Au hasard

Chapitre 9

Steve courut jusqu'à une ruelle coupée par une grille au-dessus de laquelle il passa avant de s'asseoir sur des palettes pour souffler un peu. Il jeta un coup d'œil à sa blessure et grimaça, la plaie était profonde et saignait beaucoup, il devait trouver un moyen d'endiguer le flot sanguin avant qu'il ne perde trop de sang. Il pensa à Charlie, son homme pourrait le soigner, mais il ne pouvait pas prendre le risque d'aller chez lui, les policiers devaient déjà planquer devant sa maison. Il avisa une station service au bout de la rue et s'y rendit, une fois dans les toilettes, il nettoya et pansa la plaie aussi bien qu'il put, mais il savait bien qu'il lui fallait de meilleurs soins. Il commença à lister les lieux où il pouvait se rendre alors qu'il ouvrait la porte des toilettes, mais il fit tout de suite demi-tour, une voiture de police s'était stationnée devant la sortie. Steve s'assit sur un toilette et espéra que l'officier partirait sans le repérer, mais ce ne fut pas le cas, l'homme s'approcha de sa cabine et s'arrêta devant. Le militaire se prépara et quand l'homme tenta d'ouvrir la porte, il le frappa avec, un combat s'engagea dans lequel Steve prit le dessus, il désarma le policier avec efficacité et l'assomma dans la foulée. Il n'hésita ensuite pas longtemps avant d'échanger ses vêtements contre ceux de l'agent et de partir avec sa voiture. Il conduisit au seul endroit où il pouvait recevoir de l'aide sans attirer l'attention : chez Max. Il gara la voiture quelques rues avant sa destination et termina à pied. Il sentait ses forces décliner, il savait qu'il perdait trop de sang, mais il tint bon. Il crut qu'il allait tourner de l'œil quand il réalisa que la maison était vide et verrouillée, mais il tint, se reprit et brisa une fenêtre pour entrer. Il parvint à rejoindre la cuisine, mais s'évanouit avant de réussir à se prodiguer de nouveaux soins.

Steve fut ramené à lui par la voix de Max, il était torse nu sur un canapé, soigné.

"Le moins que tu puisses faire est de m'appeler Steve après m'avoir soigné."

Il vit que le docteur était touché, mais Steve ne pouvait s'empêcher de se demander comment il avait fait pour l'installer là et le soigner seul, il n'était pas un petit gabarit et Max n'était pas une force de la nature.

"Désolé pour ta maison, je n'avais nulle part où aller.

- Aucun problème, je suis même honoré que vous soyez venu vers moi. Cependant, je suis curieux de savoir d'où vous vient cette blessure, je penche pour un objet aiguisé en métal non stérilisé...

- On m'a poignardé en prison.

- Donc, alors, vous n'avez pas acquis cet uniforme de façon légale ?

- Tu ne regardes pas les infos ? demanda Steve surpris que Max ne semble pas au courant de sa situation.

- J'essaie d'éviter. C'est terrifiant."

Cette réponse amusa Steve qui se dit que Max était vraiment unique, mais pas au point de pouvoir le porter seul sur le canapé.

"Max, tu as eu de l'aide pour me soigner ?

- Oui, d'ailleurs, il voudrait vous voir, seul à seul."

Steve s'inquiéta de qui il s'agissait, d'autant plus que Max quittait la maison en continuant de parler.

"Mon colocataire voit de la famille sur le continent. Vous faites environ la même taille." dit-il en désignant des vêtements sur la table basse.

Le soldat se saisit de la chemise et commença à s'habiller sur la défensive, il s'attendait à ce que quelqu'un arrive, mais ne savait pas à qui s'attendre. Il sortit son arme, tendu et se retourna en sursaut en entendant un mouvement dans son dos. Le soulagement l'envahit lorsqu'il découvrit Charlie. Il rangea son arme et rejoignit son homme qui le prit dans ses bras dès qu'il fut assez proche. Ils échangèrent un baiser passionné, mais ne le firent pas durer.