Adventure Cartel

Chapitre 5

— Je n'ai pas ton putain de fric, c'est elle qui l'a.

Il me gifle de plus belle, mon corps tombe au sol à cause du choc de son coup. C'est douloureux.
Il relève brusquement la chaise.

— Tu crois que je vais avaler les mots d'une salope d'américaine?
— C'est la vérité.

Il rit. Il empoigne mes cheveux, je crie de douleur. Il prend l'élan pour me donner un coup, la porte s'ouvre violemment.

— Je m'en occupe Ganzalo.

Ce Ganzalo tourne son regard haineux vers moi et rejoint la porte. Joshua s'avance d'un pas assuré jusqu'à ma chaise. Il m'a visiblement épargné des coups de son cinglé d'homme de main. Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer de la situation.

— A nous deux la colombienne.
— Elena!
Il rit.

— Tu ne sais pas fermer la boca ( bouche) ! Tu as de jolies marques sur ton visage de salope.
— On ne me l'avait jamais fait celle-là « visage de salope ».
— Une chose où je suis passé le premier!

Je me décompose, je ne comprends pas bien ma réaction, ça ne devrait pas me toucher et pourtant, c'est le cas. Je me reprends.

— J'ai touché un point sensible?
— Rien qui ne te concerne.
— Un petit ami ?
— Personne.

Il se place sur le mur d'en face et m'observe en silence. Il semble réfléchir.

— Soit tu es innocente , soit tu joues bien la comédie.
— Je parie que vous penchez pour la deuxième option.

Il rit. Je souris, je ne sais même pas pourquoi, je l'ai fait spontanément. Je ne devrais pas, cet homme est dangereux.
Il se rapproche de nouveau, touche mes cheveux, tire sur une des boucles et la relâche. Il passe sa main sur ma bouche, je frissonne, il descend jusqu'à la jointure de ma poitrine. Ce narcotrafiquant me fait de l'effet, c'est évident, il semble s'en amuser. Il se redresse et retourne à sa place.

— Voilà ce qu'on va faire ma jolie, tu vas me dire où est mon fric.
— Tu peux me poser la question autant de fois qu'il le faut, ma réponse sera la même.
— Tu ne veux pas parler? Gonzalo finira par réussir.
— Tu n'as pas les cojones pour le faire? 

Son visage s'assombrit, je l'ai vexé. Il s'approche dangereusement de ma chaise et me saisit par le cou. Il resserre la prise, je manque d'air, j'ai du mal à respirer, il relâche la prise, je reprends mon souffle.

— Tu es complètement malade de faire ça!
— La ferme! Je n'aime pas me salir les mains.

Le fameux Ganzalo, revient dans la pièce, je commence à trembler, ma grande gueule n'ose pas intervenir, je reste digne pour autant. Je ne pleure pas, je ne le supplierai pas.
Je regarde Joshua avec désespoir, je ne dis rien, je le fixe , on ne se lâche pas du regard. Je suis emportée par son regard, je n'entends rien autour de moi. Il finit par détourner ses yeux.

— Ganzalo, on y va!
— Quoi patron?
— On y va!

Ganzalo pose ses yeux sur moi et déguerpit. Joshua, avant de quitter les lieux, se tourne vers moi en colère. Je n'avais jamais vu une telle expression de rage.

— Ne te sert plus de ta sorcellerie pour m'amadouer!

Je ne comprends rien. Il s'en va, la porte se referme.
Je reste attachée sur cette chaise des heures, le temps ne semble pas passé. Je repense à ma vie, à mes parents, ils doivent se faire un sang d'encre. Je m'effondre seule dans le noire. Je ne voyais pas finir ma vie comme ça. Je n'aurais jamais dû venir dans ce pays.