoire. Ils ont vérifié les raisons de ma présence au Mexique, mon itinéraire de voyage et appelé mes anciens employeurs.

Je sors libre, mais sous surveillance, selon les douaniers qui m'ont interrogé de longues heures.
Je prends un taxi qui me dépose à ma première étape de mon roadtrip. L'hôtel ne paye pas de mine, mais j'économise tant que peu sur certains aspects de mon séjour. Je prends une longue douche chaude, qui détend mes muscles endoloris par ma position assise . Je me prépare pour visiter les lieux avant de rejoindre ma deuxième étape.

Plusieurs personnes m'interpellent, ma couleur de peau laiteuse ne passe pas inaperçue auprès des locaux. Mon espagnol est pourtant très bon, je communique aisément avec eux.
Je mange quelques plats culinaires et reprends mon exploration de la ville. Elle n'est pas aussi grande que je l'avais imaginée, j'en fais vite le tour. Je me rassure en pensant à ma prochaine étape Acapulco. J'ai plusieurs sites à visiter avant de rejoindre Tijuana.

J'atterris dans un bar animé, où certains dansent la salsa de manière endiablée. Un homme qui danse comme une seconde nature me saisit et me pousse à me déhancher.
J'exécute à contre-cœur quelques pas maladroits et tente d'y mettre un terme.

— Guapa, allez, lâche-toi. ( jolie)
— Non merci hombre, je vais retourner m'asseoir. (homme)

Je finis par m'éloigner, je commande un verre et m'assois le plus loin possible de ce danseur endiablé.
J'observe les autres couples, je pense instantanément à ma rupture, la cause de ma présence loin de mon pays natal, les Etats-Unis. J'ai tout quitté pour me remettre de cette douloureuse rupture.

De longues semaines sont pourtant écoulées, mais mon chagrin est toujours semblable.
Je me ressaisis assez rapidement, je tente de chasser cette pensée qui risque de gâcher mon séjour.
Je bois mon cocktail quand j'entends quelqu'un crier fort de se baisser, je me jette en dessous de la table.
Des coups de feux retentissent dans tout le bar, je reste à terre. Je connais assez bien ce genre de situation, j'y étais confrontée des dizaines de fois dans le cadre de mon travail.

Les coups de feux cessent, certains crient de douleurs, je comprends qu'il y a eu des blessés, peut-être même des morts.
Je me relève et observe les dégâts, je cours apporter mon aide, je suis formée au premier secours.
Un homme git au sol, le corps troué de balles, il est mort. Je progresse difficilement dans le bar, des passants sont venus apporter leur aide. Les autorités ne sont toujours pas sur les lieux. Les malfrats règnent en maître dans ces villes, où la misère a creusé son nid. Les cartels ont autorité, ils s'entretuent au beau milieu d'innocents. Je repère une femme au sol, je cours la secourir, elle a été touchée à la jambe. J'appuie sur l'hémorragie, elle se vide de son sang, la balle a touché l'artère.
Les ambulances daignent enfin arriver, ils font le tri des blessés, ils prennent le relai.

Je rejoins ma chambre d'hôtel, éprouvée par la fin de soirée. Je me douche pour effacer toute trace de sang. Je commence à remettre en doute le choix qui m'a amené dans ce pays.

Je me connecte au réseau internet de l'hôtel et consulte mes mails. Ma famille et mes rares amis souhaitent avoir de mes nouvelles. Je réponds brièvement à leur inquiétude et je m'endors.

Le matin, je déjeune à l'hôtel et je me rends à la station de bus pour prendre mon billet pour Mexico. J'y ferai une halte avant de me rendre à Acapulco.
De nombreuses personnes sont déjà en train d'attendre le prochain départ.
Je m'emploie à en apprendre sur leur culture, je discute avec une vieille dame qui rejoint son fils à Mexico.

C'est l'heure du départ, je monte et prends un siège proche des fenêtres, pour observer le paysage.
Une jeune femme s'assoit à côté de moi en souriant.

— Américaine?
— Oui et Colombienne.
— Tu parles espagnol?
— Je me débrouille pas mal oui.
Elle rit.

— Maria enchantée.
Elle me tend sa main, je la saisis.
— Elena enchantée.

Le bus démarre, la conversation cesse, un silence de mort règne.

Adventure CartelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant