Chapitre 24

7.4K 491 3
                                        

2/3
♥️♥️♥️
—————

— Comme on se retrouve Melle Johns!
— Mr le douanier.
— Je ne vous ai pas trop manqué?
— A peine le temps de dire ouf.
Il rit de plus belle.

— Je vous avais dit qu'on se reverrait.
— Vous avez des capacités sensorielles.
— Je savais bien que vous vous moquiez de nous.
— Je n'ai rien fait de tel.
— J'espère que vos employeurs ont de très bons avocats.
— Pourquoi?
— L'espionnage dans ce pays est durement sanctionné.

Je me fige, dans quel bourbier je suis encore tombée. Il quitte la pièce avec empressement. Je demande au douanier un coup de fil, je contacte Steve.

— J'ai été repéré!
— Merde!
— Je vais finir en prison dans un des pires pays ! Il faut que tu m'aides!
— Oui, laisse-moi 24 heures!
— D'accord.

On me conduit en cellule, au milieu de malheureux clandestins, je ne vois pas Joshua. Je me trouve une place, je  m'allonge à même le sol, je me couvre de ma veste. J'essaye de m'assoupir, mais impossible avec les conversations de mes co-détenus.  La cellule s'ouvre, Joshua, je suis horrifiée par son état, il est défiguré, il a été passé à tabac. Je me lève et le rejoins.

— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait!
— On a joué à la dinette!
— Joshua je ne rigole pas!
— J'ai refusé de donner mon identité.
— Oui, c'est compréhensible. On fait quoi maintenant?
— Diego va nous sortir de là.

On rejoint un coin isolé, on attend d'être déféré devant le juge. Je finis par m'assoupir.  Quand je me réveille, ma tête est posée sur ses genoux et il m'a couverte de son manteau. Le matin s'est levé, je me redresse, ses yeux sont fermés et son souffle est régulier, il dort. Endormi, il ressemble à un ange, ses yeux se soulèvent et s'adaptent à la luminosité, je le fixe en souriant.  Il me sourit en retour, dans les pires situations, je reste à ses côtés.  La cellule s'ouvre, on nous jette un sachet, qui contient une brique de lait, un morceau de pain et un fruit. Je mange sans appétit, mais je ne sais pas quand aura lieu mon prochain repas. Au fil de la journée, la cellule se vide peu à peu.  C'est notre tour, on vient nous chercher, on monte dans un fourgon blindé, nous roulons une dizaine de minutes. On atterrit devant un tribunal, qui ne paye pas de mine. On nous sépare, je suis amenée vers une salle d'audience, un homme habillé en avocat me rejoint.

— Melle Johns, je suis votre avocat.
— Bonjour, dites-moi ce que je risque?
— La prison à vie au pire, 10 ans au mieux.
— Oh merde!
— Oui, c'est grave. Mais je vais défendre bec et ongle votre dossier.
— Merci.

C'est notre tour, l'audience se fait en espagnol. Je comprends parfaitement le vocabulaire  juridique. L'avocat est très bon, il réfute les accusations. Steve lui a fourni des preuves de mon innocence. Le juge se retire pour délibérer. L'avocat me réconforte, je tente de faire bonne figure, mais je comprends que je suis en mauvaise posture. Le juge a fini son délibéré, j'attends mon tour, une dizaine de personnes sont en attente de jugement.  Le juge appelle mon dossier, je rejoins la barre des accusés.

— Melle johns, vous êtes coupable de tentative d'espionnage.
Je crie au scandale, mon avocat tente de me calmer.

— Un mot de plus et je vous condamne pour outrage.
Je me tais, je ne souhaite pas aggraver mon cas.

— Vous exécuterez une peine d' un an dans la prison de la Carolina.

Je tombe au sol, j'ai le souffle court, mon avocat tente de me réconforter, mais rien y fait, je suis en état de choc. Les mots reviennent en boucle:
Un an, prison, Mexique, espionnage.

Les policiers me relèvent, je suis une loque, on me déplace vers une cellule en attendant mon transfert. Après le choc, viennent les larmes qui coulent en abondance. Je réalise l'étendue de ma connerie, je vais croupir dans une prison où survivre est une nécessité.  Un des policiers entre et me donne discrètement un papier, je l'ouvre.

« Je vais te sortir de là. Josh ».

Il a réussi à sortir libre de ce bourbier. On m'enferme, car j'ai décliné ma nationalité américaine. Les policiers me transfèrent vers une prison pour femme, l'état des lieux me laisse sans voix. On me met toute nue et on me tend un uniforme usé. Je l'enfile, il m'enlève tous mes effets personnels. On me conduit vers ma cellule, un autre cauchemar va commencer.

Adventure CartelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant