𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹 : 𝙹𝚘𝚔𝚎𝚛

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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹 : 

𝙹𝚘𝚔𝚎𝚛



"Ce n'est rien de mourir, c'est affreux de ne pas vivre." - Victor Hugo





Chambre de Brooke et Amanda,

29 octobre, 13h30.


Entre les cours, la soirée d'Halloween qui approche et l'aménagement de notre chambre en véritable cocon, je ne sais plus où donner de la tête. Amanda me tanne depuis plus d'une heure pour qu'on aille à Ikea cette après-midi et, bien que l'idée m'enchante, le fait de faire plus d'une heure de route pour rejoindre la banlieue New-Yorkaise me donne la flemme.

— Brooke, on est samedi, ton mec n'est pas là, le mien donne des cours de soutiens aux premières années, et nous on ressemble à deux pauvres vieilles en manque de cul.

J'explose d'un rire franc, qu'est-ce que c'est que cette comparaison encore ? Je ne vois pas en quoi on ressemble à des vieilles en « manque de cul ».

— Et c'est parce qu'on ressemble à deux vieilles en manque de cul qu'on doit aller à Ikea ?

— Bah oui, souffle-t-elle comme si c'était logique, faut ajouter un peu de fun à nos vies.

— Je ne suis pas certaine que ce soit « fun » d'aller à Ikea, dis-je en pouffant tout en mimant des guillemets au mot fun, tu veux pas plutôt qu'on regarde une série, enfoncée sous la couette ?

— Nan, mais ça, c'est typiquement un truc de vieux, tu vois ? Non Brooke, ce n'est pas parce qu'il pleut des cordes dehors qu'on va rester ici à rien faire.

Pourtant, c'est exactement ce que je m'étais imaginée en me réveillant ce matin et en découvrant le temps dehors. Hier, mon entraînement de natation a été bien moins épuisant que ce que j'avais imaginé et, en rentrant, j'ai passé des heures à m'avancer sur les prochains devoirs à rendre. Et si je me suis couchée à deux heures du matin, c'est bien pour être tranquille aujourd'hui et ne rien faire.

— Mais on a déjà acheté tout ce qu'il faut mercredi, dis-je en soufflant.

— Regarde dans l'entrée, y a des chaussures entassées parce qu'on a pas assez de rangements ! T'as bien vu les prix, je vais pas mettre 300 dollars dans un meuble en plastique alors qu'ils ont le même chez Ikea pour 49 dollars.

Le fait qu'elle connaisse le prix de ce fameux meuble me fait rire. Je la connais trop bien et je suis certaine qu'elle a passé la matinée à éplucher chaque page du site suédois pendant que je dormais.

— Tu fais chier.

— Howell, depuis quand tu dis des gros mots, se moque-t-elle.

— J'ai l'impression d'entendre l'enflure de Pearson quand tu dis ça.

Le rire de la blonde redouble et elle s'assoit au pied de mon lit, dans lequel je ne suis pas sortie depuis mon réveil.

— Allez, s'il te plait, me supplie-t-elle avec cette moue collée au visage dont je peux difficilement résister, on pourra même faire les boutiques dans le centre commercial à côté.

FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant