Ian était originaire d'un village de pêcheur italien, Porto rosso, C'est à l'âge de dix ans qu'il quitta son pays de naissance pour s'envoler vers la baie d'Ashley river, à la rue Lockwood, numéro six. Véritable paradis de la côte Atlantique du comté de Charleston. Cela faisait depuis plus d'un an et demi qu'il travaillait pour le studio. Son expertise en matière de photographie argentique en faisait un atout pour monsieur Hassan, qui reconnaissant de son travail l'avait chargé d'être son assistant. Le premier souvenir que j'ai de ma rencontre avec Ian n'a pas été aussi cocasse que celle avec Charlie, mais elle m'a marqué par la douceur de cette dernière. Je venais d'arriver à Charleston pour venir voir une amie, Tory. Nous nous baladions dans les rues animées du comté lorsque j'exprimai mon besoin de trouver un nouvel emploi. J'ai laser ma routine amer et trop dépourvue de magie.
- Il va neiger.
Je me tourne vers la personne en question et vis un jeune homme d'une vingtaine d'années. Sa voix rauque allait en adéquation avec son physique. Se tenant devant moi un jeune homme grand, les épaules larges et stables. Ses yeux, semblable à des turquoises, était parsemée d'éclats d'or, donnant à ces yeux des allures de marbre. Ses deux joyaux étaient partiellement habillés par sa chevelure noire corbeau. Il portait une veste en daim qui ne suffisait point à cacher les divers tatouages qui semblait recouvrir son cou et ses bras. Le tout me fessa sourire. C'était clairement un doberman, physiquement, je veux dire.
- On est en été. Pourquoi y aurait-il de la neige en plein été en Caroline du Sud ? Dis-je en souriant. Je trouvais sa réflexion sortie de nulle part, un jour de juillet dans l'un des états les plus chauds des États-Unis qui plus est. Pourquoi donc y aurait-il... Il interrompt mon monologue mental et dit.
- Attends... Ferme tes yeux et respire. Je sens la neige.
Je ferme les yeux et prends une profonde respiration. Sorties de nulle part, un flocon vint se poser sur le bout de mon nez. Celui que je prenais pour un fou il y a moins de deux minutes m'afficha un grand sourire, fière d'avoir prédit la météo.
- Mais... Comment ? Demandais-je toujours aussi surprendre du soudain changement de météo. Mon regard voyageait entre mon amie et ce mystérieux inconnu. J'avais l'intime impression de vivre ce genre de moment similaire à une scène de film de noël. King street se recouvra alors d'un fin manteau de neige. Les habitants arpentant la rue ne semblaient étonnés plus que ça.
- Ça ? C'est la magie de Charleston miss.
Je relève les yeux vers lui et mon regard dérive vers la vitrine de la boutique devant laquelle il est posté. Une pancarte blanche et grise est placardée sur la fenêtre.
"Recherche photographe"
Tory lança un coup d'œil à mon appareil photo argentique, accroché en bandoulière. Un kodak jaune.
- Cette annonce est toujours d'actualité ? Demanda mon amie.
Le jeune homme hocha la tête et nos regards se croisèrent avant qu'il ne se tourne vers l'intérieur du studio photo et appela quelqu'un. Un instant plus tard, un homme d'une petite quarantaine d'années, le teint doré et les cheveux bouclés ébène sorti du bâtiment à la devanture victorienne blanche. Le jeune homme me présenta d'un geste de tête à ce qui devait être son patron.
- Vous êtes photographe mademoiselle ?
- Moi ? Seulement en tant qu'amateur monsieur...
- Monsieur Hassan. Si ça vous tente de postuler et peut-être vous former au métier de photographe voici la carte du studio photo. Dit-il en me tendant une carte de visite bleue et blanche avec écrit en grand "Souvenir" et l'adresse, 348 King St, Charleston.
- Je devrais tenter ma chance d'après toi ? demandais-je à mon amie. Avant qu'elle ne puisse répondre, le jeune homme s'avança et me dit.
- Je considère toute la neige comme un bon présage. Tu devrais certainement voir ça comme un signe miss. Indique t-il avant de rentrer dans la boutique, me laissant avec mon amie seule fasse au studio photo. Après tout... Probablement, devrais-je postuler. Que pourrait-il arriver ?
Eclipse temporel
Qui es-tu Eros, Qui es-tu ? Tu venais de m'embrasser, mon cœur embrasé par la chaleur de ta peau, par la douceur de notre étreinte et tu étais là, sûrement devant mes yeux depuis toujours et je n'avais pas le moindre moyen de savoir qui tu étais. La seule certitude que j'avais était que Charlie connaissait nos deux identités. Qui d'Arthur ou d'Ian était mon correspondant. Cela ne pouvait être que quelqu'un d'ici. Ma broche rangée dans ma poche avant, je fais mine de sortir des vestiaires et appelle Charlie.
- Charlie ! J'ai besoin de toi pour changer la cartouche d'encre du photorobot.
Ce dernier me rejoint et je le plaque contre le mur quand il rentre dans la salle de stockage et pousse un soupir dû à la pression de mes mains sur son thorax.
- Qu'est-ce-qu'il te prend !? Râle Charlie.
- Eros m'a embrassé... Chuchotais-je. Il n'a pas l'air de comprendre, son regard vide de sens. Il déglutit et m'invite à répéter.
- J'ai... J'ai embrassé Eros.
Ses yeux sont à présent grands ouverts. Aucun mot ne sort de sa bouche. Seul le son de sa respiration, de sa poitrine se levant au rythme saccadé de ses battements de cœur animait la pièce. Quant à moi, j'avais le souffle coupé. Comme si je n'arrivais pas à me réveiller de ce rêve. Celui où Eros et moi nous sommes pour la première fois approuvés. Ses mots me hantent et peut-être qu'ils le feront encore pendant un temps.
- Donc tu sais que... Je ne laissais pas Charlie finir sa phrase.
- Non. Je ne connais pas l'identité d'Eros.
- A-t-il parler ? Demande prudemment Charlie, prenant des précautions ne voulant pas dire quelque chose de confidentiel.
- Il a dit "Je te trouverai mon inconnue, je te le promets".
- C'est un idiot... Me dit Charlie.
Je confirme... Eros est un idiot, car nous étions sur le point de savoir l'identité de l'autre. C'est totalement un idiot, mais je... Mais j'apprécie cet idiot.
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Bonsoir,
Après plusieurs semaines sans avoir poster de chapitre, je reviens avec mon vingt et unièmes chapitres.
J'espère que ce dernier vous plaira.
Bonne lecture.
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Ink and Paper
RomanceEt si l'amour ne se trouvait pas sur un trottoir mais sur un ticket de cinéma et derrière de multiples clichés provenant d'un photomaton ? Et bien, c'est comme ça que l'amour frappa à la porte d'April, une jeune fille travaillant chez un photographe...