I need a dollar :
I need a dollar, dollar
a dollar is what I need
(Hey Hey)
Well I need a dollar, Dollar a
Dollar is what I need
- Un peu plus à gauche s'il vous plaît ! Parfait... (CLIC) Merci à tous ! Dit-il en direction de l'attroupement qui venait de se créer.
En cette belle journée de fin novembre, Charlie et moi avons été envoyés à Flowerfield pour un mariage. Il s'occupait de ranger son objectif tandis que je guidai la foule vers l'extérieur de l'espace aménagé pour les photos. Seul le marié resta à proximité. Lorsqu'il remarqua que mon collègue et moi n'étions plus occupés, il se rapprocha de la zone prévue pour notre matériel.
- Encore merci d'avoir accepté de venir en urgence ! Je ne sais pas ce que serait mon mariage sans l'œil avisé d'un photographe ! Dit le mari en souriant de son plus large sourire.
Et oui... Cette intervention n'était pas prévue. Ce n'est que tôt ce matin que Charlie et moi-même avons reçu un appel paniqué d'Hassan. Arthur, qui était chargé de faire les photos pour le mariage, ne répondait pas au téléphone. Nous étions donc les seuls à être disponible aujourd'hui. Je me serais bien passé de cet imprévu... Mais au fond, cela m'occupa l'esprit. Eros n'avait toujours pas donné de nouvelle... Et franchement ça commence à m'énerver. On ne se connait pas, mais une partie de moi à aimer cet imprévu dans ma routine quelque peu étriqué. Cela faisait deux semaines. Deux semaines de long silence radio. J'effaçai cette torture mentale de mon esprit pour le reconcentrer sur mon travail. Avec un peu de chance, cette journée arrivera peut-être à me changer les idées.
- Il n'y a pas de quoi monsieur Hollows. Vous pouvez toujours compter sur le studio "Souvenir". Dit Charlie alors que j'appuyai ses propos par un sourire et quelques hochements de tête.
Venant de France, Hassan à souhaiter garder un peu de lui, de sa famille et de son pays en venant vivre à Charleston. Ce nom lui est venu à l'idée après avoir reçu une carte postale de la part de sa mère, celle-ci venant de Paris. Il a voulu lui rendre hommage avec "souvenir". Depuis maintenant trois ans, son rêve est devenu son quotidien et il le partage avec Aria, Ian, Charlie, Arthur et moi. Même si mon aventure date d'il y a peu, je fais désormais partie de l'équipage, j'y ai ma place.
Monsieur Hollows fut rejoins par sa femme, Tous deux posèrent fièrement près de l'arche faite à cet effet et prirent la pose pour quelques photos de couple. Après ce qui dura un quart d'heure, les mariés nous invitèrent à rejoindre les invités dans la salle de réception. Charlie et moi-même rangeons l'appareil photo, les objectifs et le stabilisateur dans leurs sacs respectifs. Le prétoire est une grande salle rectangulaire au mur blanc perle. Les poutres en chêne apparentes sont garnies de tulle beige encadrant le plafond de la pièce. Madame Hollows nous fit signe de s'installer à une table, cette dernière étant placée à proximité d'une belle étagère ou reposait une montagne d'enveloppes et de paquets-cadeaux. Notre table était garnie d'un vase à l'air d'ancienne bouteille d'alcool. Il y avait des plumes synthétiques habillant la nappe en lin. Charlie s'installa à ma droite, soufflant d'aise de pouvoir enfin faire une pause et se tourna vers moi.
- Alors, tu as eu des nouvelles ? Dit-il préoccupé par ma mine fermée et mes sourcils froncés.
Je le regardai un instant, tentant de comprendre de quoi pouvait bien me parler Charlie. Lui et moi avons directement accroché tous les deux. J'ai tout de suite eu confiance en lui et j'ai eu envie de me confier à lui par rapport à cette histoire d'inconnu. Mais cette histoire, mon histoire naissante avec Eros... J'avais envie de ne pas la partager, de la garder pour moi. Ce secret me donnait l'impression que personne ne pourrait détruire ce que l'on avait construit. Même si nos échanges n'ont rien d'extraordinaire, je les aime.
- De quoi tu parles ? Dis-je en balayant du regard la salle de réception.
- Je parle de ton petit jeu. Vos messages avec Eros.
- Attends... Tu connais Eros ? Mais comment ? Je dois le savoir ! Dis-je en haussant le volume de ma voix sous le coup de la surprise.
- Et non, je ne te dirais pas qui c'est. Il va me tuer s'il sait que je t'ai parlé de ça. Déclare-il en jouant avec l'une de ses bagues.
- Tout ce que je peux te dire est qu'il t'apprécie beaucoup. Patiente encore un peu. Tu auras bientôt des nouvelles de lui, d'accord ? Révèle-il en plaçant ses mains sur mes épaules de manière rassurante.
Il m'apprécie. Il m'apprécie ! Un large sourire prend place sur mon visage et je fus incapable de l'effacer. Le fait de savoir que nos échanges ont de l'importance quelque elle soit me réchauffe le cœur et suffit à m'apaiser.
- Je dois quand même te demander quelque chose. Tu es au courant de cette histoire de message, sait-il que c'est à moi qu'il parle ? Me connait-t-il ?
- Et bien... Il ne connait pas ton identité. Il m'a parlé de vos échanges. J'ai déduit que c'est toi comme tu m'as parlé de cette histoire de photos accrochées aux murs de ta chambre. Il sait que je te connais, mais je lui ai dit qu'il n'avait qu'à continuer ses recherches. Avoua Charlie.
- Mais pourquoi ? Pourquoi tu ne lui à pas dit !? Je ne comprends pas... Dis-je abasourdie. Pour quelle raison ne m'aidait-il pas ? Et pourquoi ne m'avait-il pas vendue à Eros ? Lui qui devait n'attendre que ça. Je ne le regardai longuement pas sûre des intentions du jeune homme face à moi.
- C'est votre histoire. Pas la mienne donc vous allez vous démerder pour découvrir l'identité de l'autre. En plus, ma télé est en panne. Ça me fait quelque chose à regarder me dit-il avant de se jeter, affamé, sur l'assiette qu'on venait de lui apporter. Sans un regard pour moi, il me laissa, là, dans mes pensées, elles aussi.

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Ink and Paper
RomantikEt si l'amour ne se trouvait pas sur un trottoir mais sur un ticket de cinéma et derrière de multiples clichés provenant d'un photomaton ? Et bien, c'est comme ça que l'amour frappa à la porte d'April, une jeune fille travaillant chez un photographe...