Je suis avachie sur la table avec ma main qui maintient ma tête, je n'écoute rien du cours, beaucoup trop concentré sur April derrière moi qui explique son week-end avec Sohann à ses copines.Je rigole intérieurement. Est-elle au courant qu'il était avec moi vendredi soir ?
J'aimerais bien savoir s'il lui cache des choses ou s'il est sincère avec elle.
En lui demandant où il était vendredi soir, elle risque de s'imaginer des choses, je ne lui parle jamais, pourquoi d'un coup, je m'intéresserai au week-end de son copain.
– Il était où ton mec vendredi soir ?
Je me redresse et ouvre en grand mes yeux, je dévie mon regard sur Noah qui venait de l'ouvrir.
– Pourquoi ?, demanda-t-elle, hésitante, en quoi ça te regarde.
– Je ne sais pas, commença-t-il sans même la regarder, depuis tout à l'heure, tu te vantes d'avoir un mec parfait au vu de votre week-end et moi, je te demande où il était vendredi soir après son entraînement de basket.
À quoi il joue ?
Noah est tombé sur Sohann vendredi en revenant de son rendez-vous. Il s'est fait des dizaines de scénarios dans sa tête bien que je me tue à lui expliquer qu'il ne sait rien passer, que l'on était juste posé sur le canapé à parler de tout et de rien.
S'il se serait passé quelque chose, Noah serait la première personne à être au courant, alors je ne comprends pas sa réaction.
Je lui donne un coup de coude dans les côtes.
– Ferme-la ! tu fais quoi là ?, grondai-je.
– Rien Isaac, je demande juste à April où était Sohann pour savoir s'il était avec Bailey, déclara-t-il avec un sourire, ou avec quelqu'un d'autre, poursuivit-il à voix basse de façon à ce que je sois le seul à entendre.
J'allais rétorquer quand une ombre se posait devant moi.
– J'espère ne surtout pas vous déranger Anderson et Perkins, s'exprima monsieur Smith en nous regardant à tour de rôle, si vous pouvez vous taire pour les dix dernières minutes qui vous restent de votre journée.
J'acquiesce en lâchant un regard noir à Noah, monsieur Smith redescend les marches en continuant son cours interminable.
Les dernières minutes passent dans un silence total entre Noah et moi. À la sonnerie, je me précipite dans les couloirs avec mon meilleur ami à mes trousses.
– Tu peux aller directement au lounge , je dois passer à l'appart cherché m'a tenu, m'informa-t-il une fois à ma droite.
Je ne lui réponds pas et continue ma route.
– Tu vas sérieusement m'ignorer Isaac ?, râla-t-il.
– Qu'est-ce qui t'a pris de lui dire ça ?, me retournai-je brusquement, en pointant mon doigt sur son torse.
– Tu mourrais d'envie de savoir, mais tu n'osais pas lui demander, je t'ai juste aidé, il n'y a pas à se mettre dans des états pareils.
– Il a une façon de demander les choses, tu lui a clairement fait comprendre qu'il était ailleurs, rétorquai-je hors de moi.
– Parce que ce n'était pas le cas ?, demanda-t-il, elle a le droit de savoir que ce qui lui sert de petit ami la trompe.
– Il ne sait rien passer Noah, m'agaçai-je, combien de fois vais-je devoir te le dire ?
– La tromperie ne s'arrête pas seulement à embrasser ou coucher avec une personne Isaac, le flirt en fait partie.
Mes yeux se plissent, et je joue nerveusement avec la sangle de mon sac.
Il m'agace, je n'arrive plus à savoir s'il veut me protéger d'une relation chaotique ou s'il a juste un problème avec Campbell.
– Ne me regarde pas comme si je venais de t'apprendre que tu flirtais avec lui, s'agaça-t-il à son tour.
– Écoute Noah, fou moi la paix, m'énervai-je en regardant autour de nous si personne ne nous écoute, je n'ai plus dix ans et tu n'es pas mon père.
Son visage se décompose, je ne me suis jamais disputé avec lui, j'ai toujours été dans son sens comme lui dans le mien, on n'a jamais été mené à des conversations fâcheuses comme celle-ci.
Il a toujours été protecteur et ça ne m'a jamais dérangé jusqu'à aujourd'hui.
– Occupe-toi de tes fréquentations à n'en plus compter et de Bailey, laisse-moi tranquille maintenant, poursuivais-je, ne te mêle plus jamais de ma vie, articulai-je pour être certain qu'il comprenne.
Je le laisse au milieu du couloir, en tournant pour sortir, je percute quelqu'un.
Merde, il ne manquait plus que le concerner de cette histoire.
Je ne relève pas la tête et continue mon chemin.
Arriver dehors, je remarque qu'il pleut, j'inspire l'air frais qui m'aide à reprendre une respiration normale.
J'aime l'odeur de la pluie.
Un frisson me parcourt le corps, j'ai trop surestimé le mois d'octobre.
Je récupère mon portable dans ma poche avant pour regarder l'heure.
18 h 10. Je vais être en retard.
Il commence à pleuvoir à torrent, une raison de plus pour que j'accélère le pas.
J'ai toujours un sweat et une veste à capuche, mais jamais quand j'en ai réellement besoin.
Je m'arrête au passage piéton devant l'université quand je reçois ce qui me semble être un vêtement sur la tête.
Cette odeur ne m'est pas inconnue.
Je saisis dans mes mains le vêtement qui était resté posé sur ma tête et constate que c'est une veste.
Campbell 23
Je me retourne et sans surprise, je vois Sohann droit sous le préau, lourdement essoufflé.
– Met là, ça t'évitera d'arriver noyer à ton travail, sourit-il.
– Merci et promis celle-ci, je te la rends, haussai-je légèrement la voix pour qu'il m'entende à travers la pluie et la distance.
– Tu as plutôt intérêt, c'est ma veste d'extérieur pour mes matches, lança-t-il.
Je glousse en secouant la tête puis traverse tout en enfilant la veste.
En regardant de nouveau l'heure, je tique, que je me dépêche ou non, je serai tout de même en retard.
Je ralentis, ça m'épargnera d'arriver essoufflé devant les clients.
Mes doigts commencent à se frigorifier, j'hésite un instant, mais me résous à les mettre dans les poches de la veste.
Un bout de papier se trouve à l'intérieur de la poche gauche, beaucoup trop curieux, je le sors et le déplie.
Un numéro de téléphone.
Je soupire, il voit combien de personnes dans sa journée ce spécimen.
J'essaye de replier le morceau de papier comme il était au début et remarque qu'il a aussi quelque chose d'écrit derrière.
« C'est pour toi, c'est mon numéro, envoie-moi l'heure à laquelle tu finis. »
Il n'en avait rien à faire que je prenne la pluie, c'était juste pour me transmettre son numéro ?
Mes lèvres s'étirent d'elles-mêmes. Il est incroyable.
Je range le papier dans la poche de mon jean cette fois-ci et m'approche enfin du bar.
Avec six minutes de retard.
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Plus que ma vie
Разное[BxB] Isaac, vingt ans, est de retour en Californie après avoir passé dix ans en France avec sa mère, il retrouvera son meilleur ami d'enfance et débutera son année à l'université Long Beach. Université ou Isaac est en contact depuis plusieurs mois...