Chapitre 27

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Steve resta seul avec sa nièce un long moment à essayer de se calmer. Il savait que c'était hypocrite de reprocher à Charlie les aventures qu'il avait eu avant de le rencontrer alors que lui-même l'avait trompé avec Catherine, mais il ne supportait pas que ce soit son amant qui en parle, encore moins pour justifier les actions de quelqu'un d'autre.

Ses réflexions furent interrompues par l'arrivée de sa sœur qui prit sa fille et s'assit à côté de Steve sur le canapé, Joan sur ses genoux.

"Dis-moi que tu ne t'es pas disputé avec Charlie à cause de cette promenade.

- Qui te dit qu'on s'est disputés ?

- Vos têtes à tous les deux et le fait que tu ne sois pas avec lui."

L'ancien soldat ne répondit rien, il ne comptait pas s'expliquer là-dessus.

"Tu sais, ça me fait du bien d'être courtisée par un homme qui me plaît. En général, je ne tombe que sur des loosers. Donovan a été un parfait gentleman.

- C'est un homme à femmes, Mary.

- Et ce n'est pas grave, j'ai le droit de m'amuser moi aussi si j'en ai envie. Ce n'est pas parce que je suis une femme ou une mère, que je ne peux pas faire ce que je veux avec qui je veux.

- Bien sûr, mais...

- Il n'y a pas de mais Steve. Si je décide de flirter avec quelqu'un tu n'as rien à dire, si je décide de coucher ou de tenter une histoire avec lui, tu n'as toujours rien à dire, c'est compris ?

- Et s'il te fait du mal ?

- Eh bien, dans ce cas, tu lui referas le portrait."

Steve se détendit enfin, et étouffa un rire. Mary avait raison, il devait la laisser vivre, mais ça ne l'empêcherait pas d'avoir une discussion avec le dragonnier s'il continuait son petit jeu.

"Je t'aime frangine.

- Je t'aime aussi."

Il la prit dans ses bras et ils restèrent un moment ainsi. L'ancien militaire ne manqua pas son homme qui s'appuya sur le chambranle de la porte et le fixa, mais il ne lui dit rien. Il lui en voulait toujours d'avoir amené le sujet de ses ex sur le tapis.

"On rentre manger ?" suggéra-t-il après un moment.

Marie acquiesça et sortit de la salle avec sa fille, Steve la suivit, mais il fut arrêté par Charlie qui passa un bras autour de sa taille lorsqu'il arriva à sa hauteur. Sans un mot, le dragonnier l'attira contre lui. L'hawaïen se laissa faire, les bras de son homme autour de lui calmaient sa jalousie.

"Je t'aime." chuchota Charlie.

Steve ne lui répondit pas, mais il l'embrassa et le prit par la main pour l'entraîner dehors. Mary leur sourit et ils rentrèrent préparer le dîner. Sans grande surprise, Donovan vint les rejoindre pour le dîner, ainsi que tous les soirs pendant la semaine que passa Mary avec eux. Il l'invita même à sortir ensemble certains soirs, ce qu'elle accepta, confiant Joan au couple.

Steve se débrouilla pour faire une mise au point avec le russe, à l'écart de Mary et de Charlie, le prévenant qu'il n'avait pas intérêt à lui faire du mal. Le dragonnier lui avait assuré que ce n'était pas dans ses intentions avant d'aller chercher Mary.

L'américain avait adoré passer cette semaine avec sa sœur et sa nièce, mais il avait aussi été rassuré d'apprendre ensuite que Donovan continuait de voir Mary et prenait leur relation naissante au sérieux.

Entre ces visites, Steve se concentra sur son entreprise qui se développait bien. Il avait eu un à deux clients par semaine durant l'été et la fréquentation baissait quelque peu avec l'arrivée de l'automne. Il s'attendait à avoir très peu d'activité durant l'hiver, mais il était déjà ravi de ce démarrage. Il profita de l'hiver pour améliorer sa maîtrise du roumain et du russe, et améliorer son site web. Avec l'hiver, Noël arriva et un événement qu'il redoutait autant qu'il l'attendait : la rencontre avec l'ensemble de sa belle-famille. En effet, il avait accepté de suivre Charlie en Angleterre, au "Terrier" comme il appelait la maison de ses parents, et il était prévu que tous les enfants, gendres, belles-filles et petits-enfants seraient là.

Plus la date approchait et moins il était serein, il révisait dans sa tête les prénoms des membres de la famille et leurs liens les uns avec les autres. Au fond de lui, il redoutait qu'ils ne l'approuvent pas, il savait que ça ferait beaucoup de peine à Charlie et du mal à leur couple.

Le soir de partir en Angleterre arriva et Steve cacha son stress autant qu'il le put. Charlie et lui prirent un portoloin international pour Londres, puis le sorcier les fit transplaner devant la maison de ses parents. Le Terrier ressemblait à une ferme qui aurait été agrandie sans logique, en ajoutant des éléments ci et là, le tout ne tenant que par magie. De la fumée s'échappait de cinq cheminées sur le toit, et l'ensemble était décoré de nombreuses bougies et guirlandes.

L'édifice était entouré d'un terrain recouvert de neige avec une petite cabane en pierre. Charlie prit le temps d'embrasser son homme pendant plusieurs minutes, le rassurant un peu, avant de le pousser vers la porte.

A peine, eurent-ils frappé à la porte que Molly leur ouvrit et étouffa Steve dans un câlin de bienvenue. Elle passa ensuite à son fils et les deux hommes purent enfin se mettre au chaud. Le moldu fut tout de suite émerveillé par ce qu'il découvrit, que ce soit par la quantité de personnes qui constituaient cette famille, que par la chaleur qui y régnait ou la magie qui était utilisée pour tout. Le repas se préparait seul, des jouets volaient dans les pièces, des chariots avec toasts et boissons se déplaçaient seuls d'une personne à l'autre. L'horloge du salon captiva son regard alors qu'une aiguille avec la photo de Charlie se déplaçait sur le mot "maison" où de nombreuses aiguilles s'amassaient déjà.

"Ma mère a ajouté des aiguilles au fur et à mesure des mariages et des naissances, on est tous dessus.

- Sauf moi.

- On n'est pas mariés."

Ils furent interrompus par les neveux et nièces de Charlie qui l'avaient repéré et qui vinrent les saluer, suivis par les adultes. Steve fut séparé de son conjoint en quelques minutes alors qu'ils étaient tous deux embarqués dans des conversations séparées. Cependant, tous firent un bon accueil au moldu qui se sentit tout de suite accepté et à sa place dans cette grande famille.

Tout ne fut que cacophonie jusqu'à presque une heure du matin quand les enfants partirent se coucher après la distribution des cadeaux. Steve avait reçu de nombreux présents de sa belle-famille et était soulagé que Charlie et lui avaient eux aussi amené leur lot de cadeaux. Il reçut un livre nommé le "BABA du monde magique pour les moldus" de la part d'Hermione et Ron, un pendentif en forme de plaque militaire qui avait été ensorcelé pour repousser les sortilèges offensifs de faible et médium intensité _ Charlie lui expliqua plus tard que ce genre d'objet n'existait pas sur le marché et que Harry avait dû le faire lui-même _, des farces et attrapes de George et Angelina que Charlie se dépêcha de récupérer, un livre sur les lois magiques internationales de Percy et Audrey, Bill et Fleur lui offrirent du vin français, Molly lui offrit un pull tricoté main et Arthur un album photo retraçant la vie de Charlie. Ce dernier cadeau toucha beaucoup le moldu qui en tourna les pages avec tous ses beaux-frères et belles-sœurs, tous avares d'en apprendre plus sur le cadet de la famille ou de partager leurs souvenirs sur lui. Il leur fallut plusieurs heures pour parcourir tout l'album et le couple avec les derniers debout allèrent se coucher vers quatre heures du matin.

Le lendemain, ils furent réveillés par les rires des enfants et Steve eut à peine le temps de boire un café avant d'être entraîné, tout sourire, dans une bataille de boules de neige. Tous y prirent part à l'exception de Molly qui prit des photos avec son tout nouvel appareil et passèrent deux heures à rire ensemble. Ils rentrèrent pour le déjeuner et la maison se vida ensuite avec le départ des différentes familles qui devaient aller célébrer Noël ailleurs.

Steve était assis dans le canapé, les yeux perdus dans les flammes de la cheminée, tous les enfants Weasley étaient partis à l'exception de Charlie et il ressentait comme un grand vide. Cette année, ils avaient décidé de ne pas aller aux Etats-Unis célébrer Noël avec Mary, Steve craignait toujours que sa mère ne s'en prenne à Charlie et se rendre chez sa tante pour célébrer les fêtes en famille serait lui rendre la tâche trop facile si elle avait toujours le même projet. Il était plus touché que ce qu'il avait imaginé par l'absence de sa famille rendue plus grande encore par l'annonce téléphonique de sa tante qu'elle avait un cancer et le contraste créé par l'amour qu'il avait reçu de la famille de son amant. Celui-ci s'assit d'ailleurs à côté de lui et lui tendit un chocolat chaud avant de l'attirer dans ses bras. Ils restèrent ainsi jusqu'à ce qu'Arthur vienne les rejoindre et pose des questions à Steve sur sa vie avant la réserve.

Le couple resta une semaine au Terrier avant de rentrer chez eux.

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