Charity race Formule one

Chapitre 19

Mon sommeil s'est évaporé comme neige au soleil. Ce n'était vraiment pas prévu que je me retrouve dans le lit de Daniel. Tout ça à cause de Naomi. Elle va m'entendre celle-là.
En attendant, il est plus de 2 heures 30 du matin et impossible de dormir. Je vais être une zombie demain. Non correction : aujourd'hui.
On est jeudi et c'est tournoi de foot en salle. Les gars vont se donner à cœur joie. Moi un peu moins. Je vais me mettre la honte.
Daniel dort à point fermé. Je recherche avec la lumière de mon téléphone mes écouteurs que je n'ai pas, je me rabat sur le casque audio de Daniel. Ne souhaitant pas le réveiller, je m'installe au petit bureau et décide de bosser mon travail de Master.
Après une nuit blanche, je me suis écroulée de sommeil sur le bureau, la tête appuyée sur mes bras.
Je sens qu'on me porte puis le confort d'un lit. J'articule péniblement:
- Merci. C'est quelle heure?
- C'est l'aube. Tu peux dormir encore un peu, me répond Daniel.
J'entends le bruit d'eau qui coule puis une porte se refermer, j'ouvre péniblement les yeux mais ce que j'aperçois me fait sourire. Daniel en bas de training, torse nu, les cheveux mouillés et un linge autour de son cou. Il est concentré sur le bloc à papier que l'hôtel laisse à disposition. J'ai rempli une dizaine de pages de notes, d'idées et de références pour mon mémoire. Il se penche pour regarder ma tablette et fait défiler mon texte.
Je le vois de profil, concentré dans la lecture car je le rédige en français et en anglais.
Ne voulant pas le surprendre, je m'étire en faisant du bruit.
- Bonjour Mademoiselle. Je te demande pas comme était ta nuit.
Il vient me faire un bisous sur le front et s'assoit dans le fauteuil en face du lit.
- Je suis crevée mais contente d'avoir été productive cette nuit. Un mal pour un bien. Et toi bien dormi ?
- Ça va. J'ai beaucoup réfléchi suite à notre conversation. J'étais levé à l'aube et impossible de me rendormir. Du coup j'ai été courir.
Il me montre d'un coup de tête ma tablette et reprend :
- J'ai pas tout compris, c'est quoi le sujet de ton travail ? C'est lié au coaching sportif - c'est ça ?
- Entre autre. C'est mon mémoire de master, mon diplôme universitaire si tu préfères. J'ai un délai pour le déposer et faire la soutenance jusqu'en
septembre donc je m'active. Le sujet est plus complexe puisqu'il aborde le coaching en développement sportif mais également les aspects psychologiques des sports à haut niveau et des impacts sur la santé mentale.
Je vois Daniel croiser les bras et de me dévisager intensément : - Je comprends mieux pourquoi tu m'as si bien cerné hier.
Bon je suis démasquée. Je lui fais un petit sourire d'excuses.
Il reprend comme si le sujet était clos :
- Bon Minimoys. On va prendre un bon petit-déjeuner ? On doit faire le plein pour battre David Beckham.
En entendant ça, je grimace et remonte la couette sur ma tête.
- No no no. Wake up ! Allez on se bouge. Daniel me tire du lit en me chatouillant.
Après un rapide passage dans ma chambre ou Naomi décuve toujours dans mon lit, je me change et descends retrouver mes coéquipiers.
Carlos est à moitié endormi, le nez dans sa tasse de café. Je m'assois à côté de lui :
- Oulala c'est pas la grande forme pour mon espagnol préféré. Ola quand même.
Un vague « hmm » suivi d'un regard comateux me répondent.
- Ça va ? Tu n'as pas l'air bien.
Daniel arrive avec son assiette et répond à sa place :
- Laisse-le Lauren. Il désoûle encore.
- Mais c'est pas possible, ils ont fait un concours de shots au bar avec Naomi ou quoi ? Regarde sa tête Daniel. Et ça va donner quoi aujourd'hui ? Il va courir comme un escargot.
Je vois Carlos mettre son bras autour de mes épaules et me dire tout bas :
- Alors je vais être clair, je vais te marquer des buts aujourd'hui pour que tu arrêtes de râler et même si j'ai la gueule de bois, je ne cours pas comme un escargot. Capito ? Et puis tu peux parler ... tu as vu ta tête ?
- Hé ! C'est pas sympa.
- Mais je le suis. La preuve, je vois que tu seras aussi à la ramasse aujourd'hui. Je me suis bourré la gueule mais toi ? Qu'à tu fais pour avoir des cernes sous tes beaux yeux verts ? Hmm ... ?
Je regarde Daniel qui mastique son croissant en nous écoutant et lâche un soupir.
Carlos sursaute et lâche :
- À non ... vous avez couché ensemble ! C'est ça ?
Je regarde Daniel, il me regarde et nous éclatons de rire. Le pauvre Carlos se trompe totalement. Enfin oui et non puisque j'ai techniquement passé la nuit dans la chambre de Dany.
C'est Daniel qui prend la parole et lui explique.
- ... et figure-toi que je l'ai trouvée la tête posée sur sa tablette en train de dormir. Elle avait même un filet de bave qui ...
- Tu arrêtes de raconter des conneries !? Je ne bave pas ! m'exclamais-je.
- Oui oui c'est ça.
Enfin un sourire sur le visage de mon ami Carlos. Peut-être que finalement mon escargot va retrouver un peu le moral. Mission du jour : mandater Lando et Daniel pour décoincer mon latino. Et pour en savoir un peu plus sur cette mystérieuse ingénieur Red Bull.
Daniel avait insisté pour m'accompagner à l'Arena et jouait le chauffeur. Je profite d'une petite heure pour aller sur la glace. Je le regarde slalomer dans les rue du centre ville. Je connecte mon téléphone au Bluetooth de ma voiture et lance de la musique.
Il sourit et me demande :
- C'est ça ton style musical ?
- pas vraiment mais j'aime bien. Je suis très éclectique dans mes choix musicaux. J'écoute du classique, de la pop, de la soul. Un peu de tout sauf le hard rock. Et toi ?
- Rock à fonds, pop et country. Je varie c'est selon l'humeur du moment. Hé au fait, comment connais-tu The Atlentics ? Tu les as reconnu l'autre jour.
- Ha ! Je t'étonne n'est-ce pas ? Mon père adorait le surf, il avait appris à en faire et le groupe proposait du surf rock donc voilà. J'ai entendu plusieurs albums à la maison.
Daniel hoche la tête et me dit:
- J'aurais été ravi de rencontrer ton père. Il devait être cool.
Si tu savais à quel point, pensais-je.
Il reprend la parole et me demande plein de choses sur moi. Ma couleur préférée, ma fleur, ma destination de rêve pour les vacances, ma cuisine préférée, un vrai interrogatoire. Il ose même me demander qui je soutiens en F1. Évidemment ... Ferrari.
- J'aurais du me douter et du coup, ton pilote favori, à par moi ?
- Hmm je reste dans le rouge donc le numéro 55, Carlos. Fini maintenant, c'est mon tour. À toi de répondre à mes questions. Je le découvre, on a passablement de points en commun. C'est agréable. Je fini par poser ma dernière question :
- Tu vis à Monaco, mais tu as aussi des résidences à LA et chez toi en Australie. Ou voudrais-tu t'installer définitivement après la F1, après ta vie de pilote ?
Il prend le temps avant de me répondre :
- Sincèrement, je suis bien partout. Tant que je suis avec les bonnes personnes qui m'aiment et que j'aime. Peut-être en Suisse ?
Il est tout fier de sa réponse et ne fait son plus beau sourire « Colgate ».
- On est arrivé Mademoiselle Lauren. Au boulot, j'ai hâte de te voir réaliser un triple Axel ou ta combinaison triple Flip-triple boucles.
Très surprise qu'il me parle technique, je lui demande :
- Comment se fait-il que tu connaisses les noms des sauts ?
- Mais j'ai regardé tes tutos sur YouTube et aussi tous tes programmes que j'ai trouvé sur internet. Je m'intéresse à ce que tu fais.
Oh, je m'attendais pas à ça. Il m'étonne.
- Cela me touche beaucoup. Merci.
- Tu connais un peu ma passion et mon métier. C'est à mon tour même si tu arrêtes la compétition. C'est demain l'annonce ?
- Oui, je le fais en live demain suivi par un communiqué de presse. Il y aura également une couverture médiatique plus importante que ces derniers jours.
- J'imagine bien, les deux doubles champions olympiques ici à Milan pour un gala de charity organisé par la FIA. C'est pas commun. Et encore moins de filmer des pilotes talentueux s'asseyant au hockey.
- Heureusement que le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas Daniel ?
- Tu peux causer princesse. Tu joues au foot ?
- OK j'avoue, je vais me ridiculiser.