Muse

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Depuis qu'elle travaille tout est rentré dans l'ordre. Hier matin, elle a déposée à sa banque de l'argent, paie ses frais médicaux, médicaments, et envisage d'acheter une maison pas loin de celle de ses parents. Les clients qui frappent à la porte de l'agence sont des actrices, auteurs compositeurs, chanteuses.

Leur argent en poche tous banque pour des villas gigantesque, entourée par des arbres, au design à la mode. Les demandes toujours plus nombreuses mais elle parvient à les rassembler en un rien de temps, et réaliser leur caprice. La superficie du jardin, la piscine, du garage à son importance. Il faut avoir mieux que son voisin pourtant rien n'est jamais trop beau lorsqu'ils veulent un pied-à-terre et pas n'importe lequel. Plus la villa est grande mieux c'est.

Lors des galas mondain que ses clients organisent dans leur somptueuse demeure sur les hauteurs de Los Angeles, les étoiles à perte de vue, les cocktails, ils précisent qui leur a donner cette chance. Sa patience, son sérieux, son nom est cité partout. On ne sollicite plus qu'elle. À ce jour Kaya croule sous les demandes et ne sait plus où donner de la tête. Régulièrement elle écrit des lettres aux garçons, leur offre des porte-bonheurs mexicains. En retour les nouvelles ne sont pas bonnes.

Les disputes sont latente, par moment le wagon Oti capote, et chute inlassablement de cette colline. Un Big Bang de déprime, joie, alcool, larme, grande gueule, drogue, sexe et cauchemar. Jusqu'à quand les douleurs internes vont se manifester ? Quand est-ce qu'ils vont comprendre que ça ne va plus ?

Le soir dans sa baignoire la mousse qui recouvre son corps, la mort de son père l'ensevelis, comprime sa poitrine, bloque sa respiration, ne se rend pas compte qu'elle reste des heures dans l'eau devenue froide au nuance de rouge. Elle s'est coupée avec les lames d'un ciseau à manucure. La peinture revient comme une douce mélopée face à ce deuil.

Il n'en finit plus. La nuit dans ce lit elle est agitée. Son patron ne sait rien de ses états montant, descendant, sa fatigue. Doué elle camoufle les entailles avec du sparadrap, par-dessus elle ajoute le fond de teint de la carnation de sa peau, et des bracelets.

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Autour de midi le soleil un phare qui illumine la galaxie, la terre, elle gare sa Bentley blanche pour acheter un paquet de cigarette, des pastilles à la menthe, de quoi manger, et une canette de Coca. Quitter le bureau de temps à autre pour se dégourdir les jambes elle sait que ça sera salvateur pour les muscles de sa jambe droite atrophié. Dans cette épicerie la muse d'Oti on la remarque. Tour à tour resplendissante elle ne fait qu'un avec ses fleurs dans les cheveux natté tombant sur son dos. Ses lèvres d'un rouge flamboyant, sa démarche est si fluide que l'on croirait qu'elle vole au-dessus des nuages.

Une aura captivante, débordante de charisme, et ses tenues toujours plus extraordinaire. Les groupies espèrent devenir aussi inspirantes que ne l'est Kaya. Les hommes sont esbaudi. Cette jeune femme irradie par sa culture, sa bonté dépeinte sur son visage. C'est plaisant mais Kaya ne veut pas qu'être la muse, tient à exister par son talent.

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En fin de journée, dix huit heures s'annonce, satisfaite de ses ventes, complimenté par son patron Kaya a accumulé un des meilleurs chiffre d'affaires rien que cette semaine. Elle peux rentrer féliciter ça avec sa mère à la maison. Plus que jamais elle est en pleine forme, prête à affronter, défier la mort de son père pourtant c'est sans compter sa dépendance aux puissants médicaments, ses changements d'humeur qu'elle ne supporte plus, et ses maux d'estomacs. Le chantier psychologique doit encore se soigner.

Sur sa gauche une Porsche 911 décapotable à la carrosserie rouge diabolique freine au milieu de la route. Le klaxon retentie frénétiquement. Trois garçons au physique charmant imitant à la perfection Oti, des sosies copie conforme se retournent sur son passage et lui sourit. Celui qui est côté passager ressemble à Asa. Hallucinant ! Ses amis sont à l'autre bout du pays mais on lui rappelle leur existence de façon inattendue. Les filles sur le trottoir se retournent, cesse de discuter, la supercherie marche elles croient que c'est eux. La ressemblance est frappante, et troublante.

-Salut, les gars ! Kaya lève sa main, jette son sac sur la banquette, et monte.

-Vous êtes superbe ! S'emporte le conducteur.

-Merci.

Au volant elle n'oublie pas leur dispute de San Diégo. La mélancolie installée d'Asa, son comportement ronchon, son manque d'appétit à table. Les garçons qu'ils étaient avant la gloire disparaît dans la glace. Il ne restera plus rien ? Elle aimait ce temps-là, c'était si doux, réconfortant. Pourtant en même temps c'était justifié : Devon voulait être au centre des projecteurs avec ce photographe au nom loufoque. Sur les clichés datant de l'année dernière ils font la gueule, et Luis ne savait pas ce qui se tramer en toile de fond. Des paparazzis la suit. Polie Kaya agite son bras dans leur direction, envoie des bisous du bout de ses doigts, et accélère pour les semer.

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À la maison les magazines sur Oti ne manque pas, il y en a de partout, à croire que sa mère en fait des collections. Le soir elle les lit, en garde quelques uns, collecte des souvenirs et en donne à la voisine. Une adolescente. Dans sa chambre après s'être changé, démaquillée, détacher les cheveux les deux femmes se retrouvent au jardin mangent une salade.

En silence Kaya prie, espère qu'Asa ne ratatinera pas sa voiture, ne s'enivrera pas, et que son plâtre a été retiré. Depuis qu'il a son permis, s'achète des bolides Asa a des rayures sur les portières, recule comme un fou, laisse la gomme des pneus sur le bitume, grille des feux, et passe du temps au garage à se faire des amis.

Son frère est moins dangereux ? Elle ne sait pas. Un jour de 1972 en revenant de l' école sous une chaleur à vomir, son blouson sur son épaule, sa chemise sortie de son pantalon, la cigarette aux lèvres il dira à son amie en claquant des doigts :

-On doit m'aimer comme je suis. La fumée blanche s'en ira de ses narines. Sinon ce n'est pas la peine, je ne ferais aucune concession.

-Dis-moi, si ce n'est pas le cas. Tu feras quoi ? Kaya se faisait de l'air avec son cahier.

-Qu'ils aillent au diable.

Little Sign ( CORRECTION ! )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant