Chapitre 33

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Noah

Essoufflé, j'arrête de danser et me faufile entre les gens pour rejoindre le bar sur lequel Bradley est accoudé sur le comptoir, un verre à la main.

Tu es une pile électrique, dit-il une fois à sa hauteur.

Je ricane tout en dégageant d'un revers de la main les quelques boucles qui se sont collées à mon front puis récupère mon téléphone dans la poche arrière de mon jean.

23 h 51.

Isaac ne m'a pas répondu depuis plus de dix heures, en réalité depuis que j'ai maladroitement avoué à Sohann qui était Éden.

Je soupire et m'approche de Bradley pour lui prendre son verre et boire d'une traite le liquide qui se trouve à l'intérieur. Je grimace quand je commence à sentir ma gorge brûlée.

Tu as une sacrée descente.

Un blond dont j'ai oublié le nom est positionné à ma gauche. Je lui réponds seulement par un hochement de tête, pas décidé à lui parler pour le moment.

Il n'est pas bien ton copain Brad, informa-t-il le brun a ma gauche.

Mes deux coudes posés sur la surface plate du bar, je me masse les tempes, en espérant atténuer la douleur quand un verre se glisse sous mon nez.

L'incompréhension apparaît sur mon visage, mais je remarque très vite que c'est de l'eau qui se trouve dedans.

Merci, articulai-je difficilement.

Ça va aller ou tu veux qu'on rentre ?

Je tapote sur mon écran de téléphone pour vérifier une fois de plus l'heure.

23 h 55.

Non, tout va bien, répondis-je en souriant, je vais aux toilettes, ne bouge pas.

Je slalome de nouveau les gens qui pour certains me rentrent dedans sans prendre la peine de s'excuser, certains ne font que marcher sur mes chaussures et d'autres pensent que l'endroit leur appartient en restant au milieu du passage.

J'arrive difficilement aux toilettes, j'ouvre la porte à l'aide de mon pied et constate que c'est vide. Mes oreilles bourdonnent et ma tête se fait lourde, j'avance pour rincer mon visage d'eau. Le contact du froid sur ma peau brûlante me fait tiquer.

Je secoue mes mains pour enlever le plus d'eau possible et les essuie sur mon jean, par manque de courage, d'avancer jusqu'au distributeur de papier accroché au mur.

Je m'installe entre deux vasques et récupère pour la troisième fois en moins de dix minutes mon portable.

23 h 59.

Une fois déverrouillées, mes rétines se sentent agressées par la luminosité qui était au maximum. Je plisse directement mes yeux pour m'y habituer et cherche avec beaucoup de mal son prénom dans mes messages.

Mes mains deviennent moites quand j'arrive à notre conversation qui remonte à plus d'un mois maintenant.

Je relève mes yeux vers l'heure.

00 h.

Sans réfléchir, j'appuie sur l'icône d'appel vidéo. Ma respiration se coupe à chaque sonnerie, au fond de moi, j'espère qu'il ne répond pas.

Putain Noah, il est neuf heures.

Sa voix rauque et ses yeux encore à moitié endormis me font réaliser que je venais de le réveiller.

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