Mi amor :
Dis-moi que tu m'aimes.
Que la vie est belle,
Que ce monde est fou
Le vent fouette mon visage malgré la visière de mon casque. Mes mains trituraient nerveusement le t-shirt d'Arthur. Je ressentais autant de peur que de plaisir de sentir le vent glisser sous les roues de la moto, sentant nos corps filer au loin sous la vitesse de la Yamaha. Je fus prise d'un fou-rire. Mon ricanement fut rapidement rejoint par celui d'Arthur. Son rire cristallin emporté par la brise, malgré notre hilarité, Arthur resta concentré, son engin, dévala les virages avec agilité et vitesse. En moins de cinq minutes, nous arrivons rapidement à Waterfront Park. Les pontons bordant la mer, les quelques fontaines, les nombreuses promenades et ses plages nous attendaient patiemment.
Non loin, la jetée étincelait sous le soleil au zénith, attirant ceux qui accablaient par la chaleur, priant pour trouver un coin d'eau pour se rafraîchir. La moto ralentit enfin, avant de s'arrêter sur le parking, non loin du véhicule d'Ian. Ce dernier sort en compagnie de Charlie et Aria. Il disparut un instant, enfoui sous une tonne de choses entassées dans son coffre et sortit une planche de surf. J'étais toujours assise à l'arrière de la moto quand je vis cela. Mon regard, toujours dirigé vers Ian, Arthur me sortit de ma contemplation en retirant délicatement le casque qu'il m'avait prêté.
- Besoin d'aide pour descendre de la moto ?
J'hoche la tête négativement.
- Étais-tu vraiment sûre ? Insiste Arthur.
Je le toisais une seconde fois et hochai la tête négativement une seconde fois. Cela le fit rire et il esquissa un rictus moqueur.
- Tha an nighean Sassenach seo gam thoirt an deoch... (Elle me soule cette anglaise...).
Je me tourne vers lui et j'étais prête à répliquer, tentant également de descendre de la moto par moi-même lorsque je faillis tomber. Heureusement, Arthur m'attrapa assez rapidement par la taille. Sans difficulté, il me releva, ma tête se retrouvant contre son torse, mes jambes flageolent encore de ma "presque" chute.
- Rien de cassé ? Me demanda-t-il.
- Non... Je...
Son expression inquiète fut vite remplacée par un rictus fier et un sourire espiègle vint habiller son visage.
- Tu aurais dû m'écouter au lieu de vouloir faire ta tête de mule...
Ma mâchoire tomba sous l'idiotie de ses mots.
- Je te demande pardon !? Faire ma tête de mule ? Je n'ai pas de remarque à recevoir de quelqu'un aussi imprudent que toi ! Rétorquais-je, faisant référence aux nombreuses fois où il conduisait sans casque.
Du coin de l'œil, je ne pus voir l'expression de Charlie changer. Je ne sus pas décrire son expression tant la querelle entre Arthur et moi captait toute mon attention. Ce dernier l'a repris quand il passa le bout de ses doigts sur l'une de mes joues.
- Un si joli visage pour un vrai caractère de merde... Soupira-t-il, souhaitant me faire sortir de mes gonds.
Je soupirai et mordis l'intérieur de l'une de mes joues rageusement, je bouillonnais. Il ne me connaissait pas et il se permettait de me parler comme à une enfant que l'on devait gronder après l'avoir surprise à faire une bêtise. Charlie remarqua ma mine et m'en empêcha de répliquer, nous évitant une énième guerre en se postant entre nous, me poussant hors des bras d'Arthur. Je jetai un dernier coup d'œil à Arthur et mes iris croisèrent les siennes. Je croise les bras et me concentre un instant et enfin, je comprends. J'ai compris qui était le jeune homme qui m'avait bousculé dans la pièce du photomaton. C'était Arthur qui m'avait littéralement parlé comme on parle à un chien. Le charme que j'avais pu lui trouver s'en alla rapidement et fut remplacé par de l'aigreur. Comment quelqu'un, d'aussi insupportable et fier pouvait arborer un visage d'ange ? Arthur fut amusé par ma moue boudeuse.
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Ink and Paper
RomanceEt si l'amour ne se trouvait pas sur un trottoir mais sur un ticket de cinéma et derrière de multiples clichés provenant d'un photomaton ? Et bien, c'est comme ça que l'amour frappa à la porte d'April, une jeune fille travaillant chez un photographe...