Pasadena

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Juin 1973

Cinq heures du matin le quartier s'éveille. Derrière les murs de cet maison accueillante, propre, familial, aimé du voisinage une demoiselle s'extirpe de son lit le plus vite possible avec  l'aide de sa mère. Préfère être debout plutôt que de revivre cet accident en boucle sur ce matelas identique à une planche de bois. Cette sensation n'est que dans son esprit évidemment.

Son visage surgit de la vitre de la cuisine observe les premières lueurs du jour qui rougeoient au-dessus des toits des maisons,  aux arbres, leur feuilles osant dénudés leur puissance, et l'ombre qu'ils produisent sur l'herbe arrosé par les tuyaux d'arrosage à trois branches. La distribution des journaux. Un homme court sur le trottoir dans son short vert à bande blanche sur les côtés. Sur la pelouse un oiseau picore un verre avec le bout de son bec. Les voisins vont travailler.

Les fesses moulées dans un jean Levis, appuyées sur la carrosserie rouge feu de la Ford Mustang, son blazer en velours sur l'épaule, la chemise crème un seul des boutons est boutonnés au milieu de son ventre sec, et le talon carré de sa bottine donne des coups sur le pneu avant. Sur le siège arrière Bruce est endormi sa joue sur le blouson. Patient Asa jette un œil à la fenêtre entrouverte aux stores vénitien jaune de la chambre de Kaya. Du salon Marc Bolan interprète Cosmic Dancer.

Cette opération a virée au désastre. Brute de caisse, musclé, féroce comme un ours Luis a sauté sur le chirurgien tremblant comme une feuille, le teint terreux par l'abus de cigarette, ses dents de devant jaunes, et le suppliant de l'épargner. Il valait mieux ne pas y songer. A indiqué que c'était un stupide dérapage,  puis a dépêché d'urgence un stagiaire compétent pour qu'il la sauve in extrémis.

« Sauvée mon cul ! Vous êtes sous l'emprise de la drogue. Ma fille a été balafrée ! » Ses mains secoua le col de sa blouse, a donné un coup de tête et ses pieds ne touchaient plus le sol.

« Lâche-le. » Lucia ne voulait pas que cet ingrat se retourne contre eux pour violence aggravée mais en revanche ils ont portaient plainte pour incompétence. En effet il était sous l'emprise de son addiction à la cocaïne. Par la suite il a été radié, jugeait, et condamné. Le nouveau chirurgien a annoncé que Kaya allait subir malheureusement une seconde opération pour réparer les dégâts. C'était sans compter le désaccord de Luis, et Lucia mais à promit qu'il s'occuperait d'elle convenablement, que cet accident n'arriverai plus dans son secteur, et ça a été le cas.

Sur le pas de la porte d'entrée Lucia salue Asa levant son bras dire bonjour. Une fois de plus aidé de béquilles sous ses aisselles, Kaya franchit l'allée le regard franc. Habillé, coiffée, maquillé, ses bijoux opulents sur sa poitrine, et ses oreilles. Le tout dans un nuage de parfum épicé.

Au septième ciel elle accélère la cadence, son meilleur ami élégant se lance à sa rencontre ne sachant de quoi retournera la conversation. Sera telle de bonne humeur ? Centrée sur son opération, l'addiction aux médicaments au fil des semaines ? La déprime ce mot jusqu'alors inconnu dans son vocabulaire a perforé sa stratosphère. Tout comme Luis sombrant dans une colère noire. Ce sentiment la dévaste. Kaya à des phases montantes, et descendantes.

-Tu vas mieux ? Tu aurais pu faire mieux.

-Oui, le laisse embrasser sa joue. Il est où Bruce ?

-Dans la voiture. Délicatement Asa observe ses boucles d'oreilles Pic vert en or. Les bras autour de sa taille serrée par la ceinture mais évitant ses seins sans soutien-gorge, et relâcher sa timidité, son stress.

-Qu'est-ce que tu crains ?! Je ne suis pas en sucre. Elle le bouscule amicalement. Avec tes bras, serre-moi.

-Pardon. Asa frictionne son dos, et s'exécute.

Un cri retenti. Tous les deux se retournent interloqués, Bruce a fait un horrible cauchemar. Transpire. Cherche son frangin du regard comme un chiot ayant perdu son maître. Se précipite de sortir de la voiture.

-On est là ! Le bras d'Asa bouge dans sa direction, et sa main retourne sur l'épaule fine, moelleuse de Kaya.

Peut-on être un ami omniprésent ? Appelant trois fois par jours ? C'est démesuré, oppressant pour ceux qui ne le connaissent pas, et ne savent pas mais explicable. Elle est le ciment qui maintient ce sol qui s'effrite dès qu'ils déconnent à double dose. La pluie qui arrose l'herbe pour la fertilisé en temps de sécheresse. Ils auraient pu mal finir, laisser la rue les emporter, y compris les mauvaises fréquentations. Ils ont survécus.

-Vous êtes là depuis quand ? Kaya s'avance vers Bruce accélérant son pas ne voulant pas qu'elle s'épuise. J'ai de la force. Désigne son biceps.

-Évidement. Bruce rigole, et l'étreint.

-Vous avez picolé ou quoi ?!

-Non !! Ils répondent en même temps.

Curieuse Kaya se penche vers la vitre. Sur le planchait des canettes de bière, un paquet de clope entamé, un Zippo, et des pastilles pour la gorge. Sans le prévenir elle souffle au visage de Bruce  qui recule, comprenant que son haleine est fraiche comparé à la leur. Le bout en caoutchouc de sa béquille frappe le genou d'Asa pour indiquer qu'elle voudrait dévorer un petit déjeuner, boire du thé, et qu'elle les invites à entrer dans  sa maison. Sa mère, son père sont à la cuisine.

-Super ! Bruce tape, et frotte ses mains.

-Oh faite ! Elle se retourne. Lorsque vous partirez, n'oubliez pas de vous arrêter à la pharmacie. Vous allez avoir une migraine de tous les diables. Elle se dirige vers les marches en pierre, et les franchit avec souplesse malgré ses béquilles.

Un conseil qu'ils appliqueront à la lettre.

Little Sign ( CORRECTION ! )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant