𝚃𝟸 | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟷 : 𝙻𝚎 𝙳𝚒𝚊𝚋𝚕𝚎

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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟷 : 

𝙻𝚎 𝙳𝚒𝚊𝚋𝚕𝚎






"Le meilleur menteur est celui qui fait servir le même mensonge le plus longtemps possible." - Samuel Butler






Si on m'avait dit un jour que j'embrasserais de mon plein gré Seth Pearson, j'aurais probablement rigolé. Il m'était impensable qu'une telle chose se produise, et pourtant...

J'ai embrassé Seth Pearson.

Pire, j'ai adoré embrasser Seth Pearson.

Est-ce que cette histoire de corbeau m'est tellement montée à la tête qu'elle m'en a fait perdre la raison ? Probablement. Mais j'ai beau essayer de comprendre comment j'en suis arrivée là, j'ai beau me persuader que ce n'était qu'une erreur, causée par les ravages de la douleur et du malheur, au fond de moi je sais que tout ça n'était qu'une profonde volonté de ma part.

Plus que jamais, j'avais envie d'embrasser Seth.

— Si j'avais su que pour pas t'entendre piailler comme une môme, fallait que je t'embrasse, tourne-t-il la tête vers moi, un sourire taquin en coin, je l'aurais fait bien plus tôt.

Mes joues rougissent à vue d'œil et, de façon presque incontrôlée, je recroqueville mes jambes sur le siège. Maintenant que ça s'est produit, je n'ai qu'une seule et unique envie : me planquer dans mon lit pour le restant de mes jours.

Et je ne comprends pas que Seth puisse avoir autant de facilité que ça d'aborder le sujet. Je ne sais pas, on se déteste, non ? Alors pourquoi fait-il comme si ce qu'il venait de se passer était la chose la plus normale qui soit ?

— On rentre à Princeton, déclare-t-il en accélérant sur la voie d'insertion de l'autoroute.

Ça, j'avais bien compris. Dix minutes qu'on est monté dans cette voiture, peut-être vingt qu'on s'est embrassés, et pas une seule fois j'ai décroché mon regard de la route. De peur de croiser le sien, j'avoue. Alors, oui, j'ai très vite compris en voyant les panneaux défiler que Princeton était notre destination.

Et, après ce flot d'émotions, je crois que c'est la meilleure chose à faire. On a quitté le campus ce matin pour aller rendre visite à Caleb. C'était déjà pas l'idée du siècle, alors quand s'est rendu chez ses parents et qu'il a balancé toutes les horribles choses qu'a pu faire son frère, je savais que mon quota d'énergie serait vidé pour la semaine entière.

En fait, j'ai juste envie de dormir.

— Merde, Amanda m'avait envoyé un message et j'ai pas répondu ! dis-je en sortant de mes pensées, plus à moi-même que pour lui.

— Elle se rappelle de ton existence ?

Aïe, ça, ça fait mal.

Piquée dans mon égo, je me renfrogne un peu plus dans le siège et me tourne même côté porte, de sorte que mon regard ne puisse, à aucun moment, rencontrer le sien.

FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant