Chapitre 10

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Il me raccompagne jusqu'à la chambre, et m'enferme. Je cours vers la douche, je vomis tout mon repas. L'image de l'homme criblé de balles me hante. Je prends une douche pour retirer les traces de sang. Je frotte jusqu'à ce que ma peau soit rouge vif. Je sors les yeux gonflés par mes pleurs. J'enfile un t-shirt et une culotte et me jette sur le lit. Je m'enroule autour du drap et j'essaye de m'endormir le plus rapidement possible. Je ne veux pas être réveillée quand il sera de retour.
Malheureusement, le sommeil ne vient pas, je commence à paniquer. J'entends la porte s'ouvrir, je ne bouge pas, je retiens ma respiration. Je ne veux pas le voir, cet homme me fait peur. Je sens le lit s'affaisser, j'étouffe mes pleurs.

— Tu ne dors pas la colombienne?

Je reste silencieuse. Je ne sais pas si je serais capable de dire un mot.

— Je suis désolé que tu aies dû assister à ça!
— Quoi?

Je sors la tête du drap et je l'observe dans l'obscurité.

— Tu m'as dit qu'un narcotrafiquant ne s'excuse jamais.
— C'est l'homme qui s'excuse.

Je le fixe, troublée. Il rejoint la salle de bain, j'entends l'eau couler, je m'allonge. Il sort de la salle de bain quelques minutes plus tard, torse nu, j'observe son corps avec attention, puis détourne le regard. Il s'avance vers le lit et s'assoit, sa tête est baissée, j'entends sa respiration.

— Pourquoi es-tu venu au Mexique?
— Pour me ressourcer.

Il relève la tête et se tourne vers moi , je suis déstabilisée.

— Tu comptes nier encore longtemps?
— Je suis venue pour me changer les idées après que mon petite ami m'ait largué pour disparaître dans la nature! C'est mieux?
— C'est plus facile à croire.
— Bien, je vais me coucher. Bonne nuit.

L'ambiance est électrique, j'ai l'impression de me disputer avec mon petit ami, c'est déconcertant.

Je le sens s'allonger sur le lit. Je lui donne mon dos. J'essaye de m'endormir pour essayer de dissiper le malaise ambiant, quand je sens ses mains m'attirer à lui. Mon cœur bat la chamade, il entoure ma taille de sa main et plonge sa tête dans mon cou. Je suis gênée par cette proximité et à la fois si familière.

— Arrête de m'ensorceler la colombienne!
Je souris.

Aucun homme ne m'avait jamais dit ce genre de chose. Je ne sais pas quoi répondre à ça. J'ai peur de trop me livrer à lui.

— Je n'ai jamais fait ça!
— Si, quand tu m'observes de tes yeux verts, tu me domines comme personne ne l'a jamais fait.

Je lui fais face, je fixe ses yeux, il me redresse et me met à califourchon sur lui.

— Comment tu fais ça?

La position me gêne, mais je ne veux pas lui montrer, je maintiens le regard. Il attire mon visage au sien et m'embrasse avec délicatesse. Je pose mes mains sur le buste. C'est un baiser ardent qui me fait vibrer des pieds jusqu'à la tête. Nos lèvres finissent par se séparer, je suis presque déçue.

— Tu vois l'effet que tu me fais, la colombienne?
— Elena!

Il sourit, je réponds à son sourire. La gêne s'est totalement dissipée.

— Pourquoi t'a-t-il quitté?

Des souvenirs douloureux rejaillissent, je suis noyée dans mes pensées. Il me caresse le dos, je reviens à moi.

— Je n'étais peut-être pas aussi importante que je le croyais.
— Il devait avoir ses raisons, on ne quitte pas une beauté pareille pour rien.
— Probablement. Mais le résultat est le même.
— S'il ne l'avait pas fait, on ne se serait pas retrouvé ici, non?
— Probablement.
— Maintenant la colombienne dort!

Je retourne de mon côté, le sourire aux lèvres. Il m'attire à lui et on s'endort enlacé.

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