𝚃𝟸 | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟾 : 𝚁𝚎́𝚍𝚎𝚖𝚙𝚝𝚒𝚘𝚗

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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟾 : 

𝚁𝚎́𝚍𝚎𝚖𝚙𝚝𝚒𝚘𝚗






"En disant deux fois pardon, tu ne pardonnes pas deux fois, mais tu rends le pardon plus solide." - William Shakespeare






𝕊 𝔼 𝕋 ℍ


Peut-être qu'il est trois heures. Peut-être qu'il est quatre heures. Peut-être même que je suis trop bourré pour savoir vraiment quelle heure il est.

— Et tu vois, moi j'aime quand c'est bien dur.

De quoi me parle-t-elle ?

En face de moi, la blonde platine au nez retroussée me parle depuis déjà bien trop longtemps. Je ne sais pas qui elle est. Je ne sais pas non plus si je l'ai autorisé à s'asseoir là, à la même table que moi.

— Et toi ? Tu l'aimes comment ? Plutôt mou ou dur ?

J'esquisse un sourire malicieux.

— De quoi tu parles, Lindsay ?

— Bah, de ton lit ! Ah mais, explose-t-elle de rire, tu croyais que je parlais de ? s'arrête-t-elle pour désigner mon entrejambe.

Sa question est tout de suite moins fun, je dois bien l'admettre.

— T'es toujours comme ça ? croise-t-elle ses bras sur sa poitrine.

— C'est quoi, comme ça ?

— Je sais pas, ça fait deux heures qu'on picole ensemble et t'as toujours ce balai-là, gesticule-t-elle dans tous les sens, coincé au fond de ton cul.

Pour la première fois de la soirée, je rigole franchement. Je crois que si je ne l'ai pas viré plus tôt, c'est parce que j'ai vite compris que Lindsay était tout aussi désespérée que moi ce soir et qu'elle avait juste besoin de noyer son chagrin dans l'alcool en compagnie d'un inconnu.

— Allez, dis-moi ce que tu fais là ? Je crois pas t'avoir déjà vu ici.

— Parce que t'as l'habitude de venir là ? écarquillé-je les yeux en regardant ce vieux bar miteux.

— Ouais, j'habite juste au-dessus alors j'ai pas le problème du trajet qui se pose.

Elle m'annonce ça avec une fierté déconcertante. Comme si c'était la chose la plus cool actuellement dans sa vie, de vivre au-dessus d'un bar.

— Et toi alors, qu'est-ce qui t'amène ici ?

— J'ai posé la question la première, rigole-t-elle en posant son verre sur la table. Mais si ça peut te décoincer, je suis là parce que mon mec doit encore être en train de baiser sa collègue à cette heure-ci.

— S'il baise sa collègue et que tu le sais, qu'est-ce que tu fais encore avec lui ?

Je me surprends à m'intéresser à sa vie. Mais je crois bien que l'alcool a un drôle d'effet sur moi, ce soir.

— Je l'aime, hausse-t-elle les épaules. Et toi ? Non, laisse-moi deviner. T'as brisé le cœur de cette fille tout droit sortie d'un rêve et tu t'en mords les doigts.

FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant