Chapitre treize

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Je suis rassasié. Il ne mentait pas quand il disait que la nourriture était excellente, je me suis régalée. Lorsque je suis arrivée au stand de Hot Dogs, un homme d'une quarantaine d'années, était affairé à la cuisson de ces petites merveilles salées. J'observa ce que l'homme cuisinait, des Hot Dogs. J'étais sûrement au bon endroit. Je saluai poliment le cuisinier et passai ma commande. Cinq minutes plus tard, j'étais servi et le jeune homme me posa une drôle de question lorsqu'il me tendit le pain chaud.

- On vous a conseillé mon stand ? Dit le cuisinier

- Oui, un ami me l'a recommandé. Tout d'un coup, je me mis à penser qu'Eros ne m'avait peut-être pas envoyé ici sans raison. Au pire, je serais ridicule et aux dernières nouvelles, le ridicule ne tue pas. Ou sinon, je me serais déjà fait atomisé.

- Hum... Conseil venu tout droit sortir de l'Olympe. Répondis-je espérant qu'Eros ait laissé un message, un petit quelque chose, n'importe quoi.

Il sourit un peu plus à ma seconde phrase avant de se tourner vers le fond du food-truck. Après de brèves secondes, il me fait face et me tend une petite enveloppe. Je lui souris, il me tendit également un petit objet en métal. Une broche en forme de papillon mauve. Je saluai une dernière fois le vendeur et alla m'asseoir sur l'un des bancs non loin. Je m'assois brièvement et ouvre la petite enveloppe, mauve également, marquée comme la seconde par un sceau de cire illustrant un arc à flèche. La feuille de papier mauve lilas contenait comme précédemment une feuille avec quelques informations écrites par les plumes cursives et élégantes du dieu. Mais à la différence de la première lettre, J'y trouve un grain de riz.

Bonjour Psyché. J'espère que tu apprécieras ton repas, je ne t'avais pas menti. Les meilleurs Hot Dogs de tout Charleston. Avant de te lancer dans ta prochaine épreuve de ce merveilleux jeu de piste dont j'en suis l'auteur, je t'ai laissé un petit cadeau, j'espère que tu aimes les broches, surtout celles avec des papillons. Alors, maintenant, que tu es rassasiée et en forme, je t'invite à aller prendre un peu de hauteur si tu vois ce que je veux dire ! Bonne chance mon inconnue.

Je remis le contenant de la lettre dans la feuille de papier soigneusement pliée et mis précieusement la lettre avec la première dans mon petit sac à dos. Je pris la petite broche et l'accroche à la poche supérieure de ma veste en jeans, pour être sûr qu'elle soit visible. Prendre de la hauteur ? Je levai le regard vers le ciel, au-dessus du toit des chapiteaux et vis deux attractions. Il y avait une sorte de tour qui monta à plus de trente mètres, tombant dans le vide lorsqu'elle atteignait son zénith. J'en eu des frissons à la colonne vertébrale. L'autre attraction passait pour une structure pour enfants. Une grande roue. À tous les coups, Eros avait choisi l'attraction à sensation forte. Quel sale gosse pensais-je. Un moyen de me désister peut-être ? Non. Bon bah, je vais devoir me lancer et sauter à l'eau ou plutôt dans le vide. Je soupirai, je n'avais pas une peur phobique du vide, mais je me passerai bien de générer ce genre d'idée quelque peu... Stupide ? Je n'étais clairement pas une folle d'adrénaline et ça pouvait se lire sur mon visage. Je me suis mise en route vers cette terreur mécanique. Mes pas étaient lent malgré l'envie de prendre de la hauteur et de recevoir le prochain mot d'Eros. Je m'essaye sur l'un des sièges de l'attraction et ferma les yeux. Une opératrice d'attraction venue et ferma le harnais de sécurité. Elle jeta un coup d'œil à la broche que je portais et me lança un regard étonné.

- Whoa, c'est courageux de faire l'attraction pour recevoir une lettre. Tu n'étais pas obligée de monter en soi. Je te l'aurais donné, mais bon. Dit-elle sécurisant mon siège et partant vers la cabine de contrôle de l'attraction.

- Quoi ?! Je... Je ne veux plus faire l'attraction ! Attendez ! Dis-je paniquer en hurlant. Trop tard, la plateforme amovible de l'attraction s'éleva dans les airs à une vitesse ahurissante. Je fermai les yeux, terrifiés de la hauteur à laquelle je me trouvais. Lorsque la plateforme arriva à son plus haut point, j'ouvris les yeux et observa la fête foraine. Les allées de l'événement étaient noires de monde. Une tâche colorée attira mon intention. Il s'agissait d'un ballon rouge attaché à l'un des petits chapiteaux. Le ballon était biffé d'un dessin au marqueur. Un papillon. Je souris, comprenant ce que mon mystérieux correspondant voulait dire pour « prendre de la hauteur ». Mon sourire disparut bien vite quand je sentis la plateforme flotter dans les airs avant d'entamer sa fuite libre. Mes poumons expulsèrent tout l'air qu'ils contenaient. J'hurlais à en perdre ma voix. En moins de quinze secondes, j'étais de nouveau les pieds sur terre littéralement. Le shoot d'adrénaline que je venais de recevoir m'avait un peu déstabilisé et j'éclata de rire. L'opératrice revient à mes côtés et libère les passagers de l'attraction en finissant par moi.

- Alors ? Fan d'adrénaline mademoiselle ? Me dit-elle avec un énorme sourire aux lèvres.

Si j'avais su que je n'étais pas obligée de monter dans cette machine, je lui aurais fait bouffer son sourire pour ce sale coup. Pourquoi ne pas m'avoir proposé de récupérer la lettre sans forcément faire un tour dans l'attraction ? Mais maintenant que j'étais redescendue sur terre, je trouvais ça plutôt drôle.

- Pas vraiment. Pas du tout même ! Dis-je en riant, cachant l'envie de lui répondre sur un ton râpeux mais le tremblement de mes jambes m'en dissuade.

- J'imagine, ce n'était pas mon idée sache le ! Suis-moi, ta lettre t'attend. Me dit-elle, m'invitant à suivre le pas jusqu'à la cabine de contrôle des commandes. Je suivais la jeune femme et passa ma tête dans l'encadrement de porte. La demoiselle fouilla dans un petit sac en toile et en sortit une lettre identique à ses sœurs. Elle me l'a tendue, m'offrant un sourire sincère.

- C'est vraiment super cute ce jeu de piste avec ton copain ! Me dit-elle, euphorique. Je rougissais. Eros et moi sommes des correspondants, des amis mais pas des amoureux même si je dois reconnaître que ce jeu de piste avait quelque chose de romantique dans l'intention et la forme qu'avait mis Eros dans l'écriture de ses lettres.

- C'est gentil mais ce n'est pas mon copain. Dis-je, replaçant l'une de mes mèches de cheveux derrière l'une de mes oreilles.

- Pas encore ! Me dit-elle de manière espiègle avant de me faire un clin d'œil.

Mes joues passèrent d'une teinte rosée à cramoisie, presque pourpre. Ma poigne sur la lettre s'intensifia sur ma récompense avant de remercier une énième fois cet émissaire. Mes pas me menèrent vers un énième coin tranquille. Je reproduis le même mouvement que les fois précédentes tel un automatisme. Le même papier beige parcouru d'encre me faisait face, Cette lettre était également accompagnée d'une offrande. Un fils doré, sa texture était similaire à un fils de laine de brebis. Je le remets délicatement dans l'enveloppe, souhaitant ne pas l'abîmer.

Re Bonjour psyché . Pas mal la vue d'en haut ? Ne m'en veux pas mais il était primordial que tu fasses cette attraction. Un spectacle pareil, ça ne se loupe pas. J'espère que tu auras repéré ma petite surprise depuis ton siège. Tu as donc réussi ta deuxième épreuve avec succès. Ta seconde épreuve sera beaucoup plus calme, rassure-toi. Rendez-vous près du premier point d'eau que tu trouves. Indice, cherche « Penelope ». Bonne pêche !

Plus difficile tant qu'on y est Eros ? Non mais il ne rigole pas me dis-je intérieurement essayant de trouver du sens à ses mots. Il ne mentait pas lorsqu'il disait être un passionné de mythologie grecque... J'arpenta vainement les allées de la fête foraine. Un point d'eau, déjà on est sur une place centrale donc on oublie les points d'eau tel qu'un cours d'eau. Peut-être parlait-il d'une buvette ? Je fis l'ensemble des petites buvettes présentes mais rien. Je sortis la lettre et relu chaque mot. Il me parlait d'une certaine Pénélope. Honte à moi mais...Ok google ! De ce que mon meilleure ami, j'ai nommé internet à trouver Penelope, de son nom grec "canard sauvage" serait la mère du dieu Pan, femme d'Ulysse aurait été sauvée par des canards lorsque de désespoir, elle aurait sauté à l'eau, pensant son mari assassiné par Nauplios par vengeance. Bon canard, quel rapport avec un...Canard ! Pêche au canard ! Et ben, il m'en aura fallu du temps. Treize minutes, et ben ! Je courrai dans le sens inverse des allées pour atteindre rapidement le stand de pêche au canard. Bien évidemment, les seuls adultes accoudés au stand étaient présents pour assister leurs enfants. Gênant, Eros avait le goût pour les situations malaisantes. Tout d'abord la peur, maintenant la gêne. Sympathique l'ami...

- Bonjour monsieur, avez-vous quelques choses hum... Une lettre couleur lilas ? Demandais-je nerveusement. L'homme haussait les sourcils et me jaugea du regard. Mon visage se figea. Et merde, je devais surement le surprendre avec ma question sortie de nulle part. J'attendais une réponse qui semblait ne pas venir.


*                                        *                                  *


Bonsoir !

J'espère que jusqu'ici mon histoire te plais ! Un long chapitre comparer au autre mais ne clos pas encore cette jolie journée à la foire ! Nhésite pas à me partager tes idées, avis et conseils ! Bonne journée à toi !

Bonne lecture

Ink and PaperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant