chapitre 44.

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Chapitre 43.

Eleandra Woods.

Jours 122 ‐ 16h30

Je quitte le dossier des yeux et pivote pour faire face à la porte en mouvement. Hayes apparaît et ne semble pas le moindre du monde surpris par ma présence.

Il entre dans l'appartement, fermant derrière lui la porte comme si de rien n'était. Mais il reste loin de moi, les mains dans les poches.

Nous nous regardons alors pendant de longues secondes dans les yeux, aucun de nous ne semble vouloir lâcher le premier ou briser le silence pour le moment.

Plus je le regarde, plus ma rage augmente, il semble si serein, comme s'il ne m'avait pas fait vivre au cauchemar pour le bien de son organisation criminelle.

Tu aurais dû me prévenir de ta visite, je serais resté pour t'accueillir. Finit-il par briser le silence.

- Quelle impolie je suis. Je lui réponds de manière ironique. Ah et, tu m'excuseras, je me suis permise de me servir un verre. Ajouté-je en attrapant ce même verre.

Puis je lève l'objet en l'air, trinquant dans sa direction avant de tremper mes lèvres dans le liquide qui me brûle immédiatement la gorge. Je reste impassible face à ce désagrément, je le peux bien au vu de ce que j'ai pu endurer auparavant.

Il sourit de manière provocante tout en s'approchant de moi avec lenteur, comme un prédateur qui chasse sa proie. Mais il arrive parfois que ce soir la proie qui sorte vainqueur d'un duel et mon Beretta que je sens parfaitement contre ma peau, m'indique que j'ai la clé pour faire de lui le prédateur vaincu.

Une fois qu'un petit mètre nous sépare, il me prend le verre des mains, je ne résiste pas et le laisse me le voler. C'est alors à son tour de goûter au bourbon, sans me quitter des yeux et une étrange tension s'élève dans l'air.

- Je ne pensais pas te revoir aussi vite. Dit-il en posant le verre sur l'îlot à côté de nous.

Un rire nerveux m'échappe malgré moi, je le fusille du regard en sentant déjà la perte de contrôle commencer à s'imposer subtilement dans mes veines.

- Il faut croire que tu me sous-estimes lorsque je te surestime. Je lui réponds avec amertume.

- Me surestimer, tu dis ?

- Je t'ai tout donné Hayes, absolument tout ce que j'avais parce que j'avais confiance en toi. Mais c'était trop parce qu'il s'avère finalement que tout n'était rien d'autre qu'un plan tordu pour toi et les autres.

Ma respiration commence à être de plus en plus compliquée à cause de toutes ces émotions qui me traversent l'esprit en même temps.

- Mais d'un côté, tu me l'avais promis... l'Italie. C'est peut-être juste moi qui ai été naïve. Dès le début, tu m'as promis que tu m'emmènerais en Italie, tu n'avais juste pas précisé ce que j'allais vivre pour atteindre ce stupide rêve de gosse.

Il ne me coupe pas, ne me répond rien et son silence me tue autant que ce que j'éprouve dans l'instant. Son regard de glace est impassible, mais je veux qu'il ressente ma peine, je veux qu'il ressente ma putain de douleur...

- Est-ce que tu as la moindre idée de ce que j'ai vécu par ta faute ? Je lui demande d'une voix enrayée.

- Eleandra.. Ouvre-t-il enfin la bouche.

La façon dont il a prononcé mon prénom a sonné comme une supplication. Comme s'il ne voulait pas m'entendre dire toutes ces choses que j'ai vécues et je trouve l'ouverture parfaite pour l'atteindre.

PROJET  2.0 || TERMINÉE ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant