Chapitre 45

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Un énième coup, une énième blessure, un énième bleu, une énième coupure, une énième crise de larmes.

C'était le quotidien de la jeune Nathalie Sancoeur depuis la mort de son père, deux mois auparavant.

Elle venait de rentrer de cours, la peur au ventre rien que de penser qu'elle devra passer la porte d'entrée de la maison et faire face à sa mère.

"-Encore en retard, espèce d'incapable !"

Sa mère était dans le vestibule, et visiblement, elle l'attendait. La jeune adolescente baissa les yeux, murmurant des excuses, même si elle savait pertinemment qu'elle n'était pas en faute. Elle voulait seulement éviter les coups cette fois-ci. Seulement cette fois.

Mais elle connaissait sa mère. Rien qu'au regard qu'elle lui lançait, le regard froid et cruel qu'elle connaissait que trop bien, elle savait qu'elle allait devoir trinquer pour le plaisir de sa génitrice.

Elle inspira, ferma les yeux et attendit.

Un coup dans le bras, elle ne faiblissait pas. Un deuxième, cette fois dans l'abdomen, qui la contraignait à se plier en deux dans une douleur qui était devenue familière, serrant les dents, ne laissant pas le gémissement qu'elle retenait, crispant ses mains.

Sa mère la plaqua au sol froid immaculé, pour l'instant, du hall d'entrée où elle l'avait traînée. Elle lui infligea un coup de pieds dans le ventre, tandis que de l'autre, elle lui écrasait la cheville droite. La jeune fille s'était roulée en boule, sachant très bien ce qui allait se passer ensuite.

Mais quand sa mère sortit un couteau de cuisine, sa respiration s'affolait, son cœur battait à un rythme effréné.

"-Non... Non, pas ça...

-Ah parce que tu pensais que tu pouvait choisir ? Je vais te ré-expliquer comment ça marche, chère fille."

Elle ôta le haut de Nathalie, dégageant le bras de cette dernière et vint enfoncer la lame du couteau dans sa peau pâle.

Nathalie ne put s'empêcher de hurler de douleur, essayant de se débattre tandis que sa mère continuait sa torture, traçant sur son bras, son dos et son épaule gauche des plaies profondes, faisant affluer le sang hors du corps de la jeune femme.

Lorsqu'elle eut fini, elle prit une aiguille et du fil de suture et referma les plaies de la jeune brune, tenant à ce qu'elle vive encore assez pour qu'elle puisse continuer à s'amuser sadiquement, faisant regretter à sa progéniture d'être née.

Elle esquissait des petits sourires satisfaits à chaque cris de Nathalie, qui avait fermée les yeux.

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"-NON ! JE N'EN PEUX PLUS, OK ? JE NE SUIS PAS TON JOUET ! JE N'EN PEUX PLUS D'AVOIR À SUBIR TOUS TES CAPRICES ! JE N'EN PEUX PLUS DE SERVIR D'OBJET OÙ TU PEUX Y GRAVER TOUTES TES SOUFFRANCES, OK ? ÇA FAIT DEUX ANS QUE PAPA NOUS A QUITTÉ, T'ES PAS LA SEULE À L'AVOIR PERDUE !

-Parce que tu crois que Valerian m'importait autant que ça ? Il faut savoir, trss chère fille, que ce qui te servait de père n'était là que pour le bien de mon compte en banque. Ohhh, regarde ta tête, tu ne croyais tout de même pas que je l'aimais réellement ? Tout ce que j'éprouvais pour ton père, c'était de la satisfaction et du pur dégoût. Et toi, tu n'étais même pas censée naître. Si tu es encore en vie, c'est seulement parce que j'ai encore besoin de toi pour obtenir ce que je veux. Tu ne me sers qu'à me défouler, ma chère Nathalie. Mais plus tard, tu me remerciera, tu verras.

-Je... C'est trop. Jamais je ne te serai redevable pour quoi que ce soit, monstre que tu es, c'est ce que c'est clair ?!"

La jeune femme, âgée de maintenant dix-neuf ans empoigna ses deux valises et le peu d'affaires personnelles qu'elle possédait, ouvrit la porte du hall et s'engouffra dehors, respirant enfin, laissant ses larmes couler de nouveau.

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