Chapitre 28

6.6K 496 4
                                        

2/3
♥️♥️♥️
——————

On est dans le couloir, mais il n'y a ni garde ni chariot de linges sales. J'ai un mauvais pressentiment.

— Alors les putas, on veut se faire la malle?

La cheffe de gang se tient devant nous. On aurait dû s'y attendre, elle n'allait pas nous laisser filer.

— Pourquoi intéressée, la loca? (La folle)

Elle change d'attitude, elle resserre les jointures de ses mains. Maggy me regarde, tremblante, elle ne pourra pas m'aider, elles l'ont bien amochée.
Je me rue sur elle, je la saisis par les cheveux, je la traîne au sol, elle me déséquilibre, je tombe. Elle se met à califourchon sur moi et me donne un coup de poing.

— Salope!

Je lui attrape le poing et le tort, elle crie de douleur, je souris d'un air mauvais. Je la pousse, sa tête cogne sur le mur, elle semble sonnée.
Je me relève, pour ne pas lui laisser le temps de reprendre ses esprits et je lui envoie un poing dans sa tête, elle s'effondre inconsciente.

On entend du bruit, on est fichu , on a été repéré, j'aide Maggy à avancer, quand on tombe nez à nez avec une des gardes. Je baisse les yeux vers ce qu'elle pousse, un chariot de linge sale, c'est elle. La garde pose ses yeux sur la cheffe et me regarde impressionnée.

— C'est toi qui lui as fait ça?
Je hoche positivement la tête.

— La salope! Elle méritait une bonne correction.

Je relève mes yeux vers elle, elle rit. Je n'en crois pas mes yeux.

Elle nous aide à nous cacher dans le chariot, l'odeur est insoutenable, j'ai des hauts le cœurs. Maggy éprouve le même dégoût. Toute seule, j'aurais eu assez de place pour allonger mon corps, mais avec la présence de Maggy, je me sens à l'étroit. Le chariot se met à bouger, je sors le chapelet de tata et me lance dans une prière improvisée. Le trajet semble durer des heures, on est bousculé dans tous les sens, je garde les yeux fermés, je continue de prier. J'ouvre les yeux, le chariot ne bouge plus. Je commence à paniquer, ce plan bancal est au même niveau que celui du passeur d'El Gringo.
Qu'est-ce qui m'a pris d'accepter? Je vais me faire prendre et ma peine va s'alourdir. On entend des pas qui résonnent, quelqu'un semble arriver vers elle. Je n'y crois plus, c'est terminé, j'étouffe des larmes quand je pense à l'isolement. J'aurais dû me tenir à carreaux en attendant la fin de ma peine, un an ce n'était pas si long.

J'entends le garde lui demander ce qu'elle fait, elle rit.

— Je me dégourdis les jambes.
Il rit, je me détends.

— Je dois ramener le linge sale à la blanchisserie.

Le chariot se remet en mouvement, je suis soulagée, j'ai envie de crier tant l'euphorie me submerge.

— Attends Maria!

Le chariot s'arrête, pourvu qu'elle ne montre pas sa nervosité, sinon s'en est terminé de nous.  Je l'entends manipuler un objet. Je sens quelques coups de matraque, je me glisse au fond du chariot.

— Carlos, tu n'es pas sérieux mon frère?
— Juste une mesure de sécurité!

Les pas s'éloignent, le chariot se remet en mouvement, mon cœur menace de sortir de ma poitrine, tant le stress est à son comble.

— Maria!

Le chariot s'immobilise de nouveau, ce sont les montagnes russes.

— Tu peux récupérer mon uniforme.
— Oui bien sûr!

Adventure CartelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant