Chapitre 33

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Un bruit sec stoppait net la respiration de Mademoiselle Sancœur, qui se trouvait dans la salle de bain, appliquant de la crème cicatrisante, même si cette dernière n'était d'aucune utilité, malheureusement.

Elle se dirigea, en soufflant presque imperceptiblement, vers les lourds battants qui la séparait du long couloir du manoir.

"-Gaby ?

-Nath', c'est aujourd'hui, la réunion, tu te souviens ?

La jeune femme blemit. C'était la première fois qu'elle oubliait une réunion aussi importante.

-Merde... J'avais oubliée... Elle cachait son visage dans ses mains, couverte de honte.

-Nathalie, c'est pas grave, ça arrive à tout le monde.

Il lui embrassa le haut du front avec douceur.

-Je te suis... "

Elle referma le battant de la porte de sa chambre tandis que ses cheveux lâchés volettaient au gré de ses pas.

Ils arrivèrent dans ce qui allait servir de salle de réunion, le bureau de l'entreprise Agrest.

La presse, les mannequins ainsi que l'odieuse Audrey Bourgeois étaient présents dans la vaste pièce.

Mais lorsque la jeune femme franchit le seuil du bureau, tout le monde se tut.

Plus un bruit.

Le silence était assourdissant.

Nathalie leva les yeux, se sentant observée. Elle tenait sa tablette en prise de notes dans ses mains tandis que Gabriel était parti chercher les plans de la scène.

Elle fronça les sourcils.

Elle braqua avec horreur ses yeux sur ses bras.

Ses manches.

Elles étaient retroussées jusqu'au coude.

Elle fit tomber l'appareil qu'elle tenait dans ses mains pâles.

Gabriel arriva à ce moment là.

Elle baissa ses manches le plus vite qu'elle le put.

C'était trop tard. Tout le monde les avait vus.

C'était trop tard.

Trop tard.

Trop tard.

Trop tard.

Trop...

Trop...

Tard.

Elle sentit sa tête tourner tandis que le sol se derobait sous ses pieds, faisant voler ses cheveux bruns et rouges. Gabriel la rattrapa avant que sa tête ne touche le sol.

"-Je suis désolé, nous allons reporter la réunion à plus tard.

-Bien, monsieur Agrest. Répondit avec pitié un journaliste qui commençait à s'éclipser avec ses quatre collègues tandis que les mannequins elles aussi prenaient la porte vers la sortie du manoir, choquées. Seul Audrey restait dans la pièce.

-Audrey, sors de ce manoir. Lançait sèchement l'homme, tandis qu'il tenait toujours Nathalie dans ses bras, inerte.

-C'est ridicule, totalement ridicule ! Et puis, d'où sors cette bague bien trop chère pour son salaire médiocre ? Elle n'est rien qu'une simple secrétaire, Gabriel. Tu te donnes du mal pour rien, crois moi. A ta place, je l'aurai virée il y a longtemps !

Le styliste se leva, furibond, Nathalie dans ses bras.

-PARDON ?! Saches que Nathalie est plus importante ici que tu ne le crois, et la bague ? Ce ne sont pas tes affaires, elle a une vie privée, elle aussi, Audrey, et contrairement à toi, elle n'espose pas celle-ci dans les magazines Peoples du Times de New York, que je saches. Donc tu vas me faire le plaisir, que ça te plaise ou non, ça m'est complètement égal, de sortir de chez-moi, est-ce que j'ai été assez clair, ou il faut que je le répète ?

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