Chapitre 6

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Je finis par m'assoupir, je me réveille quelques minutes ou heures plus tard, je ne sais plus. J'ai perdu tout repère.
La porte s'ouvre, un homme de main s'avance et coupe les liens. Je suis soulagée, les liens me faisaient atrocement mal. Il me relève et me traîne brusquement, jusqu'à une porte.

La porte s'ouvre, Joshua est derrière son bureau, une fille très peu habillée est assise sur ses genoux. Je passe de l'un à l'autre. La scène me dégoûte, j'ai envie de fuir ce bureau, d'être loin de lui, loin de cet endroit cauchemardesque.
La fille en question, me fait des sourires, elle semble avoir une certaine légitimité dans la vie de ce Joshua. J'ai comme un pincement au cœur, mais ça ne dure pas. Je le fixe en silence.

— Tu vas jouer la muette encore longtemps la colombienne?
— Je réfléchissais à comment te dire que ton plan à 3 tu le mets où je pense.
Il rit.

Puis  il relève brusquement, sa petite amie est éjectée au sol. Elle se relève et quitte le bureau à la hâte, je la suis du regard. Je me reconcentre sur Joshua, qui rit toujours. Il s'arrête.

— Tu sais où tu vas aller? Mon plan à 3 aurait été une bénédiction.
— Je préfère baiser avec n'importe quel type de ce pays plutôt qu'avec toi.

Il change de tête, il semble énervé. J'éclate de rire à mon tour, ça l'énerve encore plus.
Il me saisit, me ramène à lui, me pose sur le bureau et se place entre mes cuisses. Je ne saisis pas bien ce qu'il tente de faire.
Je sens son anatomie qui durcit sous ses frottements.

— Tu ne diras pas ça quand tu l'auras goûté.
— Vexé?
— Oh non, je baise toutes les putes de ce pays. Baiser une colombienne qui s'est fait sauter par des américains avant moi, ne verra pas la forme de ma bite.

Cette fois-ci, c'est moi qui suis prise par une rage. Je le repousse de toutes mes forces et je lui assène une droite. Il saigne, il touche sa lèvre et sourit. Il ne répond pas à mon coup, il ne réagit pas, c'est perturbant. Je ne fais plus attention à lui.
Il se contente d'ouvrir la porte et de quitter le bureau. Ma colère ne redescend pas, je suis en colère contre moi-même, je lui ai montré une part de faiblesse, une terrible erreur.

Je rejoins cette pièce glauque. Je ne suis plus attachée, je m'assois au sol, je fais le bilan de ma vie.
Mon travail était toute ma vie, ce qui a été en partie l'élément déclencheur de ma rupture avec l'homme qui hante mes nuits. Penser à lui est un déchirement. Je ne cesse de réfléchir à ce qui m'a conduit ici, mon envie de réussir et d'être la meilleure dans mon journal a détruit ma vie.
Je commence à regretter d'avoir choisi ce métier, j'aurais pu avoir une vie plus posée, je serais probablement mariée à lui. Au lieu de ça, je suis retenue injustement contre ma volonté.

Je suis dans mes pensées quand la porte s'ouvre sur Joshua. Il s'avance vers moi, je ne le regarde pas, il a détruit le peu de confiance qu'il me restait.  Il s'assoit à côté de moi, je ne comprends pas ce qu'il fait, je relève la tête vers lui. Il avance sa tête vers moi, et pose son front contre le mien.

— Je n'ai jamais posé les yeux sur une colombienne qui me fait bander juste en me regardant.

Je le fixe avec incompréhension.

— C'est une façon de s'excuser?
— Un narcotrafiquant ne s'excuse jamais,  la colombienne.

Je souris, il répond à mon sourire. Il se relève et quitte la pièce. Plus tard, un homme est venu m'apporter de la nourriture. Je me suis jetée sur mon repas, je suis affamée, des heures que je n'ai rien avalées. Une fois la nourriture ingurgitée, une femme entre dans la pièce et me conduit dans une salle de bain.
Elle me tend le nécessaire pour me laver. Je me relaxe sous une douche brûlante. Je finis par en sortir. Cette femme entre avec des vêtements de rechange, une robe blanche fluide, je l'enfile . Elle me coiffe les cheveux et souhaite me maquiller, je refuse de me faire belle pour ce genre de type. Elle finit par céder et me conduit vers une pièce à l'étage.

Elle ouvre la porte sur la chambre de mon tortionnaire, elle est gigantesque, décorée avec goût. Tout est bien rangé, il n'y a pas un objet au sol. Ce Joshua semble être très soigneux. Je continue de parcourir la pièce, le lit est énorme, il y a une grande salle de bain attenante et un grand dressing.
J'entends la porte s'ouvrir, je reste de dos.

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