Eleandra Woods.
Jour 01 - 9h10
On m'a toujours reproché d'agir avant de réfléchir, et je ne serais dire combien de fois ma mère m'a dit que ça pourrait me foutre dans la merde plus tard. Je ne l'ai jamais écouté, et aujourd'hui je m'en mords les doigts. Parce que si je l'avais écoutée, je ne serais pas ici, assise dans ce bureau, au dernier étage de ce building où habitent et travaillent des gens pour qui les flingues sont des accessoires indispensables pour leur tenue journalière.
Si je réfléchissais avant d'agir, je ne me serais jamais mêlée à la bagarre - ou plutôt l'agression - qui avait lieu devant moi. Ça a été plus fort que moi, l'homme d'une cinquantaine d'années face à un groupe de dix hommes, tous entre vingt et vingt-cinq ans, n'avait guère de chance. Il en avait neutralisé trois, mais quand j'ai vu les derniers sortir des lames et poignarder le pauvre homme, j'ai agi. Taser en main, je me suis jetée sur le premier homme qui me passait sous la main, j'en ai tasé six et j'ai dû me battre à mains nues avec le dernier. Le cinquantenaire que j'ai aidé s'est présenté en étant Vaughn Alvarado, alors qu'il se tenait d'une main le flanc pour ne pas se vider de son sang, de l'autre, il m'a donné son téléphone et m'a difficilement dit d'appeler le numéro qui était sur l'écran.
J'ai hésité, la logique aurait voulu que j'appelle les urgences, mais son nom résonnait dans ma tête.
Alvarado.
Alvarado.
Alvarado.
Je connais ce nom de famille ?
Dix minutes après avoir appelé, une berline noire est arrivée dans la rue, deux hommes en sont sortis, ils ont monté Vaughn à l'arrière et j'ai fait le lien.
Vaughn Alvarado. Le putain de Boss d'une puissante Mafia américaine.
Quand j'ai compris ça, j'ai essayé de me faire toute, toute petite en croisant les doigts pour que les deux hommes repartent avec leur boss en me laissant là. Mais ce n'est pas ce qu'il s'est passé, un des hommes - le conducteur - m'a ordonné de monter à l'avant avec lui.
Une seule question me préoccupait, pourquoi le boss de la mafia s'est retrouvé face à dix hommes prêts à le découper alors qu'il était sans aucune défense ? Ça n'avait pas de sens, je croyais que c'étaient des hommes toujours protégés et surtout toujours armés.
Ce soir-là, j'ai eu le droit à des soins avant qu'ils ne me laissent partir au petit matin.
Je m'en sortais bien si on prenait en compte que Vaughn s'était presque vidé de son sang.
Les lames avaient profondément entaillé ma peau à trois reprises : ma cuisse gauche, quatorze points de suture, mon bras gauche deux fois, neuf et onze points de suture ; Ma lèvre était fendue et j'avais reçu un coup sur la pommette droite qui l'avait ouverte sur deux centimètres et avait laissé un beau bleu ; un énorme hématome avait fait son apparition sur ma côte gauche.
Je savais qu'ils reviendraient vers moi, je n'étais donc pas surprise de voir deux hommes vêtus de noir devant chez moi quand je suis sortie pour aller au travail ce matin et m'ont ordonné de les suivre. Peut leur importait que j'allais me faire virer alors que j'avais besoin de ce travail.
Ça doit faire trente minutes que je suis arrivée et seule dans ce bureau, si on oublie les quatre hommes armés devant la porte, ils n'ont pas bougé d'un centimètre depuis que je suis là et je commence à vraiment m'impatienter.
Le stresse me pousse à me ronger les ongles et ma jambe gauche bouge frénétiquement.
N'en pouvant plus de cette attente, je me lève et commence à faire les cent pas, je tourne autour du bureau et me passe les mains dans les cheveux de temps à autre.
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PROJET 2.0 || TERMINÉE ||
RomansaEleandra Woods, une jeune femme qui cumule plusieurs emplois et qui occupe son temps libre avec des entraînements au combat, voit sa vie retournée lorsqu'elle décide d'aider un cinquantenaire victime d'agression. Elle est alors mêlée au monde de la...