Chapitre 25

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J'avance le nez sous mon manteau pour me protéger du froid tout en me concentrant sur mes pas pour ne pas glisser à cause du verglas.

Les rues sont animées au vu du réveillon de demain, certains sont couverts de la tête au pied et je regrette assez vite de ne pas avoir fait la même chose, j'ai plutôt préféré prendre soin de mon look quitte à mourir de froid.

Un chien sort d'une ruelle en courant, suivi par un enfant qui rigole aux éclats, trop occupé à les regarder, je percute quelque chose.

Tu comptes me foncer dessus à chaque fois où tu vas enfin regarder devant toi quand tu marches ?

Sohann se trouve devant moi, capuche sur la tête, il n'est pas plus couvert que moi, ce qui me rassure dans l'idée de ne pas être le seul à congeler intérieurement.

C'est toi, tu es toujours dans mes pattes, marmonnai-je pour me défendre.

Ça n'a pas l'air de te déranger de m'avoir dans tes pattes.

Je bouge la tête de façon à enlever le bas de ma tête de sous mon manteau sans avoir besoin de l'aide de mes mains.

Je n'ai jamais mentionné que ça me déranger Campbell, dis-je avec un sourire en coin.

Il rigole silencieusement en secouant la tête et m'invite à le suivre près du parc de l'école. Plusieurs fois, je me rattrape à son bras pour m'éviter de tomber à terre.

Même marcher droit, tu n'en es pas capable à ce que je vois.

Ça glisse à terre, je te rappelle, me lamentai-je.

Il se met dos à moi en se baissant, je comprends assez vite qu'il veut me faire monter sur son dos. Je ne me fais pas prier et enroule mes bras autour de son cou ; il se redresse et m'aide à positionner mes jambes autour de sa taille.

Je dépose ma tête sur son épaule, hésitant. Je n'arrive toujours pas à mettre un nom sur notre relation, ce qui me bloque sur certains gestes avec lui.

En passant devant mon ancienne école primaire, une question me vient.

Si tu habites à quelques rues de Noah, pourquoi tu n'étais pas avec nous en primaire ?

Je sens ses mains se crisper sous mes cuisses.

J'étais en privé, et à la mort de ma mère, j'ai continué les cours à la maison, répondit-il.

Il me dépose d'une façon plutôt brusque sur le sol, je réajuste mon manteau qui s'était légèrement levé et enlève ma capuche en prenant soin de bien replacer mes mèches qui se sont déposées devant mes yeux.

Je regarde autour de moi en inspectant chaque recoin du parc. J'avais l'habitude de venir jouer ici avec Noah après les cours et pendant les week-ends. Je remarque rapidement qu'il manque les balançoires avec lesquelles j'ai eu ma plus grosse égratignure sur les jambes ; je ne trouvais rien de plus drôle que de sauter en plein vol. À l'époque, ils n'étaient déjà plus en bon état, avec le temps, ils ont dû se dégrader.

Pourquoi tu m'as amené ici ?, demandai-je en venant m'asseoir sur l'une des marches d'escalier à ses côtés.

Il fouille la poche de son jean et me tend quelque chose que j'ai du mal à distinguer dû à la faible lumière qui nous éclaire à plusieurs mètres.

Un pansement dinosaure ?

Je braque mes yeux dans les siens dans l'incompréhension. Sa mâchoire se contracte et il dévie ses iris à ses pieds.

Plus que ma vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant