𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟾 : 𝙻𝚊 𝚝𝚛𝚊𝚚𝚞𝚎

1K 68 80
                                    



𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟾 :

𝙻𝚊 𝚝𝚛𝚊𝚚𝚞𝚎




"En se résignant, le malheureux consomme son malheur." - Honoré de Balzac





Vendredi 11 novembre, 23h56

Chalet des Pearson, Lake George



- LA FÊTE EST FINIE ! RENTREZ CHEZ VOUS, LES FLICS ARRIVENT.

Ma tête tourne vivement vers celui qui vient d'hurler cette phrase en même temps que la musique s'éteint. À côté de l'enceinte, Warren se tient là, le regard dur. Et je crois que c'est bien le seul à prendre conscience de l'immense bombe qui risque de nous tomber dessus dans les prochaines minutes.

Et quand j'ose jeter un œil à Oliver, son regard est si noir que je commence sérieusement à avoir peur. Je crois que je ne suis pas prête pour ce qu'il va se passer.

Mais je n'ai pas le temps de souffler que, déjà, c'est la cohue dans la maison. Tout le monde court dans tous les sens, les gens se bousculent et désertent les lieux en moins de cinq minutes. Je ne pensais pas que les menacer de voir les flics débarquer aurait un effet aussi radical. Mais il faut croire qu'ici, tout le monde a quelque chose à se reprocher et ne veut pas avoir à faire avec la police.

Parce que, pour être honnête, il n'y aurait aucune raison que la police vienne ici. Les premiers voisins sont à au moins cinq minutes en voiture et les seuls qu'on pourrait déranger, ce sont les animaux dans la forêt. Alors oui, quand je les vois courir de la sorte, je comprends très vite que la moitié d'entre eux ont sûrement un casier judiciaire bien rempli et qu'il n'y a pas qu'un téléphone portable dans les pocher de leur jean.

Aucun de nous cinq avons bougé de notre place. Tous plantés là, les regards se cherchant pour certains, meurtriers pour d'autres. Il faut encore attendre plusieurs secondes avant que la porte d'entrée ne claque définitivement et qu'on entende la dernière voiture quitter à toute vitesse l'allée.

Et tout devient bestial.

Et mon cœur tambourine dans ma poitrine.

- Espèce d'enfoiré, rugit Oliver en se jetant sur Seth.

Le cri de surprise d'Amanda me fait frissonner et, je n'ai pas le temps de me rendre compte de ce qui est en train de se passer qu'Oliver a déjà collé son poing dans le visage de son frère.

Tout ça, à cause de moi.

Alors je tente de contenir le flot de larmes qui menacent de s'échapper de mes yeux et je me précipite sur les deux hommes qui, maintenant, ne sont animés que par la haine. Les yeux de Seth n'ont plus rien à voir avec ceux qui me regardaient, il y a un instant. Chaque trait de son visage témoigne de sa colère.

Dos à moi, je ne vois pas Oliver, mais je peux sentir d'ici que, lui aussi, est dans une colère noire. Je ne sais pas vraiment pourquoi, ni comment, mais je me retrouve à la hauteur des deux hommes en moins d'une seconde, à tenter de les séparer.

FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant