Adventure Cartel

Chapitre 19

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Nous sommes chez tata depuis une semaine, c'est une brave femme. On l'aide à s'occuper de la maison, on discute de longues heures avec elle, son savoir est grand. Elle m'apprend quelques recettes, je me plais chez elle. Je retrouve un foyer chaleureux qui me manque. J'ai un pincement au cœur quand je repense à mes parents.

Dans la matinée, on se concerte avec Alma, on ne veut pas la mettre en danger. Nous avons prévu de partir le lendemain. On est assis dans la cuisine, je prépare le café pour accompagner les délicieux biscuits qu'elle a préparés. Je me lance.

— Tata, on voulait te remercier pour ton accueil, tu es une femme formidable.
— Alma , Elena que pasa? ( qu'est-ce qui se passe?)
— On s'en va demain.
— Qué? (Quoi?)
— On va partir tata.
— Porqué? ( pourquoi?)
— On ne veut pas te mettre en danger.
— No, no mis chicas! ( mes filles)

Je suis touchée qu'elle nous considère comme ses filles, je la prends dans mes bras. Alma pleure et essuie ses larmes.

— Es su casa! ( c'est ta maison)
— Merci tata, tu es adorable! Mais on va s'en aller. Je dois essayer de regagner les États-Unis.
— Piensa bien! ( réfléchis bien)
— C'est déjà fait.

Elle nous prend dans ses bras réconfortants. On s'est attaché  à ce bout de femme. On s'isole avec Alma dans notre chambre.

— Les hommes de ce diable doivent être à notre recherche. On doit partir demain après que ton retour du centre-ville.
— Oui.

La soirée, on profite des derniers moments avec tata, elle va nous manquer. Je ne pensais pas pouvoir m'attacher aussi vite à quelqu'un. On rejoint la chambre, le cœur plein. Je m'endors en pensant à Joshua, il doit lui aussi remuer ciel et terre pour nous retrouver.

C'est le jour du départ, on prépare les quelques affaires qu'on a pu s'offrir. On rejoint la cuisine pour prendre le dernier petit-déjeuner avec Tata.
Quand on arrive dans la cuisine, la table est bien garnie. On regarde, hébété, ce petit bout de femme.

— J'ai pensé que vous auriez besoin de force pour votre départ.

Je pleure par cette délicate attention, on se rue dans les bras de tata. Elle nous force à manger tout ce qui se trouve sur la table, on est repu. On débarrasse la table et on l'aide à nettoyer la maison.
Je me rends au centre-ville pour appeler mes parents avant notre départ, je ne sais pas quand j'aurai l'occasion de le faire. Ma mère décroche.

— Elena, c'est toi?
— Oui, maman.
— Dieu soit loué! J'ai prié la sainte Laura Montoya.
— Tout va bien. Tu as eu Steve?
— Oui, il a reçu le message.
— Je vous aime.
— Nous aussi. Fais attention à toi!

Je raccroche et fait le chemin inverse, je me sens plus légère. J'ai hâte de retrouver mon chez-moi, de reprendre le fil de ma vie.
J'arrive au niveau de la maison, j'ouvre le portail et me dirige vers la porte d'entrée qui est entrouverte. Ça ne ressemble pas à tata de laisser sa porte ouverte. J'ai un mouvement de recul, je réfléchis quelques secondes. Je finis par prendre mon courage à deux mains, je pousse la porte. C'est trop calme, tata adore laisser en bruit de fond le son de la télévision. Je pénètre dans le salon, la télé est éteinte. Mon cœur cogne dans ma poitrine, j'ai une montée d'angoisse, ça en est douloureux. Je longe le couloir et me place derrière la porte de la cuisine.