Chapitre quatorze

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- Une lettre ? je n'ai pas de lettre. J'ai des peluches et d'autres lots comme ceux-ci. Me dit le forain en me montrant d'un geste de bras les différents lots qu'il était possible de gagner. Mon regard se figea quand j'aperçois, posé sur dans les bras d'une peluche, un lièvre blanc comme la neige, une enveloppe lilas m'attendait entre ses pattes. Je regardai le forain dans les yeux et tentai de marchander le mieux possible.

- Combien pour la peluche là-bas ? Dis-je en pointant du doigt l'animal en peluche.

- Il n'est pas à vendre, il faut jouer pour le gagner. Il vaut... Il vaut quatre-cents points. Me dit-il. Quatre-cents points !? Mais comment vais-je faire pour récolter autant de points ? Je soupirai sous l'exclamation de l'homme. Je lui demandai comment puis-je obtenir ces points. Ce dernier m'expliqua que certains canards valaient plus de points. Les jaunes valent dix points, les verts vingt point, les oranges quarante points et les plus rares, les rouges valent cent points.

Je pris la canne à pêche qu'il me tendait, lui donne cinq euros pour jouer à son stand et commença la partie. Une musique tout droit sortie d'un cirque vient accompagner ma partie de pêche au canard. J'avais l'air ridicule, affaire à attraper le plus de canard possible. Je pouvais entre le gloussement d'un couple non loin, épient le moindre de mes faits et gestes. Une petite sonnerie similaire à celle d'un minuteur retentit, me faisant soupirer. Je dois vraiment arrêter de râler ou l'homme me jettera de son stand pour je cite « mauvaise foi ». L'homme attrapa la petite bassine ou reposait le fruit de mon labeur et mit à les compter.

- Alors, qu'avons-nous là ? Trois, six, douze... Cela nous fait donc un total de trois-cent nonante-huit points ! Il m'afficha un sourire radieux. Je ne pus m'empêcher de râler intérieurement. J'ai raté de peu. Je cherchais dans mon sac à dos de quoi payer l'homme pour rejouer quand je voyais qu'il me rendait la peluche avec l'enveloppe et une petite fiole plus petite qu'une phalange.

- Tu as bien mérité ton lot de consolation. J'ai rarement autant ri en tenant ce stand fillette ! Bonne journée à toi et bon jeu de piste ! Me dit-il avant de se tourner vers un couple et leurs fils qui passait près du stand. Je le remercie rapidement et j'allai me poser non loin. Le toucher de mes phalanges contre le papier me détendit rapidement. Je mets la petite fiole d'eau dans l'une des paumes de mes mains et l'admire. Il y avait une petite note sur la fiole miniature. Il était écrit « Eau du Styx ». Il me semble que le mot Styx me soit familier. Je vérifierai ça plus tard. J'ai pris la lettre pour laquelle j'avais tant suer.

Re Bonjour psyché . Pas trop fatiguée par ta partie de pêche ? J'espère que tu as eu quelques bonnes prises ! S'était très drôle de t'imaginer te battre avec ces pauvres canards en plastique mais bon revenons à nos épreuves veux-tu ? Ta dernière épreuve va te mener vers les enfers. Indice, cherche le ballon rouge avec un papillon. Bonne chance !

Je souris à son message. Je réfléchis un instant. Depuis le début de ce jeu, j'avais reçu plusieurs présent, un grain de riz, un fils d'or et de l'eau. Cela me fait fortement penser au mythe d'Eros et Psyché. Dans ce dernier, lorsque que Psyché souhaite retrouver son cher et tendre, Aphrodite, mère d'Eros donne une ribambelle d'épreuves à affronter pour revoir le dieu de l'Amour. Rien n'a envié au travaux d'Hercules. Eros ne ressentait pas de simple passion pour la mythologie grecque. Il devait en être amoureux au vu du jeu d'énigme qu'il m'avait préparé, pensais-je.

Je rangeais la dernière lettre reçue et la fiole dans mon sac à dos. Serrant la peluche entre mes bras lorsque j'arpentais l'allée où j'avais aperçu le ballon rouge. Ce dernier, marqué par un magnifique papillon noir était sur la coté gauche d'un chapiteau semblable aux autres, quoique plus petit et intimiste. On ne pouvait pas voir l'intérieur de la tente, l'entrée était composée par deux rideaux faisant office de porte. Un homme et sa compagne sortent de la tente, semblant euphorique de leurs visites. Une femme d'un certains âge sortit après eux, elle jeta un coup d'œil et me fixa.

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