Chapitre 20 - Jour 43

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Hermione s'était finalement décidée à passer la nuit à l'abri sous le rocher où elle s'était matérialisée après avoir traversé le voile. Pendant de longues heures, la tempête avait fait rage, sans jamais diminuer et ne montrant aucun signe d'essoufflement. Et puis enfin, après ce qui lui avait parut une éternité, le Soleil s'était levé derrière les lourds nuages chargés de pluie qui assombrissaient les paysages.

L'attente interminable de cette nuit n'avait fait qu'accroitre les inquiétudes qui rongeaient la jeune femme et les vents l'avaient frigorifié, si bien qu'elle eu du mal à se redresser. Ses lèvres bleuies laissèrent passer un maigre souffle chaud sur ses mains glacées et elle les enfonça dans ses poches.

Les pensées noires qui l'avaient envahie à son arrivée étaient revenues. Pour tout dire, elles n'étaient jamais parties mais la Gryffondor avait pensé qu'elles disparaitraient durant son sommeil. Mais elle s'était bien trompée : les nombreuses bourrasques et ses démons l'avaient malmené sans relâche durant les brèves périodes où elle arrivait à tomber dans un demi-sommeil. Et le bruit de la pluie, qu'elle trouvait d'ordinaire si relaxant, n'avait fait qu'ajouter une touche sinistre à l'ensemble, lui rappelant inlassablement sa solitude. Les cauchemars s'étaient donc succédé, tous différents :

Où elle perdait à nouveau toutes ses forces.

Où ils n'avaient jamais réussi à se retrouver.

Où elle le perdait Lui.

La jeune femme n'avait pas pris la peine de prendre un quelconque petit-déjeuner : si elle devait se rationner, autant commencer dès à présent. De toute manière, elle aurait été incapable d'avaler quoi que ce soit sans l'avoir retrouvé, certaine que la peur qui lui nouait les entrailles aurait rejeté le maigre repas sitôt avalé.

Passant une tête fatiguée au delà des rochers qui l'entouraient, la Rouge et Or s'aperçut qu'il continuait de pleuvoir et que la brume qui avait envahi les environs avait fait chuter la température douce à laquelle elle s'était habituée. Fouillant dans son sac à la recherche d'un châle et ou d'une écharpe, elle constata bien vite que c'était peine perdue. Jetant une œillade envieuse à la besace de son enseignant, car il avait l'air de conserver beaucoup de choses à l'intérieur, elle se reprit bien vite. Elle se refusait à fouiller dans ses affaires sans sa permission.

Mais peut-être qu'un sortilège ferait l'affaire ?

Sans plus attendre car le froid la glaçait jusqu'aux os, la jeune femme tira sa baguette de sa poche et murmura Accio écharpe en pointant le sac. Comme la magie fonctionnait à retardement, elle décida d'attendre cinq minutes avant de s'avouer vaincue. Au bout de trois seulement, un lourd morceau de tissu, noir évidement, fut propulsé en l'air et elle l'attrapa avec un grand sourire.

Revêtant l'accessoire, la Gryffondor fut aussitôt enveloppée dans son odeur si apaisante, si caractéristique et cela lui redonna espoir. Au même moment, les grosses gouttes de pluies qui s'étaient, jusque là, écrasées lourdement contre la pierre semblèrent se tarirent progressivement et la jeune sorcière se mit aussitôt en quête de son enseignant à travers l'herbe détrempée.

Au fur et à mesure de son avancée, Hermione scrutait et observait minutieusement les paysages autour d'elle : la tempête les avait laissés trempés et dévastés derrière elle. Relevant le nez au ciel, elle observa les nuages menaçants à l'horizon, annonciateurs d'une nouvelle vague de pluie torrentielle, mais cela ne l'arrêta pas. D'instinct, elle allongea le pas, il lui fallait absolument le retrouver.

La jeune sorcière avançait d'un pas fébrile et rapide, pressée par son inquiétude qui l'empêchait de réfléchir convenablement à ce qu'elle avait sous les yeux. Chaque seconde qui s'écoulait augmentait ses craintes de ne pas le retrouver avant la tombée de la nuit.

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