𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟹 : 𝚆𝚎𝚕𝚌𝚘𝚖𝚎 𝙷𝚘𝚖𝚎

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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟹 : 

𝚆𝚎𝚕𝚌𝚘𝚖𝚎 𝙷𝚘𝚖𝚎





"On voyage autour du monde à la recherche de quelque chose et on rentre chez soi pour le trouver." - George Moore






Aéroport de Grand Rapids

Lundi 14 novembre, 19h25


Il y a des moments où on arrive à un point où tout semble nous échapper. Où la vie engloutie nos propres valeurs, les piétine et finit par les jeter à la poubelle. On met souvent ça sous le coup du changement. Parce que c'est vrai, après tout, avec le temps les gens changent. Mais la réalité est bien plus complexe et les changements sont le fruit d'actions qui nous dépassent. Alors, quand on est dans une impasse, face à l'inconnu, face au danger, notre cerveau nous dicte des choses auxquelles il n'aurait jamais pensé en temps normal.

Aujourd'hui, je ne considère plus le temps comme normal.

— J'arrive pas à croire que j'ai accepté une chose pareille, dis-je en attrapant ma valise sur le tapis.

Quand Seth m'a annoncé qu'on allait devoir aller chez mes parents, j'ai été surprise. Et puis, j'ai naïvement cru que c'était seulement une bonne excuse à donner au policier qui l'a interrogé. Mais quand on est sorti du commissariat et qu'il m'a expliqué que c'était le seul moyen pour rester crédible le plus longtemps possible, j'ai bien fini par comprendre que non, tout ça n'était pas qu'une excuse.

Parce que la police va vérifier où on se trouve. C'est une certitude. Et s'ils découvrent que Seth n'est pas à Chicago – ou du moins, dans les environs –, alors ils découvriront aussi que tout ça n'était qu'une mise en scène.

— T'avais pas le choix, sale peste.

Sa valise déjà en main, Seth est désagréable depuis qu'on est arrivé à l'aéroport de New-York. Les deux heures et demie de vol pour rallier Grand Rapids ont été tellement longues que j'ai bien failli demander à changer de place aux hôtesses de l'air.

— On pourrait peut-être faire croire à mes parents que t'es Oliver ?

À en juger son regard noir sur moi, j'aurais mieux fait de ne même pas soumettre cette idée. Franchement, qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire à mes parents ?

« Salut papa, salut maman, je vous présente Seth. Alors, oui je sais, c'est le portrait craché d'Oliver, mais il y a une explication à tout ça. »

Sauf que le problème, c'est que l'explication, je la cherche encore. Je ne me vois pas dire à mon père avocat que je suis accusée de meurtre. Je ne me vois pas non plus dire à ma mère que j'ai quitté mon copain suspect pour traîner avec son jumeau.

— J'espère que t'as réservé la voiture.

Il manquerait plus que ça, qu'on se retrouve coincé à l'aéroport sans pouvoir rejoindre Georgetown, la ville où vit mes parents.

FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant