Un Simple Sentiment...

Chapitre 6

Cela faisait maintenant une semaine que Gabriel avait reconnu ses sentiments auprès de Nathalie.

Elle s'était braquée. Il en était malheureux. Elle s'était braquée et il ne pouvait rien faire. Elle ne lui parlait plus que pour le travail, refusant toutes les discutions qui sortaient du cadre professionnel.

Il savait qu'il y avait quelque chose qui clochait avec la jeune femme. Elle n'osait plus croiser son regard, refusant de le laisser entrer dans sa chambre quand elle y était. Mais malgré ça, il comprenait. Cependant il s'inquiétait réellement pour Nathalie. Elle se renfermait de plus en plus sur elle et il avait juré la voir esquisser une grimace quand elle avait effleuré par mégarde son bras droit. Il ne savait pas ce qu'il se passait dans la tête de la jeune femme mais il espérait vraiment avoir tort...

Du côté d'Adrien, c'était le flou le plus total. Nathalie était bizarre. Pas comme d'habitude avec le jeune garçon.
D'habitude elle lui souriait, l'encourageait, et l'aidait quand il avait besoin d'un conseil pour ses amis ou autre, mais là, elle s'était murée dans un masque d'indifférence qu'il ne lui connaissait pas. Elle était froide, parlait encore moins que d'habitude et tenait à tout prix à ne pas croiser son regard. Elle lui cachait quelque chose. Elle lui mentait. Alors qu'ils s'étaient promis, après la mort de sa mère, qu'ils ne se mentiraient jamais. Elle était toujours malade. Elle toussait encore énormément, avait des vertiges fréquents, mais se butait à dire que ce n'était rien de grave et que c'était seulement passager.

Il devait parler avec son père.

Il se leva de son lit, laissant Plagg déguster son fromage dans un coin de sa chambre.

Lorsqu'il frappa à la lourd porte du bureau de son père, il lui demandait si il pouvait lui parler, en privé. Ce dernier hocha la tête, se dirigeant vers le vaste salon du manoir Agrest.

"-Père, qu'est-ce qu'il ne va pas avec Nathalie ?

-Pardon ? Répond Gabriel, surpris par la question de son fils.

-Père, j'ai remarqué qu'elle était totalement différente de d'habitude... Je m'inquiète pour elle...

-Je... Moi aussi, Adrien. Et je ne sais absolument pas ce qu'il se passe... Enfin, du moins mis à pars ce qu'il s'est passé il y a une semaine, maintenant.

-Que s'est-il passé, il y a une semaine...?
Son père ferma les yeux, inspira, puis lui répondit :

-Il y a une semaine, elle m'a ouvert les yeux. J'ai enfin réussit à accepter la mort de ta mère. Sauf qu'elle m'a fait ouvrir les yeux sur autre chose, aussi. Il inspira. Elle m'a fait voir, enfin, j'ai compris que c'était Nathalie que j'aimais... Et je lui ai dis. Mais ce n'était probablement pas le bon moment...

-C... Comment ça, pas le bon moment ?

-Il y a une semaine, cela avait fait dix-huit ans que le père de Nathalie, Valerian Sancœur, est décédé dans un crash d'avion. Mais ce n'est pas à moi de te parler de la suite. Désolé.

-Je... Je ne savais pas... Père, même si je suis surpris que vous ayez enfin enterré maman pour de bon, je suis heureux que vous ayez enfin reconnu être amoureux de Nathalie. Et même si ce n'était probablement pas le bon jour, je suis sûre que c'est réciproque. Vous devriez lui parler.

-Elle ne veux pas, pour l'instant. Et je respecte son choix. Je ne veux pas l'étouffer.

-Vous avez sûrement raison. Mais son comportement m'inquiète quand même... Elle ne cesse de me dire que tout va bien alors que je vois que c'est totalement faux... Elle me ment, père...

-Je... Je ne sais pas quoi faire, Adrien... L'adulte était dévasté par l'état de sa secrétaire, même si il ne montrait rien. Il reprit : je ne sais pas quoi faire pour qu'elle aille mieux... Je ne sais pas comment faire pour la guérir de sa maladie... Adrien, elle ne guérira peut-être jamais, et j'ai peur qu'elle ne parte comme ta mère. Sauf que cette fois je ne m'en remettrais probablement pas... Je ne sais plus quoi faire pour la convaincre de se reposer, mais je ne peux l'obliger à se terrer dans le fond de sa chambre... Et je la comprends. Je ne sais plus quoi faire, Adrien, je suis complètement perdu."