PROJET 2.0 || TERMINÉE ||

Chapitre 41.

Hayes Anderson-Alvarado

4 jours plus tard.

États-Unis – 19h00.

Le cerveau complètement sur off, j'essaie d'ignorer le picotement de mes poings... Assis sur le sol du bureau de mon père, dos contre son bureau, je profite des quelques secondes de calme qui suivent le massacre, et qui précède la folie.

Devant moi, un vrai bain de sang qui me donne la nausée, je suis habitué à tuer, mais jamais les gens de mon entourage, jamais je ne touche à un de nos hommes normalement et ce soir, j'en ai tué quatre et j'ai... j'ai tué mon père. Mon propre père, mon sang.

Je le détestais, au fil des années, j'avais réussi à vivre avec cette haine que j'avais minutieusement développée au fil de mon adolescence, après tout ce qui m'avait fait endurer de force pour faire de moi son parfait pantin et aujourd'hui encore, il avait réussi à faire de moi un simple pion dans un plan immense qui n'a finalement, fait que courir à sa perte, sa mort précoce...

Il ne me reste plus qu'une seule étape du plan, simple et efficace. Je ne dois surtout pas éveiller les soupçons, qu'on pense que c'est moi qui ai fait tout ça... Les hommes de Vaughn ne sont pas encore les miens à proprement parler, ce qui signifie que même s'il est mort, ils lui sont fidèles.

Par conséquent, au lieu d'être celui qui l'a tué, je serais celui qui a tué son assassin. Tout était prévu... Aaron et Cody se sont chargés de couper les caméras de surveillance, j'ai ensuite tiré sur l'un des quatre hommes qui se chargent de la surveillance de la pièce et qui sera le grand coupable puisque j'ai attrapé son arme à lui pour tirer sur les trois autres et coller une balle dans la jambe de Vaughn pour l'affaiblir. Il fallait que je le poignarde, c'est ce que m'avait demandé Salvador mais pour le bien du plan, je ne pouvais pas... Je me suis alors contente de m'avancer vers lui, j'ai pointé le flingue sur son cœur et je l'ai regardé droit dans les yeux avant d'appuyer sur la détente, je me suis dit que ça faisait le même effet.

Ensuite, maintenant, je n'ai plus qu'à appeler Salvador pour lui dire que c'est fait ainsi que lui envoyer une preuve par photo puis il ne me restera plus qu'à me tirer une balle dans l'abdomen, à un endroit qui craint, mais pas trop pour que je puisse survivre... Je placerai ensuite le flingue sans dans la main de l'autre garde en prenant soin de n'y laisser aucune empreinte et le tour sera joué...

Mais avant ça... Il faut que j'attende un peu, je sais que je ne peux pas trop attendre, mais il faut que je m'en remette, ce n'est qu'une question de minutes.

J'attrape finalement mon téléphone, les gars ne pourront pas tenir les caméras HS encore très longtemps, j'appelle donc Salvador avec le numéro par lequel il est parvenu à me contacter, ça ne sonne pas très longtemps.

- Salvador, j'écoute ?

- C'est fait. Il est mort. Je lui réponds sans aucune forme de politesse. Tu vas recevoir une preuve par photo d'ici quelques secondes.

Je décolle le téléphone de mon oreille pour envoyer la photo puis je le replace correctement, attendant une réponse positive de sa part.

Quelques secondes plus tard, il reçoit la photo.

- Parfait. Dit-il après l'avoir vu.

Et il raccroche, simple et efficace...

Je supprime toute trace de communication par téléphone puis je mets en action la dernière partie du plan, à commencer par effacer proprement toutes traces d'empreintes sur le flingue, je le pose ensuite dans la main son propriétaire d'origine. Je place ensuite ma main par-dessus la sienne pour appuyer sur la détente dans ma direction, sous la puissance du tir, je me vois être légèrement projetée en arrière, la douleur est mordante, mais je tiens le coup, il faut que je résiste quelques minutes, tout au plus.