Plus que ma vie

Chapitre 26

Je me réveille difficilement, la bouche pâteuse et un mal de gorge. Sortir la nuit avec ce froid n'était peut-être pas une merveilleuse idée.

Enroulé sous la couette, je récupère difficilement mon téléphone sous l'oreiller.

Noah a posté plusieurs stories sur notre groupe, et je comprends assez vite comment sa soirée a tourné.

Tout le monde a répondu à chacune de ses stories, sauf Bailey. Ils ont tous également compris la nuit que Noah a passée.

Je traîne encore sur les réseaux avant de pousser lourdement ma couette pour récupérer des affaires et filer dans la salle de bain.

Une serviette dans les mains, toujours en train de sécher mes cheveux, je me dirige vers la chambre de mon meilleur ami.

Il est assis sur le lit, en frottant ses yeux à l'aide de ses paumes.

– Dur soirée ?

– Dur... C'est le cas de le dire, pouffa-t-il.

Je mords l'intérieur de ma joue pour me retenir de rire face à son allusion. Il bascule en arrière pour se mettre en étoile sur le matelas, je m'approche en enjambant ses vêtements qui traînent à terre et m'installe sur le bord de son lit.

– Tu te souviens de son prénom au moins ?

Il se redresse en s'appuyant sur ses coudes et plisse les yeux.

– Bradley, répondit-il, il est top 2 de mes meilleurs coups.

Noah a un classement de tous ses coups d'un soir sur ses notes de téléphone. Ils ont même le privilège d'avoir une note sur 10.

– C'est qui le premier ?, demandai-je perdu.

– Personne, je la laisse vide pour cet abruti d'Allemand.

Dire le prénom de Bailey lui écorcherait la bouche, ce qui me fait rire. Je me penche pour atteindre ses cheveux et replacer une boucle qui rebiquait sur le dessus de son crâne.

– Bradley avait fait la même chose avant de me prendre, lâcha-t-il sans une once de gêne.

Je rabats mon bras sur mes cuisses en ouvrant en grand les yeux.

– Je ne veux pas savoir ce que tu as fait avec ton cul Noah, dis-je en secouant mes deux mains face à son visage.

Son éclat de rire résonne dans toute la pièce. Il décide de se lever et de remettre en place l'élastique de son caleçon avant de récupérer son bas de survêtement vert qu'il avait probablement jeté sur sa chaise de bureau la veille.

– Tu devrais passer une nuit avec Sohann, afin de te décoincer, recommanda-t-il en prenant ma serviette des mains pour continuer de me sécher les cheveux.

– Je ne suis pas coincé, marmonnai-je en lui donnant un coup de pied sur le tibia.

Il se plie pour frotter l'endroit où je venais de lui donner un coup tout en braillant comme un enfant.

– D'ailleurs ta sortie avec le deuxième aigri du groupe ?

Je n'arrive toujours pas à réaliser que le garçon que je lui ai demandé de retrouver pendant plusieurs années était devant moi depuis quatre mois. Maintenant que je le sais, je me sens bête de ne pas l'avoir reconnu, il n'a pas réellement changé, il a juste grandi et son visage est devenu plus ferme et ses yeux plus foncés.

– J'ai retrouvé le garçon du parc, lâchai-je en le fixant.

Il fait tomber la serviette à terre et emploie un air choqué.