Chapitre 9

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Je regagne la salle de bain, je m'affaire à la tâche, je me maquille légèrement, je souhaite garder mon aspect naturel. Je coiffe mes boucles noires. Je me saisis de la tenue, j'écarquille les yeux. Je déplie la robe qui ressemble à une ficelle, j'ai des sueurs froides quand je l'enfile. Je mets des talons de dix centimètres. Je n'ai jamais porté ça, j'ai peur de tomber.
Je finis par arriver jusqu'à la porte, j'empoigne la poignée, elle s'ouvre, un des hommes de Joshua me ramène jusqu'à la salle principale. Je m'assois, rester perchée sur ses chaussures est un calvaire.
Joshua entre dans la pièce, il s'est changé, il porte un costume noir taillé sur mesure qui met sa silouette en valeur, il a coiffé ses cheveux. Il pose les yeux sur moi, il me reluque, je me sens nue quand il me déshabille du regard. Je croise mes mains sur ma poitrine. Il affiche un sourire plein de malice, je détourne le regard.

— La colombienne bouge-toi! On y va!
— Où ça?
— Contente-toi de bouger ton cul !

Je me relève, je ne souhaite pas l'énerver davantage. J'ai déjà réussi à le mettre dans une colère noire l'après-midi même.
On rejoint sa voiture de luxe, je m'assois côté passager en silence. Il démarre, je regarde par la fenêtre pour essayer de repérer les lieux, mais il fait trop sombre, je distingue à peine la route.
On roule depuis une dizaine de minutes, quand je sens une main se poser sur ma cuisse, je pose mes yeux sur sa main. Je sens des caresses, ça me perturbe. Je relève les yeux vers lui, il les pose fugacement sur moi et les repose sur la route. Ses caresses se rapprochent dangereusement de mon entrejambe, je me cambre. Mon corps réagit à ses caresses.
Heureusement, la voiture s'arrête devant un club, il retire sa main, je me repositionne sur le siège. Il stationne, descend et m'ouvre la porte. Il m'empoigne le bras et me dirige vers le club. C'est un club de streaptease.
Mes yeux parcourent le club du regard et se posent sur les femmes à moitié dévêtues. Il me tire jusqu'à une table de narcotrafiquants. Leur regard sur mon corps me fait frémir de dégoût. Il m'assoit à côté de lui, je suis rassurée étrangement.
J'écoute leur conversation, l'un d'eux me reluque d'un air répugnant, je détourne le regard.
Il s'adresse à moi.

— Va a bailar ! ( va danser).
— Qué? (Quoi?)
— Baila ! (Danse)

Joshua me fixe et confirme de la tête. Je m'exécute et danse. Mais le vicieux narcotrafiquant souhaite me voir danser sur la barre. Je suis envahie par la rage.
Je rejoins la barre de pole dance, je m'exécute timidement, les hommes se mettent à rire, Joshua ne rit pas.
Je tiens la barre et je commence à me déhancher de manière provocante, les rires s'estompent, il me regarde avec intérêt. J'exécute des mouvements très équivoques, j'en vois quelques-uns baver. Je pose mes yeux sur Joshua, son regard est brûlant de désir, je me mords la lèvre. Il se lève, se dirige vers la scène et me fait descendre. Je suis surprise par sa réaction.
Il me ramène à la table, sous les regards interrogateurs des autres narcotrafiquants.

— Tu veux la garder pour toi celle-là?
— C'est ma puta personnelle.
— Ah bien. Tu as apporté l'argent?

Un des hommes de main de Joshua lui pose un paquet sur la table, ils semblent satisfaits.
Joshua se tourne vers moi et me murmure.

— Baisse-toi.

Je me jette au sol, il prend son arme et exécute les hommes attablés. Ses hommes de mains tirent sur le reste des membres, les danseuses crient, c'est l'apocalypse.
Je suis tremblante, il me relève brusquement, il a du sang sur ses vêtements, je ne veux pas regarder le corps des hommes exécutés. J'ai envie de vomir quand mes yeux tombent sur un homme qui a le crâne explosé.
Joshua me sort du club, je trébuche et je vomis au sol. Il m'aide à me relever et me porte jusqu'à sa voiture. Il me pose sur le siège et démarre la voiture à toute vitesse. Je suis en état de choc, je vois trouble, mes larmes coulent.

— Pourquoi tu as fait ça? Tu es complètement cinglé!
— Il voulait te baiser en plus de l'argent. J'aurais peut-être dû accepter!
— Oh merde! C'est quoi ce bordel!
— C'est les cartels, la colombienne! Tu es journaliste oui ou non?
— J'ai vu la guerre, la famine, les gangs, mais ça, c'est trop!
— Il ne fallait pas mettre ton nez dans mes affaires!
— Putain, j'y suis pour rien!
— Ne me raconte pas tes salades!

Je me tais, il ne me croit visiblement pas. Je ne veux pas déblatérer avec lui, j'essaye de reprendre contenance. On rejoint son hacienda, je suis encore tremblante. Je le suis en silence, je regrette d'avoir demandé à quitter la chambre.

Adventure CartelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant