Chapitre 37.

95 9 0
                                    



Hayes Anderson-Alvarado.

Un peu plus tôt.

Venise – 21h00.


Dans un coin de la grande salle de réception, j'observe Eleandra danser avec Salvador au centre de la pièce. J'ai envie d'approcher, d'aller la voir et d'écouter ce qu'est en train de lui dire l'italien.

Peut-être est-il en train de se moquer de nous, de lui dire à quel point nous devons nous trouver cons à la vente aux enchères tandis que la cargaison se trouve ici.

Hélas pour lui, le plan de Vaughn était parfait, il n'a rien voulu m'expliquer pour le moment, je crois qu'il ne me fait pas encore totalement confiance. Il m'a simplement envoyé un message lorsque nous avons atterri en Italie pour me dire qu'il y avait un changement de plan, que la transaction si importante pour les Muratori n'allait pas se produire à la vente, mais sur ce bateau, ce soir.

Me voilà donc sur ce bateau, observant la femme que j'aime danser avec l'homme contre qui je me bats.

- Tu crois qu'elle nous a menti ? Me demande Aaron qui est à côté de moi.

- Évidemment qu'elle nous a menti. Je lui réponds dans un souffle.

La danse entre Salvador et Eleandra se termine, elle sourit avant de s'éclipser dans la foule.

- Non, mais tu crois qu'elle l'a fait volontairement ou sous la contrainte.

- Aaron, regarde là... Elle est libre comme l'air.

Mon cœur ne m'a jamais fait aussi mal, en fait, c'est mon corps tout entier qui me fait souffrir, j'ai l'impression que chacune de mes respirations m'est douloureuse, que chaque mouvement me demande un effort sûr humain.

Je l'ai trahi, je l'ai blessé. Elle ne fait que rendre la pareille. Comme on dit, œil pour œil, dent pour dent.

Mon téléphone vibre dans ma poche, Cody m'annonce que tout est programmé, l'opération commencera à vingt-deux heures trente.

- Vingt-deux heures trente, tout s'éteint. Nos tireurs s'infiltreront l'espace de ce court instant. Salvador va vouloir que sa sœur soit en sécurité et l'endroit le plus sécurisé de ce bateau, c'est le coffre. Rappelé-je. Nous allons juste avoir à la suivre.

- Très bien. Me répond Aaron.

- Reste loin d'elle pour le moment, tes cheveux ne sont peut-être plus rouges, mais elle pourrait te reconnaître. Dis-je a Aaron avant qu'il ne se perde dans la foule.

Salvador nous a bien facilité la tâche en organisant un bal masqué pour cacher sa transaction, s'infiltrer parmi-eux a été la chose la plus simple, il nous a suffi d'acheter de bons masques...

Le temps qu'il me reste avant que le courant ne soit coupé, je le passe à l'observer de loin tel un voyeur. Elle parle beaucoup avec Ambrosia Salvador, les deux jeunes femmes semblent bien s'entendre. Il est plutôt facile de deviner ce qu'elles sont en train de faire.

La brune montre du doigt une personne à Eleandra avant de lui raconter une anecdote sur cette personne, en général, les anecdotes doivent être drôles puisque les deux femmes éclatent de rire, certaines fois, elles se contentent de grimacer de dégoûts.

Me voilà bien pathétique à l'observer ainsi... Elle m'a vraiment manqué et le peu d'appel que nous nous sommes fait mon foutu plus bas que terre, chaque fois, sa voix était si apeurée. Elle joue très bien la comédie et je n'arrive même pas à lui en vouloir.

PROJET  2.0 || TERMINÉE ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant