Un battement d'aile

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Par-dessus tout il fallait secouer ce cocotier, demander à dieu de ne pas se boucher les oreilles, ne plus se persuader qu'il faut patienter des années pour montrer de quoi une femme est capable, et ce n'est pas en étant passive que l'on va frapper à sa porte.

La muse ! Certes c'est prestigieux, avec le temps on ne c'est pas qui elle est. C'est définitif elle ne se contentera plus. Une muse n'est pas écervelée, profiteuses, mangeuses d'hommes, elle se réinvente, a des idées, du talent, de l'humour, et ne donne pas sa virginité en pâture pour réussir. Ne dit-on pas que derrière chaque grand homme se cache une femme. Parfaite inconnue dans le monde de l'art, par ses connaissances mondaine elle sera donner le change.

Elle n'est pas destinée à mourir, maintient la flamme au creux de la paume de sa main, ne se pardonnera pas de laisser les années défilaient sans avoir accomplie quoi que ceux soit qui la rende fière. Avec Oti elle assimile que l'on ne l'associera jamais à autre chose qu'une demoiselle sans voix, ni saveur.

Une femme se régénère à chaque levé, et couché du soleil.

Kaya met un coup de pied dans la fourmilière, demande au culot au photographe d'Oti de faire un cliché, évidemment qu'il soit sous un angle différent de la pose qu'elle prendra sur ce mur d'un blanc immaculé. La séance se déroule dans son atelier. Soigneusement elle expose sa toile sur le chevalet pour que les couleurs ressortent, autant que ce regard qui sonde tous ceux qui s'y arrêtera. Quant à elle, debout, la cigarette entre les doigts, le menton relevé, dans cette robe noire serré reprenant les codes mexicains, hispaniques, au décolleté en v, et son sautoir autour du cou : Kaya hypnotise.

Les lèvres grenat, le teint halé, les sourcils dessiné c'est la reine dans son palais, une déesse sur un nuage narguant ceux qui la croit incapable, et soumise à la dictature des hommes. Kaya s'assume. Le photographe ne pourra s'empêcher de faire plusieurs photos. À cet instant ce ne sera plus la Séniorita et les musiciens. C'est le visage d'une femme artiste. Son pouvoir rayonne autant que l'or. L'escalade de la douleur est mise au rebut à travers ce cliché pour être face à une âme dépouillé.  Ce destin perché sur les talons elle impose son métissage. Se détacher d'Oti  ne veux pas dire les rayé de la carte, cependant ce n'est pas compliquer de comprendre que son tempérament indocile la pousse à exister.

Sans perdre de temps, ayant une amie qui écrit une rubrique spécialisée dans l'art dans un des plus prestigieux magazine, Kaya la contacte, et un accord est conclu. La photo sera publié. Ce n'est pas possible de s'arrêter en si bon chemin, le bosquet tend ses bras, évidemment elle ne s'attendait pas en retrouvant  Oti dans leur loge, avant leur monter en scène à ce qu'Asa l'a conduit à l'écart.

-Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ?! Ont auraient été là. Ses doigts s'appuient sur son torse.

Ils l'auraient encouragé. Elle ne se prive pas de les écouter durant des heures déblatérer, cracher, écrasé les uns ou les autres que ça en est pitoyable. C'était vital de lui rendre l'appareil, une ascension ne se vit pas dans son coin. Un court moment Kaya voudrait qu'il sache que c'est la mort de son père qui a façonné son ambition pour ne pas cesser d'y croire.

-On te coupe dans ton élan ? Il ne voudrait pas.

Ce n'est pas la première fois qu'Asa essaie d'entrer en connexion avec ses pensées chiffonnée, sa dépendance à vie pour ces médicaments, tenté par tous les moyens de soulager ce qui la ronge. La séniorita est infranchissable, et vulnérable.

-Le jour de son enterrement j'ai promis que j'exposerai mes toiles, et que me débrouillerai seule. Elle cale sa pochette sous son aisselle. Je me devais d'honorer cette promesse.

Tous les journaux connaissent Le Portrait, reconnaissent qu'elle est douée, a plus d'une corde à son arc, et qu'ils se sont trompés.

-C'est génial que tu puisses y parvenir. Asa attrape ses joues pourtant il à toutes les peines du monde à lire ce qu'il se voile dans ses yeux.

C'était inévitable il fallait qu'à son tour elle se détache progressivement d'eux, et s'épanouisse. Au fond c'est triste de ne pas s'en être rendus compte mais Kaya n'est pas à une femme à suivre quelqu'un indéfiniment. Ils ne vont pas la retenir mais la soutenir.

-Asa, on y va ! Alex au bout du couloir, aperçoit Kaya, saute un flight-case pour la prendre dans ses bras encerclé sa nuque, et sa taille.

-Qu'est-ce vous foutez bordel ! Ses bras frappent ses hanches mais Devon finit par comprendre qu'il vaudrait mieux cesser d'aboyer.

-J'arrive ! Munie de sa basse Mitch les rejoints.

Le roadies apporte la guitare  à Asa qui règle l'anse, Bruce aimerait que le photographe vienne graver ce moment. Heureux Devon la félicite pour cette toile, l'adore, en parle à son entourage, et Mitch dépose un bisou sur la joue fraîche de Kaya. 

Cette protection dont ils ont toujours fait preuve à son égard c'est la source magique, buvable dans lequel elle puise son bonheur même si c'est court comme les saisons, et complexe. Elle daigne continuer à être l'amie fidèle qui ne demande aucune explication sur leur silence bizarre quand elle à écrit ces lettres.  Oti a des haut et des bas mais ça n'implique pas Kaya.

Little Sign ( CORRECTION ! )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant