Je suis là !

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Sur le moment Kaya croit à un canular mais les mots sur cette lettre existent dans ses mains tremblantes, pourtant pendant quelques secondes  ses fesses sont clouée sur le pouf  à pieds tête de mort de sa coiffeuse. Vainement  son cerveau assimile ce qui est écrit en  lettre penchée. La demande, le nom, le lieu, la date à laquelle elle devra s'y rendre à ce rendez-vous. Dieu a entendu sa plainte il faut dire qu'elle a réclamée ce vœu, et l'a probablement épuisé avec ses demandes.  

Le signe est à la hauteur de ses moments de doute,  remise en question, sa peine suscité après la mort de Luis. Une femme qui a réussie à ce qu'une de ses toiles se remarque parmi tant d'autres, pour être exposée à New York dans l'une des plus prestigieuses galeries: son autoportrait. Un miracle. Informée à la cuisine  Lucia  tape les cuillères en bois sur la table,   à l'arrivait de sa fille les jette en arrière, et lui ordonne d'envoyer un baiser au ciel du bout des doigts.  À l'extérieur des portières d'une voiture claques, Lucia à  la fenêtre écarte le rideau blanc, et  la venue d'Asa, de sa compagne la comble de bonheur part au hall d'entrée.

D'habitude c'est un membre de sa famille qui passe faire un petit coucou, arranger un placard, repeindre un mur, apporter des fruits des étales du marché.  Prestement Lucia époussette ses épaules, remonte ses cheveux au sommet de son crâne, et se demande comment fait sa fille pour supporter ces roses toute la journée sans avoir envie de  furieusement se gratter le crâne.  A une époque ça ne la dérangeait pas d'en avoir une au-dessus de son oreille, les pétales sentaient bon,  c'était si coquet, en vieillissant elle ne supporte plus les bijoux, les cheveux lâcher, les cols roulés, transpire, et dort si mal. Cette foutue ménopause. 

Toujours à la cuisine Kaya attend en mangeant une orange qu'elle a épluchée, et remet son Rebozo sur ses épaules dénudées.  D'un geste vif Lucia laisse la porte sur le côté, embrasse le front d'Ed comme pour le bénir, serre Val dans les bras, puis les laisse aller vers sa fille qui annonce  de but en blanc qu'elle va à New York, coupé dans son élan Asa ne sait plus quoi dire, et Val s'attend à ce qu'elle explique la raison. New York ! Se répété t-il en se dirigeant au salon ses mains sur sa taille dos à Kaya morte de rire, une  Val intriguée et Lucia se retient d'avouer. 

La toile au-dessus du canapé Asa ne met pas longtemps à comprendre la raison,  passe entre les deux femmes décroche le téléphone, compose le numéro pour que Bruce sache tandis que Val la félicite en levant ses bras. La sonnerie passée, la voix enrouée de son frère  à l'autre bout du fil,  Asa annonce que son destin est scellé. Est-ce que Bruce a comprit ? Il raccroche  le regard dans le vide. Lucia  raconte comment l'histoire de la toile a pu se retrouver dans de bonne disposition.  

L'épouse d'une trentaine d'année du détenteur de la galerie voyage partout dans le monde pour dénicher des objets insolites, collectionner la perle rare, négocier,  et l'emmener à New York. Le couple aime donner une chance à des artistes d'être découvert.  Son mari est fou de ces découvertes même les plus fragiles il les approuvent systématiquement.  Un jour par une amie d'enfance vivant à Pasadena elle a eu vent qu'une demoiselle prénommé Kaya Thompson a récemment ouvert sa galerie, et  elle s'y est rendue.  

En un éclair elle s'époustouflera de ce coup de pinceau, tourbillon de couleur, violence, le rouge, thèmes choisit, et tombera sur son autoportrait.  Hélas, la concernée n'était pas  là mais une de ses amies fournira l'adresse où elle réside.  Ce n'est qu' à son retour au Etats-Unis qu'elle écrira une lettre, et l'expédiera. Val et Asa en son bouche-bé. Quelqu'un frappe à la porte s'insurge : « Ouvrez-moi ! » Planté derrière Bruce attend la chevelure dépeignée, et la chemise blanche de traviole.

-Me voilà ! Lucia se précipite.

-C'est  une blague?  Bonjour. Bruce  poste ses cheveux en arrière, et se penche embrasser Lucia. 

Asa quitte le tabouret de la cuisine fournir des indices à  son frère évidemment ça ne le conduit pas  à la réponse mais impatient de trouver Bruce s'agite,  Asa éclate de rire parce que son frère galère et Kaya  les étudie.  Ils se fixent si intensément sans prononcer le moindre mot que Bruce assimile. 

-Je le savais ! Bruce porte en poids Kaya. 

Aurait tant aimée que son père y participe, il admirait son univers décalé.  Blottie contre le torse de Bruce, elle refait le chemin à l'envers, consciente que la tristesse plane, Asa pose sa main sur l'épaule de Lucia, et celle de son épouse. Tous les cinq se rapprochent pour s'imprégner de cet instant pour qu'il dure une éternité. 

Little Sign ( CORRECTION ! )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant