Et voilà... Pourquoi avais-je abordé le sujet et pas fuis comme d'habitude ? Je sentais déjà mes joues rougir sous ses iris bleutés. Je savais que ce que je venais de dire était ridicule voir fantaisiste et j'imaginais déjà la myriade de blagues douteuses qu'il allait faire mais je ne m'attendais pas à ce qu'il allait dire.
- Je trouve ça adorable, je ne te pensais pas fleur bleue Sassenach.
Je fus étonnée mais positive. Depuis quand Arthur pouvait-il se montrer compatissant et gentil ? Me demandais-je. Je releva qu'il m'avait appelé comme ça tout à l'heure et je n'arrivais pas à savoir si c'était péjoratif ou non.
- Ça veut dire quoi Sassenach ?
- Ça veut dire "saxon" ou anglais". Comme tu es anglaise et bien je me suis dis que j'avais le droit de t'appeler comme ça.
- C'est péjoratif comme surnom ?
- Pas vraiment. C'est juste un mot couramment utilisé pour parler des anglais en général.
- Je comprends mieux. C'est en quelle langue Sassenach ?
Arthur fut coupé, ne pouvant me répondre. Bertram arrive avec une coupelle de glace et sourit à Arthur.
- Tu n'allais quand même pas partir sans avoir pris ta glace préférée ! Dit l'homme.
L'homme déposa la coupe de glace au centre de la table et tourna les talons et aussitôt je fus prise d'un fou rire. J'étais maintenant persuadé qu'Arthur avait les pires goûts en matière de glace. Déjà qu'avec le goût rhum raison, il m'avait déjà donné un avant goût mais là... Menthe et pépites de chocolat...
- Tu sais que le dentifrice ne se mange pas ? Dis-je en le narguant.
- Très drôle ! Mange ta pâte crue indigeste au lieu de critiquer mon parfum de glace préféré.
- Je suis sûre que tu n'en as jamais goûté !
- De la glace vanille avec de la pâte à cookie ? Non jamais, je tiens à mon foie, moi. Dit-il avant de rire. Tout à coup, un éclair traversa ses yeux. Il eut une idée.
- Je te propose un truc. Tu goûtes à ma glace et mon milkshake et alors là... Je goûterai à ta précieuse glace. Deal ?
- Deal. Dis-je en prenant une cuillère de sa glace au rhum raisin. Le goût était horrible. Le goût du rhum tapissait mes papilles et brûlait ma gorge comme si je venais de faire un à-fond. Je grimaça quand je sentis le goût du raisin confit sous ma langue. J'en eu des hauts de cœur et cela eu l'air de faire rire Arthur. J'avala rapidement et réprimande mon envie de vomir.
- C'est horrible...
- Pas si horrible que ça en à l'air...
Je remarqua donc qu'il n'avait pas entamé du tout sa glace et que sa cuillère était intacte. Je relevai le regard vers lui et vit son sourire s'agrandir. Non loin, près du comptoir, j'ai pu voir Jessica tordue de rire. M'avait t-il fait une blague.
- Rassure moi, tu n'as quand même pas cru que j'aimais la glace au raisin ? Il se mit à rire et je suivis rapidement le mouvement.
- Je te déteste, c'est vraiment infâme comme goût. Dis-je. Arthur était tellement pris dans son hilarité qu'il ne fit pas attention, prenant une bouchée de glace au rhum raisin par erreur. Soudain son expression changea vite et tourna au dégoût. J'étais pliée de rire tant sa tête était déformée par le mépris et l'envie de remettre.
- Bah alors ? On tombe dans son propre piège ? Pas malin !
Nos regards se croisèrent, sa respiration et les traits de son visage s'adoucirent. Je me sentais perdu dans ses iris, comme lors du concert. Je me sentais hypnotisé par son aura. Je commençais à croire qu'Arthur n'était pas ce jeune homme imbu de sa personne comme il le laissait transparaître. Peut être que ce physique d'Apollon cachait un homme désireux d'être aimé ?
- Est-ce-que ça va ? Demandais-je.
- Je n'aurais pas dû te faire goûter cette glace... Désolé.
- Ne t'excuse pas. Techniquement, j'ai eu ma revanche donc... On est plus fâché contre l'autre ?
Il esquissa un sourire. Qu'est-ce-qu'il était beau... Le son de son rire et les fossettes qui venait d'apparaître sur son visage m'avaient totalement déstabilisé.Je me ressaisis rapidement et passa mon pouce sur la commissure des lèvres pour être sûre de ne pas baver ou que sais-je.
- Par contre, rassure moi, tu ne vas pas réellement manger de la glace à la menthe et aux pépites de chocolat ?
- Bah si ! Dit-il avant d'engloutir une grosse cuillère, un immense sourire arborant son visage.
Un énième sourire moqueur arbora mon visage et je ne pu me retenir cette fois-ci de rire à en avoir mal au boyaux. Qui pourrait aimer manger une glace au goût de dentifrice ?
- Oh ferme la Sassenach ! Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.
- Bah tu mange du dentifrice et tu aimes ça en plus donc...
Je le vis jeter un coup d'œil derrière moi, fixant la photo de lui et sa mère. Son regard se couvre d'un voile. L'un de ceux qui camoufle maigrement la peine, la solitude et le deuil. Je me risque à lui poser la question.
- Pourquoi ne viens-tu plus ici avec ta mère ?
- Longue histoire...
- J'adore les histoires. Dis-je en souriant tel une enfant.
Il releva légèrement la tête avant de prendre une grande inspiration et son visage se transforma. C'est comme si toute la peine qu'il avait pu ressentir un instant avant s'était volatilisée. Faisait-il souvent cela, camoufler ses émotions ? Cela me mettait mal à l'aise qu'il arrive à dissimuler ses sentiments aussi facilement.
- Tu as du temps à perdre ?
- Je crois, oui. Alors ? Quand est-ce que tu me raconte ton histoire ?
L'aiguille de la montre d'Arthur ne faisait que tourner, effectuant le tour de l'horloge à plusieurs reprises. Après plusieurs coupelles de glace, quelques verres de milkshake plus tard, Arthur m'avait laissé entrer dans son jardin secret. Il m'avait raconté qu'il venait ici avec sa mère mais cette fois-ci il n'avait pas hésité à entrer dans les détails. Après les cours, il avait pris pour habitude de s'asseoir ou je m'étais assise, drôle de hasard avais-je pensé. Je lui ai demandé pourquoi il venait avec sa maman. Il m'avait alors dit que sa mère était malade et que son père travaillait dur pour payer ses traitements de plus, sa petite sœur nécessite d'être prise en charge. Arthur avait laissé tomber son image de douchebag pour montrer son côté attentionné et doux. Nous sommes prit de court quand nos téléphones sonneront à l'unisson. Qui pouvait bien nous appeler ?
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Ink and Paper
Storie d'amoreEt si l'amour ne se trouvait pas sur un trottoir mais sur un ticket de cinéma et derrière de multiples clichés provenant d'un photomaton ? Et bien, c'est comme ça que l'amour frappa à la porte d'April, une jeune fille travaillant chez un photographe...