Chapitre 11.

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Précédemment :

La porte d'entrée claque et Hayes entre, trempé comme jamais.

- Putain de pluie de merde. Je l'entends râler.

Je ricane avec un goût amer dans la bouche, pas besoin de faire semblant, Hayes...


Eleandra Woods.

Jours 22 - 17h50.


Je lève les yeux au ciel face au jeu d'acteur de Hayes, s'il ne voulait pas être trempé, il n'avait pas qu'à aller danser sous la pluie avec ses potes, en me laissant toute la journée seule dans cet appartement.

J'ai l'impression de m'être fait trahir... un peu comme si j'avais surpris mon mec avec une autre ou ma meilleure amie appeler une autre « sa meilleure amie ».

Il ne me regarde vraiment et monte directement dans sa chambre avant de redescendre quelques minutes plus tard avec des vêtements propres et secs.

- Devant le sac de frappes, gamin. Ordonne Hayes toujours sans me regarder une seule fois.

- Pardon ? Je demande, surprise.

Il ne répond rien, se positionne derrière le sac de frappe et m'attend avec un regard sombre.

Je me rends alors compte à quel point il est bon acteur, il est presque dans le même état que lorsqu'il est rentré de Venise, or, cette fois, il n'a fait que rire avec ses amis sous la pluie, et je le sais.

- On n'a pas assez travaillé aujourd'hui.

- A qui la faute ? Râlé-je en m'approchant du sac de frappes.

Il me fusille du regard, me faisant regretter d'avoir ouvert ma bouche l'espace de trois secondes, pas plus.

- Frappe, tu as une force d'enfant, on doit travailler ça.

Sa voix est froide et sans émotion, comme s'il ne m'accordait pas vraiment de son temps.

N'étant vraiment pas d'humeur à le faire, j'ouvre la bouche pour contester, mais il me coupe.

- N'oublie pas que tu n'es pas dans un camp de vacances, si je te demande de frapper dans ce putain de sac de frappes, tu le fais, qu'il soit quinze heures, dix-huit heures ou trois heures du matin.

Je déglutis face à sa voix sans appel, puis c'est à contre-cœur que je fais ce qui me demande, je frappe une première fois en imaginant sa tête à la place de la surface qui entre en contact avec mon poing.

- Plus fort ! Je n'ai rien senti, là.

Je mets toute ma force dans le prochain coup de poing que je mets, et encore une fois dans le suivant et ainsi de suite, essayant à chaque fois de me dépasser, pas pour moi, mais pour lui qui aboie tel un chien après moi, je ne supporte pas de l'entendre me crier dessus, alors je tente de mettre ma colère dans mes poings, mais en vain, j'ai envie de lui hurler dessus, de lui hurler d'aller se faire voir, que je veux retrouver des gens et que je veux un autre entraîneur, mais je ferme ma gueule et frappe.

- Plus fort ! Il m'ordonne une fois encore, la fois de trop je crois.

- Putain, mais je frappe aussi fort que je le peux ! Je lui hurle de rage en reculant de quelques pas.

Je me passe une main dans mes cheveux alors que mon corps tremble de colère.

- Frappe plus fort encore ! Je ne sais pas moi, imagine ma tête, insulte-moi ! Fais ce que tu veux, mais frappe plus fort. Il s'énerve à son tour.

PROJET  2.0 || TERMINÉE ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant