Chapitre 38.

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Hayes Anderson-Alvarado.

Deux jours plus tard.

Venise20h00.


Il n'a pas fallu longtemps à Salvador pour me contacter après notre petite visite, voilà pourquoi je me trouve seul dans un entrepôt au milieu de nulle part.

Debout dans le centre de la pièce froide, j'attends avec assurance alors qu'il serait facile de m'abattre dans la situation actuelle, mais je n'ai aucune peur d'être abattu, d'une part parce que Salvador n'est pas du genre à faire cela dans le dos des gens, et d'une autre part, parce que j'ai l'avantage sur lui et que pour une raison que j'ignore encore, il me veut vivant.

Mes yeux se posent sur une tâche de sang ancrée au sol à quelques mètres de moi, tentative d'intimidation ou simple tâche ? J'hausse les épaules, n'ayant pas la réponse à ma question, je passe vite à autre chose.

Les portes de l'entrepôt s'ouvrent enfin, laissant le grand brun à l'œil barré entrer calmement.

Il fut un temps, Salvador et moi nous entendions à ravir, l'époque où nous avions une trêve avec les italiens me semble bien loin maintenant... Mais pourtant, le jour où j'y ai mis un terme de mes propres mains en poignardant son père, me semble être hier.

- Voilà bien longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés l'un en face de l'autre. Brise-t-il le silence une fois qu'il est à quelques mètres de moi.

- Il y a deux jours. Sourie-je narquoisement.

Il plisse les yeux en réponse, il ne m'a pas vue, mais moi, je l'ai bien vu danser dans les bras d'Eleandra comme si elle était sienne.

- J'oubliais cette petite visite. Répond-t-il en enfonçant ses mains dans ses poches.

- Tu voulais me voir, je suis là. Qu'est-ce que tu veux maintenant ? Je l'interroge, ne voulant pas tourner autour du pot encore longtemps.

- Je voudrais qu'on passe un marché, toi et moi. Dit-il en souriant déjà à l'idée de ce marché.

- Je ne pense pas que ça soit possible. Dis-je avant même d'en entendre plus.

- Pourquoi cela ?

- Et bien, pour qu'un marché soit conclu, il faudrait que j'ai quelque chose à t'apporter en échange d'une chose que tu as à m'apporter, or, je ne vois pas ce que tu pourrais m'offrir que je n'ai pas déjà... Surtout avec la situation délicate où tu trouves. Expliqué-je.

- Pourtant, j'ai une chose qui t'appartient. Dit-il en souriant encore plus.

Je serre la mâchoire, espérant que ma réaction ne se voie pas à l'œil nu, mais rien n'échappe à Salvador, il sait parfaitement qu'il lui suffisait de mentionner Eleandra pour me toucher.

- Est-ce que tu vois cette affreuse tâche ? Me questionne-t-il en pointant non chaleureusement le sang au sol. Elle a passé un sale quart d'heure...

Mes yeux se reposent sur la tâche que j'observais plus tôt, sans avoir une seule idée quant à la personne qui avait souffert ici.

- Qu'est-ce que tu veux ? Dis-je trop agressivement.

- Je veux que tu tues ton père. Me répond-t-il en plantant ses iris vertes dans les miennes. Que tu le poignardes en le regardant droit dans les yeux, comme tu l'as fait avec mon père. Continue-t-il, sans plus pouvoir cacher sa colère.

PROJET  2.0 || TERMINÉE ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant