Chapitre vingt-cinq

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Ses bras autour de ma taille et ses lèvres contre les miennes, je n'avais aucunement envie de quitter son étreinte. J'étais dans l'incapacité de bouger et donc de voir son visage. J'avais l'impression que mes paupières étaient soudées. Je ne pouvais compter que sur mes sens tels que le toucher pour apprécier pleinement ce moment. Mes mains agrippèrent son cou et ses épaules. Il passe l'une de ses mains dans mes cheveux et se perd dans ma chevelure rousse. Ses lèvres quittèrent les miennes pour se perdre dans le creux de mon cou. Seules nos respirations animaient la pièce. L'air était lourd, le drap qui recouvrait notre corps était aussi humide que nos peaux. Ma joue reposait contre son torse, je pouvais percevoir les battements de son cœur. Je sens qu'il tient du bout des doigts mon menton et guide mon visage, que je sois capable d'enfin voir son visage. Au moment où je tentais d'ouvrir les yeux, je me rendis compte que tout cela n'avait été qu'un rêve.

Je me redressai directement, m'assis sur mon lit, j'étais totalement sonnée. Je soufflai un coup et me levai précipitamment, me rendant compte de l'état dans lequel j'étais à cause de ce rêve. Je me débarrassai de mon pyjama et entrai dans la douche. L'eau froide coulant sur mon corps, coulant dans mon dos m'arrachant un cri de stupeur. Je sens que mon front est encore fiévreux, mes cheveux humides collent à mon front. Je laisse l'eau refroidir mon corps et tente de me réveiller du mieux que je peux. Mon éveil se fit accompagner par le bruit de l'eau tapant contre le carrelage de ma douche et par la musique provenant de ma radio de fortune.

Obsessed

She's got those lips

She's got those hips

The life of every fucking party

Un bruit retentit, me sortant de mes pensées. Le son provenait de l'extérieur de mon appartement. Quelqu'un était en train de toquer à ma porte. Le toquement se répéta plusieurs fois. Les cognements étaient forts mais ces derniers n'étaient pas violents. Les coups, à intervalle régulier, formèrent une mélodie. Je n'eu besoin de plus, je savais déjà qui se cachait derrière ce toquement de porte mélodieux. Charlie, bien évidemment. Je pris le temps de sortir de la douche, évitant de tomber sur le sol carrelé de ma salle de bain, enfila soigneusement un essui autour de ma poitrine et une serviette autour de ma tête.Mes pas traversèrent rapidement mon petit appartement, j'ouvris machinalement les trois loquet de sécurité qui barricadez la porte et tourna trois fois à clé à droite. Charlie se tenait face à moi, les cheveux en bataille, une plume d'oiseau émergeait de ses mèches noires de jai. Je ne pu m'empêcher de pouffer de rire, la vue de Charlie, s'étant potentiellement pris un nid d'oiseau en plein visage. Se dernier me lança son célèbre regard qui vous invite à vous taire. Bien sûr, ce regard ne fonctionnait que très peu sur quelqu'un d'aussi têtue que moi.

- Pas un mot sur ce que tu viens de voir où je... Charlie met en suspend sa phrase. Un éternuement coupant soudainement sa tirade. J'avais presque oublié que Charlie était allergique aux plumes. Drôle d'allergie pour quelqu'un qui est supposé ami avec un dieu ailés.

Je le laissa rentrer dans mon appartement, il délaissa ses baskets près de la porte d'entrée avant de se laisser tomber tel un poid mort sur le duvet qui habillait mon sofa. Son visage avait disparu et seuls ses cheveux, le haut de la plume et son dos étaient encore visibles.

- Pas de plume dans mon divan Charlie ! Disais-je, haussant le ton.

- T'aime pas les pigeons ? Demanda t-il, le visage toujours enfoui au creux de l'un de mes oreillers.

- Pas dans mon divan ! Bouge... Bouge ! Dis-je en prenant un oreiller et en lui assénant plusieurs coups avec ce dernier.

- Mais heu ! Charlie se mit à gémir et se tortiller sous les coups d'oreiller. Il saisit celui sur lequel reposait son visage quelques instants plus tôt et se mit à son tour à m'attaquer. la bataille fut rude pour mes pauvres oreillers. L'un d'eux en perdit même une partie des plumes d'oie qui le composait, habillant le sol et accessoirement mes cheveux et ceux de Charlie de petites plumes blanches.

Un fou rire nous prit tous les deux. Si le jeune homme pensait s'en sortir aussi facilement, il se trompait. Je comptais le cuisiner un peu. Je n'avais pas oublié la discussion que lui et moi avons eu à propos d'Eros, principalement de sa possible identité.

- Un chocolat chaud ? Demandais-je à Charlie ?

Il admira la vue qu'il avait à travers la fenêtre d'où il était assis. Il me regarda un instant avant d'hocher la tête négativement.

- Un thé ? A l'entente de ma proposition, il sourit et se leva avant de trottiner vers ma cuisine.

Il revint quelques minutes plus tard avec du thé froid à la menthe, il me tendis mon verre et s'assis au sol, les jambes entrecroisées et me fixa, il savait pertinemment de quel sujet nous allions parler dans un instant. Il prit une gorgée de sa boisson et humidifia ses lèvres.

- Laisse moi deviner... Tu ne vas pas me proposer de jouer à Mario Kart ?

- Exact... Ce que tu as dit à l'hôpital... A propos d'Eros... Je pense avoir des pistes sur qui pourrait se cacher derrière... Mon... Mon inconnu.

Charlie prit une énième gorgée et eut l'air étonné. C'est compréhensible. Il avait tout fait pour ne pas me donner d'indice quant à l'identité d'Eros. Il devait donc cogiter aux possibles informations que j'aurais pu subtiliser sans qu'il n'en ait conscience.

- Qui ? Me demanda t-il, la voix plus rauque et surtout neutre.

J'inspira profondément.

- Tu promets de ne pas te moquer si je me trompe ? Dis-je, perdant toute mon assurance le temps d'une seconde.

Il posa l'une de ses mains sur mon épaule gauche et la frictionna amicalement.

- Je promet. Il agrippa l'une de mes mains et fit croiser chacun un petit doigt.

- Croix de doigt... Dis-je

- Croix de fer... Si je mens, j'irais en enfer.

Je serai son petit doigt et le fixai droit dans les yeux.

- Je pense qu'Eros est Ian.

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