Chapitre 20. On va se détruire.

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Valéria

J'ai les yeux qui piquent, une manque de concentration c'est le signe que je dois absolument faire une pause. Je sors ma tête de mon ordinateur en passant mes mains dans mon visage, j'attrape ensuite ma tasse de café avant de quitter mon bureau. En arrivant sur le toit, j'aperçois Rayan de dos face à la vue imprenable sur l'Avenue de Montaigne, je souris doucement avant d'avancer vers lui et lui vola sa cigarette.

- Putain t'es chiante.

- Qu'est-ce que tu fais là ? je lui questionne en souriant.

- Je suis venu regarder cette belle vue et toi ?

Lorsqu'il se retourne vers moi, j'aspire la fumée de la cigarette et l'inspire dans son visage en soutenant :

- Tu veux que je te dise, c'est une putain de connerie de vouloir changer pour quelqu'un.

- Je t'ai toujours aimé pour ce que tu es.
Je trouvais ça sexy et... excitant.

Je souris anxieusement face à sa remarque en portant la tasse à ma bouche.

Rayan se place devant moi me dégageant d'une mèche rebelle la passant derrière mon oreille. Je relève doucement mes yeux vers lui le fixant timidement.

- Tu n'imagines pas à quel point tu me rends dingue putain.

- C'était la première fois depuis deux ans que je me suis m'étais véritablement moi... et sans filtre.

- Une femme m'a dit un jour, il faut être avec quelqu'un qui te fait sentir toi-même.

- Et cette femme, c'était ta mère ?

Il s'écarte subitement de moi en m'offrant son dos.

- Pourquoi tu refuses toujours de parler d'elle ?

N'ayant aucune réponse de sa part, j'avance vers lui en posant ma main sur son épaule droit ce qui le fait sursauter.

- Ne me parle plus jamais d'elle, c'est clair ? me fait-il savoir les dents serrées.

- Je comprends que c'est un sujet sensible mais pourquoi tu...

- Ferme la ! il me hurla tout en marchant vers moi. je ne veux pas entendre parler de cette personne. s'emporta t-il.

Je tente de le calmer du peu que je peux.

À bout de force, il se laisse glisser au sol contre le mur la tête baissée. Je me baisse pour être à sa hauteur en prenant sa main dans les miennes. Je dégage tendrement son front de ses mèches qui l'empêchait de me voir.

- Je suis désolé, j'aurais pas du te crier dessus.

- Je veux juste t'aider tu sais.

- Elle n'a jamais existé pour moi.

Je comprends que parler de ses parents avec lui est un sujet sensible. Je pensais qu'après toutes ces années, il en serait capable visiblement, ce n'est pas le cas.
Rayan était cet homme colérique lorsque je l'ai rencontrée, il savait pas exprimer ses sentiments et sa définition de l'amour était erronée, son image de la femme aussi. Je pense que c'est du à sa mère que j'ignore l'existence jusqu'à maintenant. Il pouvait être attentionné, aimant mais à sa manière. Qu'est-ce qu'elle a bien pu lui faire pour qu'il la déteste autant ? C'est une question à laquelle, je n'aurais jamais de réponse puisqu'il refuse toujours de parler d'elle. Et c'est là, que l'instinct de mère que je suis malgré moi, me dit que peut-être que ma fille aussi me détesterait lorsqu'elle apprendra que sa mère l'a abandonnée parce qu'elle a refusée d'assumer son rôle. Une profonde amertume m'envahit aussitôt.

Flammes RéveilléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant