Chapitre 16

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C'est le jour-j, Il est 6h59, je me tiens prête devant la fenêtre, j'ai embrigadé la porte avec une commode. Je ne veux pas laisser ma seule chance de fuir m'échapper. Je prends toutes mes précautions.
J'ouvre la fenêtre et je regarde le sol, du foin. Il y a des mottes de foin, je me jette vers la liberté.
J'atterris sur les mottes, je suis saine et sauve, quelqu'un me saisit par le bras, je me laisse faire. On me tire vers une zone non-éclairée et on me guide vers le jardin. On atterrit devant un mur.

— Je te fais la courte échelle.
— D'accord.

Il s'exécute, je me hisse sur le muret, je l'aide, on entend des hommes venir vers nous, on nous tire dessus. On se dépêche de passer de l'autre côté. Diego me tire vers une zone sombre, une voiture démarrée nous attend. Il ouvre la portière arrière et me jette à l'arrière. La voiture démarre en trombe. Je me relève et ce que je vois me laisse sans voix. Joshua conduit la voiture, il me fixe dans le rétroviseur .
On roule de longues heures vers Acapulco. Nous n'avons pas été suivis, on finit par s'arrêter dans une pompe à essence. Je rejoins les toilettes, ensuite, je dois avoir une discussion avec Joshua. Quand je sors, il y a des tirs de feux de partout, Joshua me saisit et me traîne jusqu'à la voiture, on récupère Diego et on roule à toute allure. Joshua décide qu'il faut rouler sans s'arrêter jusqu'à Acapulco. Diego s'est endormi sur la banquette arrière.

— Pourquoi m'as-tu sauvé?
— Parce que je le devais.
— Pourtant j'en ai fait qu'à ma tête.

Il me fixe intensément, je crois que mon cœur rate un battement.

— Les femmes, vous n'écoutez jamais.
Je souris et hoche la tête.

— C'est grave?
— Oui très.
— Je suis désolée.
— On en parlera plus tard.
— Bien.

Je m'assoupis quelques minutes, je n'ai pas dormi de la nuit. On rejoint Acapulco en début d'après-midi, la ville est très animée. On traverse un quartier populaire, on s'arrête devant une maison. On descend de la voiture et on rejoint le portail.

Un homme d'une cinquantaine d'années nous rejoint, il nous fait entrer.La maison grouille d'hommes armés. Diego me montre une chambre, je m'écroule de fatigue. Quand je me réveille, Joshua est allongé à mes côtés, je me redresse brusquement.
Je l'entends rire.

— Il n'y a pas d'autres lits de disponibles?
— Avec une aussi bonne colombienne ? Non.
— Goujat.
— Pourtant ton regard ne trompe pas Elena, je te fais de l'effet.
— Tu me faisais de l'effet, mais c'était avant que tu me vendes à un sadique.
— Tu as voulu mettre un pied dans ce milieu, tu en assumes les conséquences guapa. ( beauté)

Je sors du lit et me dirige vers la salle de bain. J'enlève toute la crasse de la journée accumulée. J'enlève le bandage, la brûlure cicatrice. Je sors de la chambre, Joshua est au téléphone, il me reluque.
Je le regarde avec mépris et lui avec désir. Je suis à son goût étant donné son regard brûlant.
On sort de la chambre, on s'assoit autour d'une table, on nous sert à manger. Je suis affamée, je me jette littéralement sur mon assiette. Je ne fais pas attention à ce qui se passe autour, je savoure mon plat. Les hommes parlent d'argent et de drogue. Le repas est vite avalé, on s'isole avec Diego.

— Est-ce que j'ai une chance de m'en sortir?
— Eduardo a le bras long, ses contacts vont au-delà de ces frontières.
— Il va essayer de me retrouver?
— Oui, il n'accepte pas qu'on le trahisse.
— Il faut que je rejoigne les Etats-Unis.
— Pour le moment, tu restes au Mexique, ses hommes doivent sillonner chaque gare et aéroport du pays.
— Bien.

Il se lève rejoindre Joshua, je réfléchis aux dernières semaines, ma vie est un cauchemar. Je repense à mon ex et ce qui m'a emmené ici. Ma famille doit se faire un sang d'encre, je ne peux même pas les rassurer, il serait en danger.
Le soir, nous changeons de planque, nous sommes dans une villa plus luxueuse. Elle est encerclée par des hommes lourdement armés. Joshua n'est pas avec nous, je tourne en rond, essayant de trouver un moyen de rejoindre mon pays.
Joshua finit par revenir accompagné d'une jeune fille qui tient une mallette grise.

— Elena, il va falloir qu'on te change ton apparence.
— Quoi? Tu te moques de moi?
— On a pas le choix, il a mis un contrat d'un million de pesos sur toi.
— Je n'ai pas le choix.

La coiffeuse commence ma transformation, on s'isole dans la salle de bain. Je me regarde une dernière fois avec mes cheveux longs noirs bouclés. Je sens des coups de ciseaux, je me sens plus légère, elle semble les avoir raccourcis jusqu'aux épaules. Puis, elle utilise un produit pour les lisser, elle m'a expliqué que c'est temporaire, ça ne dure que trois mois. Elle les teint en blond. Je me regarde dans le miroir, je suis méconnaissable, elle a fait un travail remarquable. C'est très jolie.

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