Chapitre 3

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Je continue à fixer cette tenue avec dégoût.
Une nuisette transparente et un ensemble de lingerie, qui ne couvre pas grand-chose. La femme qui m'accompagne finit par rompre le silence.

— Il faut t'habiller, sinon le jefe va se fâcher. (Chef)

Elle le dit avec frayeur, son chef doit être un déséquilibré. Ce ne sont pas des enfants de choeur, ce sont des criminels, des trafiquants.
Je me saisis de la tenue, si on peut appeler ça tenue, je rejoins la salle de bain, me déshabille et l'enfile à contre-cœur.
Je ressors quelques minutes plus tard avec la robe qui ne cache pas grand-chose, elle me conduit vers un bureau.
Elle frappe et attend l'accord pour ouvrir la porte.
Le chef est assis derrière un bureau, il me reluque de ses yeux qui vous transpercent. Il me demande de m'approcher avec sa main, j'exécute. Il affiche un sourire arrogant, presque énervant, cette tenue est une façon de me soumettre à lui.

— Guapa, ton corps me donne des idées. (beauté)
— Utilise ta pauvre main pour voir.
Il rit.

— Je sens qu'on va passer des moments caliente Elena.

Mes yeux le regardent surpris, il connaît déjà mon prénom. Je prie pour qu'il n'ait pas amoché, voir plus Maria et Alma.

— Je ne suis pas ravie de l'entendre de la bouche d'un narcotrafiquant.
— Tu l'entendras dans d'autres circonstances, cariña.
— C'est ce qu'on verra.

Son regard change, il me regarde tel un prédateur qui regarde sa proie.

— Que fait une journaliste en congé à Mexico?
— Du tourisme. C'est très exotique par chez toi.

Il sourit et me fixe de ses yeux de prédateur.

— Du tourisme? Pourtant, il n'y a rien à voir ici.
— Ce n'est pas beau de dénigrer son propre patrimoine culturel.

Il rit, quelqu'un frappe à la porte et nous interrompt. C'est un homme de taille moyenne, les cheveux bouclés et sourcil fourni qui boîte. Il entre dans la pièce et s'adresse à son chef.

— Joshua on a un souci avec la puta.
— Dis-moi!
— Elle refuse de coopérer.
— Bien flingue-la!

Mon cœur bat la chamade, j'interviens, je m'adresse à Joshua.

— Laissez-moi lui parler.

L'homme de main de Joshua me regarde avec mépris.

— Tu oses t'adresser au chef sans qu'on te le demande?
— Va te faire voir hijo de puta.

Il se rapproche de moi et me donne un coup de poing, je tombe au sol, je saigne.
Je me relève avec difficulté, Joshua me fixe intensément, je suis perturbée.

— Laisse-là lui parler, je veux mon fric.

L'homme de main, me tire vers l'extérieur du bureau, on atterrit devant une pièce. Il ouvre la porte, je crie d'horreur, Maria est méconnaissable, elle est défigurée. Elle sanglote sur sa chaise, attachée. Je cours vers elle, mais l'homme de main me retient.

— Cinq minutes.

Il referme la porte, mais quelque chose me dit que les murs ont des oreilles.

— Maria dit leur !

Elle sanglote, je la secoue pour lui faire reprendre ses esprits, ses yeux se reconnectent à la réalité.

— Je n'ai plus cet argent.
— Oh merde! Tu en as fait quoi? Tu me mets dans vos histoires de merde.
— Je l'ai envoyé chez ma cousine en Floride.
— Mais pourquoi?
— Elle s'occupe de ma fille.
— Tu sais ce qu'ils vont nous faire! Dis-leur que j'y suis pour rien.
— Je suis désolée.

Je me retourne, hébétée. Elle m'a ciblé depuis le départ. Je réalise qu'elle voulait faire de moi une monnaie d'échange. Elle me dégoûte, j'ouvre la porte, et me désintéresse de ce qui peut lui arriver. Je reste prostrée devant la porte, à attendre l'homme de main. Plusieurs femmes habillées en petites tenues déambulent dans les couloirs, je m'effondre.

L'homme de main finit par revenir, avec ce sourire sadique qui me révulse.
Il me reluque, j'essaye de cacher ce que je peux, mais c'est inutile, je fais peine à voir.

— Tu as réussi à la convaincre?
— Non, elle ne veut rien me dire.
— Salope, ne me ment pas!

Il me saisit par le menton, j'ai mal, mais je garde contenance.

— Joshua va faire des merveilles avec ton petit cul. Quand il sera lassé, je m'occuperai de toi.
— Tu te contentes des restes? C'est minable!

Il me donne un coup au ventre, je me plie en deux, je mets de longues secondes à me redresser. Il me conduit vers une pièce sombre et crasseuse. Il referme la porte, je m'écroule au sol. Je réfléchis aux différentes éventualités. Si je tente de fuir, je serais exécutée avant même d'avoir atteint la porte. Je me tourne vers la fenêtre, mais elle est condamnée.
Je ramène mes genoux à la poitrine et j'attends.

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