Mon souffle se saccada, mes mouvements désaccordèrent ce mouvement sous les draps couleur olive. Mes lèvres se crispèrent, laissant un soupir d'aise s'échapper sans mon consentement. Arthur. Pourquoi fallait t-il que ce soit Arthur. Quand mon regard se posa sur lui ce soir-là, mon cœur ne fit pas un bon dans ma poitrine, il fit du saut à l'élastique. Le sang affluent dans mes veines, colorant mes joues déjà rosées. Je me suis sentie honteuse, gênée d'avoir partagée une telle connexion avec quelqu'un, surtout quelqu'un qui n'est pas Eros. Mais cette sensation d'être vue, de captiver le regard... Je ne l'avais jamais ressenti. Pas de cette manière là en tout cas. Dès l'intervention de Charlie, dès lors que le visage de Charlie de voilà d'un masque, je n'ai plus su le regarder droit dans les yeux. Sans attendre, je leur tournai le dos, et me fraya un chemin à travers la marée de personnes qui me séparait de la sortie. Sans faire attention au cri me somment de revenir, je courrai le plus loin possible pour me cacher. Mon dos, collé contre la façade d'une maison, mes genoux se rapprochant de mon buste. J'étais perdue dans tous les sens du terme. Des bruits de pas retentir non loin de moi. Des foulées irrégulières, déséquilibrées accompagnées par des bruits de main rasant les murs se rapprochent de moi. Je leva la tête pour voir l'individu qui se trouvait non loin de moi. Rien qu'à sa démarche, je savais qu'il avait abusé de la boisson mais son odeur était pire. Un mélange de plusieurs alcools, de sueur et de tabac m'emplit les narines et me donnèrent la nausée. L'homme d'une trentaine d'années me lança un regard affamé. J'exerça une pression sur mes rotules afin de m'étendre. Maintenant sur mes deux jambes, je me sens moins vulnérable.
- Salut toi... On t'a déjà dit que tu es jolie ? Arriva à dire l'homme totalement saoul.
- Oui, on lui dit tous les jours, elle va prendre la grosse tête, si ça continue. Dit une voix derrière l'homme aviné.
L'homme se décale sur la gauche, se décollant du mur avant de faire face à la voix sortant de l'obscurité. Arthur ? M'avait t-il suivi ? Le trentenaire baissa ses épaules, l'air agacé de s'être fait interrompre dans sa tentative de drague peu efficace. Il avança vers la voix en boitillant avant de meugler.
- T'es qui pour me causer, hein ? Pauvre con...
L'homme ne put placer une autre phrase qu'il se retrouva à nouveau coller au mur mais cette fois-ci sa gorge était écrasée sous la poigne de mon charmant sauveur. Le souffle de l'ivrogne se fit court au fur et à mesure que la main de son assaillant se resserra sur sa trachée.
- Tu disais, bouffon ? L'interrogea Arthur sur le fond de sa pensée.
- Rien monsieur ! Bégaya-t-il difficilement.
- Bien. Parce qu'elle est avec moi. Tu la touches, tu crèves. Dit-il avant de le lâcher violemment, faisant tomber son corps lourdement au sol. Sans un regard vers l'ivrogne, il s'avança à ma hauteur, me prit la main et me tira hors de la ruelle. Ma main ne quitta pas la sienne de tout le trajet vers le bar. Il me conduisit vers le côté gauche de la boîte, où se trouvait un parking privé. Il indiqua d'un geste de la main une moto noire, une yamaha. Il me tendis un casque qu'il sortit du siège de ton véhicule.
- Monte, je te ramène chez toi. Tu dois être épuisée. Me dit-il en me tendant le casque. Je le mis, monta à l'arrière du véhicule et s'accrocha à sa taille. Nous avons démarré en direction de chez moi, me remémorai-je toujours allongée dans mon lit. Le reste de la soirée me semble encore flou au vu de la quantité d'alcool ingéré et de la frayeur dont Arthur m'a sortie. Le rouge me monta au joue. Que serait-il arrivé si Arthur n'était pas intervenu ? J'envoyais ses pensées pessimistes hors de ma vue. D'un bond, je sortis de mon nid douillet et me précipita vers l'amour de ma vie, la machine à café. Un long week-end s'annonçait à moi et une multitude de choses à faire me fit face. La pile de linge sale à côté de mon bureau ne me disait rien qui vaille. Cela peux plus attendre pensais-je en imaginant l'une de mes chaussettes me déclarer la guerre. En prenant tous les vêtements qui reposaient sur ma chaise de bureau, je vis la photo que j'avais prise la veille. Je pourrais y écrire un mot pour Eros pensais-je. Encore et toujours un garçon en tête... Je vais devoir corriger cette mauvaise habitude. Je pris les habits qui étaient éparpillés dans ce qui me servait de chambre, les lançai dans le bac à linge sale et fis tourner une machine. Mon regard se dirigea sur le percolateur. Une tasse de café ne me ferait pas de tort. C'est donc avec une tasse brûlante de café à la noisette et un indélébile que le rédige un petit mot à Eros.
Cher inconnu, aujourd'hui, je vais revenir à la base des bases. Les paroles d'une chanson que j'aime ou plutôt qui à su me marquer mais avant, sache que j'ai lu chacune de tes lettres et j'ai encore plus de questions qu'avant. J'ai envie de te voir et d'en apprendre un peu plus sur toi. Si tu le souhaites, je pourrais t'écrire peut-être un peu plus qu'un maigre petit mot. Fais moi signe comme toujours, ton inconnue.
Sleepless :
Oh, my oh, my oh my
Why's it every night
I'm feeling so sleepless?
Oh, why oh, why oh why?
I'm losing my mind
Maybe you're the reason
Je pris le message dûment rédigé et le glissa dans mon sac de travail. J'irai le glisser dans la cabine photo mardi matin. J'aurais aimé lui raconté ma mésaventure d'hier mais... Je ne le connais pas bien. J'appellerais bien Charlie pour lui demander conseil mais la seule personne avec qui j'avais envie d'en parler était Arthur. Je laisse tomber le ménage, j'ai un profil instagram à trouvé.
VOUS LISEZ
Ink and Paper
RomanceEt si l'amour ne se trouvait pas sur un trottoir mais sur un ticket de cinéma et derrière de multiples clichés provenant d'un photomaton ? Et bien, c'est comme ça que l'amour frappa à la porte d'April, une jeune fille travaillant chez un photographe...