SohannLe soleil se lève et on est toujours au même endroit, assis, à parler de tout et n'importe quoi malgré que les cours commencent dans deux heures.
Il y a une facilité à parler avec lui.
J'ai toujours eu du mal à me socialiser avec les gens, Bailey, il m'a fallu 1 an et 7 bagarres pour l'apprécier, à l'heure d'aujourd'hui c'est la seule personne que je considère pas seulement comme un ami, mais un frère.
Également avec Liam sauf que lui, je n'ai pas eu besoin de me battre avec.
Puis Isaac, contre tout hasard, il m'a fallu moins de 24 heures, il m'a fait me sentir bien malgré qu'il soit un poil insolent sur les bords, ce qui m'agace légèrement.
– J'ai entendu par Noah que tu vivais ici, il y a 10 ans ?, demandai-je curieux.
Il relève la tête avant d'ébouriffer ses cheveux.
– Oui, je vivais à San Francisco, j'ai dû partir en France après la mort de mon père, répondit-il en jouant avec le sable.
– Pourquoi ne pas être resté ici ? Enfin, je veux dire près de Noah ?, repris-je en voyant mon ton sec à la première question.
– Ma mère était venue vivre ici pour mon père, souffla-t-il, elle n'avait aucune famille ni de repaire à San Francisco sans lui.
– Et avec ta mère, tu as une bonne relation ?, hésitai-je.
Je regrette vite ma question. Je ne veux pas être indiscret.
Je veux juste savoir comment se passe une relation avec une mère.
Il me regarde en plissant les yeux.
– Excuse-moi, je ne voulais pas être curieux, poursuivis-je.
Après plusieurs secondes de silence, il prend la parole :
– Oui et non, une fois rentré en France, on était très proche, mais un an plus tard, elle a commencé à fréquenter des hommes. J'ai arrêté de compter le nombre incalculable de beaux-pères que j'ai eus en dix ans, pouffa-t-il amèrement, et c'est ce qui nous a éloignés, elle est présente sans l'être au final.
S'éloigner de son fils pour des hommes ? Quel genre de mère fait ça ?
Il pivote vers moi avant de tendre mes jambes et d'y poser sa tête.
Cette position me gêne légèrement, mais je ne dis rien, je laisse faire.
– Et toi ? Tu as une bonne relation avec ta mère ? , demanda-t-il.
Je déglutis difficilement.
Aie.
– J'ai perdu ma mère quand j'avais huit ans, commençai-je en regardant le large.
Morte par ma faute.
Je me rappelle comme si ça s'était passé hier. On rentrait de l'école, il faisait chaud donc ma mère était venue me chercher à pied.
Sur le chemin, j'avais croisé un chat, et j'ai eu la brillante idée de le prendre pour le caresser, sauf qu'il n'a jamais voulu que je l'approche.
Bien décider à le caresser, j'ai couru après lui, sans prêter attention au monde qui m'entourait.
J'ai traversé la route sans regarder, sans me rendre compte qu'une voiture arrivait à vive allure.
Ma mère s'est jetée sur moi pour me protéger, elle a été percutée à ma place, par ma faute.
Je m'étais relevé avec des égratignures, un mal de tête atroce et en pleure, tandis que ma mère ne s'était jamais relevée.
La dernière image que j'ai d'elle, c'est qu'elle était allongée sur le sol, pleine de sang.
J'ai tué ma mère pour une simple caresse.
Ce que mon père ne sait jamais, privé de me rappeler chaque instant de ma vie.
Ce père qui n'a jamais pris en compte ma douleur, mais seulement la sienne.
C'était à moi de mourir et non sa femme.
Ce père qui a refait sa vie neuf mois après la mort de sa femme.
Neuf mois seulement.
La seule chose de bien qu'il fait depuis mes huit ans, c'est de payer mes études.
Il les a payés avec grand plaisir, c'était un bon moyen pour lui de ne plus m'avoir sous son toit, pour pouvoir vive sa vie tranquillement avec sa troisième nouvelle femme.
– Merde ! désolé, je ne savais pas, dit-il, gêné.
– Ne t'excuse pas, le rassurai-je en le voyant gêner, aller vient, je te raccompagne vraiment cette fois, dans une heure, on a cours.
❁ ❁ ❁ ❁
– Tu étais ou en pleine nuit comme ça ?, questionna Bailey.
– Quand vas-tu apprendre à te mêler de tes affaires bordel !
– Campbell et Adams pour l'amour de Dieu, taisez-vous ! , s'exclama le prof.
– Tu as compris ? ferme ta grande gueule maintenant, lançai-je à mon meilleur ami.
Il lève ses bras avant de s'avachir sur sa table et commencer à mordre son stylo.
Je n'assume absolument pas cette nuit blanche, je rêve que d'une seule chose : mon lit.
Je me demande si Isaac survit de son côté ou s'il est en train de pioncer sur sa table.
Où peut-être bien qu'il est en train de me haïr de l'avoir empêché de dormir.
Je rigole sans m'en rendre compte, ce qui fait lever la tête de Bailey vers moi.
– Non, ferme-la ! bouffe ton crayon ne me fait pas chier, l'avertis-je avant qu'il ne l'ouvre.
Cette heure de cours qui m'a paru interminable se finit, je n'attends pas Adams et sort pour me rendre aux toilettes.
Sur le chemin, je croise Isaac, concentré sur son téléphone et qui ne prête pas attention à ce que lui dit Noah à ses côtés.
Il lève son regard vers moi avant de me sourire, je lui rends son sourire comme un débile.
– T'as l'air de l'apprécier le nouveau, constata Bailey.
– Ouais, il est sympa, répondais-je rapidement.
Je remarque qu'il se dirige aussi aux toilettes.
Parfait.
J'entre et choisis l'urinoir à sa droite.
– Tu fais quoi après les cours ?, chuchotai-je pour que le mêle tout de meilleur ami n'entende pas.
Ne baisse pas les yeux Sohann.
Ne baisse surtout pas.
– J'ai un entretien, mais après rien, pourquoi ? , chuchota-t-il à son tour.
– Viens à la maison après ton entretien alors, dis-je avant de tirer la chasse.
Je ne lui laisse pas le temps d'accepter ni de refuser et sort des toilettes.
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Coucou, j'espère que vous allez bien.
Premier PDV de Sohann 🥹🤱🏻
⚠️ pour la suite : Si au début des chapitres, il n'y a pas Sohann de mentionner, c'est qu'on repart sur le PDV d'Isaac.
Aller salut 🐱❤️
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Plus que ma vie
Random[BxB] Isaac, vingt ans, est de retour en Californie après avoir passé dix ans en France avec sa mère, il retrouvera son meilleur ami d'enfance et débutera son année à l'université Long Beach. Université ou Isaac est en contact depuis plusieurs mois...